Health Topics(Congo)
Le Profil de Santé du Pays présente un aperçu de la situation et des tendances des problèmes de santé prioritaires, ainsi que le profil du système de santé, y compris une description des cadres institutionnels, des tendances de la réponse nationale, et des principaux problèmes et défis. Son objet est de promouvoir la prise de décisions fondées sur des bases factuelles dans le domaine de la santé, en recourant à une analyse approfondie et rigoureuse de la dynamique de la situation sanitaire et du système de santé du pays.
Le Profil de Santé du Pays est mis à jour sur une base régulière.
Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est un rétrovirus qui infecte les cellules du système immunitaire, détruisant ou altérant leur fonction. À mesure que l'infection progresse, le système immunitaire s'affaiblit et la personne devient plus vulnérable aux infections. Le stade le plus avancé de l'infection par le VIH est le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA). Cela peut prendre de 10 à 15 ans pour qu'une personne infectée par le VIH développe le SIDA. Les médicaments antirétroviraux peuvent ralentir encore plus le processus. Le VIH se transmet par des rapports sexuels non protégés (anaux ou vaginaux), la transfusion de sang contaminé, le partage d'aiguilles contaminées et entre une mère et son bébé pendant la grossesse, l'accouchement et l'allaitement.
L’analyse de la dynamique de l’épidémie a montré que la République du Congo connaît une épidémie qui reste de type généralisé, quasi-stable depuis 2010, quoiqu’en baisse depuis 2016. Elle reste généralisée avec 3,2% de prévalence chez les adultes de 15 à 49 ans selon les données de l’Enquête de Séroprévalence et les Indicateurs du Sida (ESIS) réalisée en 2009 et 3,14% selon les estimations de l’ONUSIDA. Les prévalences restent importantes dans les groupes clés. Les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes constituent l’épicentre de l’épidémie. En effet, les données de l’enquête comportementale de 2017 montrent que la prévalence du VIH au sein de cette catégorie est établie à 41,2% (contre 26 ,1% en 2012) ; tandis que chez les Professionnelles de sexe (PS), la prévalence du VIH est passée de 7, 5% en 2012 à 8,1% en 2017. Chez les détenus, elle est passée de 8,3% à 3,7% de 2012 à 2017 alors que chez les Utilisateurs des Drogues Injectables (UDI), les données partielles indiquent une prévalence de 3,0% à Pointe-Noire en 2017. On note cependant des disparités départementales d’importance variable, touchant notamment les grandes villes du pays. Les nouvelles infections restent élevées avec un niveau en 2017 plus élevé que celui de 2010 (7200 en 2010 et 7900 en 2017). Les jeunes de 15 à 24 ans contribuent à environ 29% des nouvelles infections avec cependant une stabilité chez les garçons (500 cas par an depuis 2010) et une hausse exceptionnelle depuis 2012 chez les jeunes filles avec un niveau 4 fois plus important que celui des garçons (1900). Par ailleurs, le taux de transmission du VIH mère-enfant est en hausse (15,9% en 2013 et 18,18% en 2017), de même que les décès liés au VIH (20100 décès entre 2014-2017).
L’appui technique de l’OMS au Congo est axé entre autres sur l'élaboration des lignes directrices générales, de protocoles et modes opératoires , l’adaptation des stratégies et des plans d’action de lutte contre le VIH /SIDA , le renforcement de la capacité du pays de générer et d’utiliser systématiquement des informations stratégiques à travers des systèmes nationaux d’information , la fourniture d’une assistance technique adéquate pour la gestion du programme, la gouvernance, la mise en œuvre et la mobilisation de ressources nationales et extérieures. Ces cinq dernières années, l'OMS a particulièrement intensifié son soutien technique à l'adaptation/révision des directives et des outils de formation en conformité avec les recommandations mondiales. L’OMS soutient efficacement le pays dans l’élaboration des notes conceptuelles pour les subventions du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme et l’achat/obtention des dons de stocks des antirétroviraux. En 2015, le rôle majeur joué par l’OMS a permis au Congo de rembourser, au Fonds Mondial une somme de 1729117 euros pour dépenses inéligibles. Pour la période 2018-2020,
15251947 euros ont été mobilisés auprès du Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/Sida et la Tuberculose.
Contact: Dr Hermann ONGOUO, Administrateur du Programme VIH/Sida, Hépatite , Tuberculose, Paludisme et Maladies tropicales négligées, OMS/CONGO
Email : ongouoh [at] who.int
La tuberculose est une affection bactérienne causée par un bacille appelé mycobacterium tuberculosis ou bacille de Koch (BK). Ce bacille possède l'aptitude particulière de ne pas se décolorer en présence de l'alcool et de l'acide après application de la fuchsine qui colore le germe en rouge d'où son appellation du bacille acido alcoolo résistant (BAAR). L’exposition à la lumière du soleil (5mn) détruit le bacille, mais celui-ci peut vivre plusieurs heures dans l’obscurité. Le bacille peut rester inactif dans les tissus pendant de nombreuses années.
La transmission se fait par voie aérienne, par des gouttelettes contenant des bacilles et produits par la toux, l’éternuement, en crachant ou en parlant. La source de contamination la plus importante est le patient bacillifère qui tousse (tuberculose pulmonaire). Lorsqu’il n’est pas traité, il peut infecter en moyenne dix personnes par an. Les symptômes les plus évocateurs de la maladie sont la toux supérieure ou égale à 3 semaines, persistante et productive, les expectorations parfois striées de sang et les douleurs thoraciques. Ces signes sont souvent accompagnés de l’amaigrissement, la fatigue, l'anorexie, la fièvre et la transpiration nocturne.
La République du Congo est l’un des 30 pays au monde (16 étant en Afrique) les plus touchés par la tuberculose, avec une incidence estimée à 376 cas pour 100 000 habitants (Rapport de l’OMS 2018). L’évolution du taux d’incidence a connu 3 périodes : une période de 2000 à 2005 où ce taux est passé de 356 à 426 suivie d’une période de baisse importante de 2006 à 2010 allant de 422 à 386, ensuite une période de stagnation de 3 ans de 2012 à 2014 et enfin une baisse de 2015 à 2017 passant de 379 à 376 pour 100.000 habitants. La mortalité due à la tuberculose ne cesse d’augmenter depuis 2014 (44, 46, 49 et 63décès/100 000 habitants en 2014, 2015, 2016 et 2017 respectivement).
Le taux de notification des cas TB (nouveaux et rechutes) pour toutes les formes a été de 212 cas pour 100 000 habitants en 2018. La tendance générale est vers la baisse en évoluant de 244 à 212 cas pour 100.000 habitants de 2013 à 2018. En ce qui concerne les nouveaux cas et rechutes bactériologiquement confirmés et cliniquement diagnostiqués, le taux de notification a baissé de 2013 à 2016 en évoluant de 96,8 à 73,7 pour 100.000 habitants et demeuré stationnaire à 78% jusque 2018. Depuis 2015, la proportion de patients testés pour le VIH n'a jamais atteint 25%, ce qui reste bien en deçà des normes établies selon lesquelles au moins 90% des patients tuberculeux connaissent leur statut sérologique. En 2018, seulement 18,5% connaissent leur statut sérologique.
En l’absence d’étude de prévalence de la pharmacorésistance aux anti-tuberculeux, l’OMS estime la prévalence de la résistance à la Rifampicine chez les nouveaux cas TB au Congo à 2,5% et à 21% chez les cas TB précédemment traités en 2017. Le nombre de cas TB résistants à la Rifampicine est estimé à 532 en 2017. En 2017, 58 cas résistants à la Rifampicine ont été détectés (soit 11% du nombre estimé).
Le Congo dispose d’un Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT), organisé à trois niveaux : national (coordination nationale), intermédiaire (la direction départementale de la santé) et la circonscription socio sanitaire au niveau périphérique. Le diagnostic de la tuberculose est basé sur la bacilloscopie utilisant Ziehl-Neelsen (ZN) avec des microscopes de bonne qualité, un approvisionnement continu de consommables et réactifs , et des procédures de coloration appropriées. Il existe 32 laboratoires de microscopie pour une superficie de 342 000 km2 et 4 sont à Brazzaville couvrant 2 millions d’habitants, les laboratoires privés et universitaires non inclus dans le réseau. Sur financement du Global Fund, le laboratoire national de référence s’est doté d’un Laboratoire modulaire préfabriqué P3 pour la réalisation des cultures et des tests de sensibilité aux médicaments antituberculeux. Ce labo est en cours de mise en fonctionnement.
Au cours de la dernière décennie, l’OMS a soutenu l’adaptation et la mise en œuvre des lignes directrices mondiales relatives à la tuberculose. Ceci a permis au Congo de disposer des guides de lutte contre la tuberculose sensible chez l’adulte et l’enfant, contre la co-infection VIH/Sida et d’une stratégie nationale en matière de surveillance et de traitement des cas de tuberculose multirésistants (TB-MR) . Avec l’appui technique de qualité de l’OMS, le pays a organisé la revue externe des performances du programme 2014-2018 qui a abouti à l’élaboration du nouveau plan stratégique national de lutte contre la tuberculose pour la période 2019-2022 et du plan de suivi et évaluation. L’appui de l’OMS a également porté sur le développement des soumissions pour le financement du Fonds mondial pour le renforcement du programme Tuberculose.
Contact: Dr Hermann ONGOUO, Administrateur du Programme VIH/Sida, Hépatite , Tuberculose, Paludisme et Maladies tropicales négligées, OMS/CONGO
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Le paludisme est une maladie fébrile aiguë causée par des parasites du genre Plasmodium et transmis par des moustiques femelles appartenant au genre Anopheles. Au Congo, le vecteur majeur du paludisme est Anopheles gambiae (90%). Quatre espèces différentes causent le paludisme chez l’homme (P.falciparum, P.Vivax,P. malariae et P.ovale). Parmi elles, P.falciparum et P.Vivax, ont la plus forte prévalence tandis que P.falciparum est la plus dangéreuse. La principale espèce plasmodiale rencontrée sur l’ensemble du territoire national est Plasmodium falciparum. La transmission du paludisme est permanente dans les localités situées dans les zones de forêts ou le long des forêts galeries qui traversent la savane et saisonnière dans les zones de savane.
Les signes évocateurs du paludisme comprennent la fièvre, les maux de tête, les frissons, les céphalées, les courbatures et les troubles digestifs mineurs (vomissement et diarrhée non répétés), qui apparaissent habituellement entre 10 et 15 jours après la piqûre du moustique. En l’absence de traitement, le paludisme peut rapidement devenir mortel. Les principales interventions pour lutter contre le paludisme sont : (i) la lutte antivectrorielle par l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide et la pulvérisation intradomiciliaire à effet rémanent de maisons avec des insecticides pour contrôler la population de vecteurs ; (ii) le diagnostic par des examens parasitologiques (Goutte épaisse, Test de diagnostic rapide(TDR) et (iii) un traitement efficace avec des médicaments antipaludiques à base d’artémisinine, ACT.
Le paludisme est un véritable problème de santé publique et demeure l’un des obstacles majeurs au développement socio-économique du pays. En effet, elle est la première cause des consultations (69,8%), d’hospitalisation (64,8 %) et de mortalité (18,4) %). Toute la population est exposée au risque de contracter cette maladie mais les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans constituent les groupes les plus vulnérables. Pour les moins de 5 ans, le paludisme représente 52,8% des causes de consultation externe, 44,1% des causes d’hospitalisations et 28% des causes de décès au niveau des hôpitaux. En 2015, l’incidence du paludisme est inférieure à 350 cas pour 1000 personnes exposées et le taux de mortalité inférieur à 100 décès pour 100 000 personnes exposées ; la prévalence parasitaire est globalement inférieure à 20% avec des disparités selon les départements. a été réduite de 75%. L’incidence actuelle est inférieure à 350 cas pour 1000 personnes exposées et le taux de mortalité inférieur à 100 décès pour 100 000 personnes exposées. Les taux de positivité sont respectivement de 61% pour la microscopie et 60% pour les TDR.
Ces cinq dernières années, avec l’appui de l’OMS, la surveillance du paludisme a été renforcée par la réalisation des tests d’efficacité thérapeutique qui ont montré l’efficacité (95%) des deux médicaments de traitement du paludisme en première Arthéméter-Luméfantrine (AL) et en deuxième intentions ARTESUNATE + AMODIAQUINE (ASAQ) . Une évaluation de la sensibilité des vecteurs du paludisme aux insecticides usuels réalisée dans le pays a revelé la résistance des vecteurs au DDT (83%), à la permethrine (76%), à la deltamethrine (84%) et la Lambdacyhalothrine (57%). L’appui de l’OMS a permis de mobiliser auprès du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme une subvention de 12660948 euros pour la campagne de distribution de moustiquaires. Les documents normatifs (guide de prise en charge, politique, PSN) ont été actualisés et/ ou élaborés.
Contact: Dr Hermann ONGOUO, Administrateur du Programme VIH/Sida, Hépatite , Tuberculose, Paludisme et Maladies tropicales négligées, OMS/CONGO
Email : ongouoh [at] who.int
Les maladies tropicales négligées (MTN) sont principalement des maladies infectieuses qui sévissent dans les milieux déshérités favorisées par la chaleur et l’humidité des climats tropicaux. Il s’agit pour la plupart des parasitoses transmises par des insectes (moustiques, simulies, phlébotomes, mouches tsé-tsé, triatomes, mouches des immondices) et par des gastéropodes. D’autres sont propagées par l’eau contaminée et par les œufs de vers présents dans le sol. La transmission se perpétue par contamination de l’environnement. Autrefois très dispersées, ces maladies se concentrent aujourd’hui dans les endroits extrêmement pauvres. Certaines d’entre elles réduisent considérablement la productivité économique des jeunes adultes, qui se trouvent pourtant dans la fleur de l’âge. D’autres compromettent la croissance de l’enfant et le développement cognitif. Par conséquent, elles provoquent une grande détresse, qui s’accompagne très souvent d’une stigmatisation et d’une discrimination sociale. La plupart d’elles rendent aveugle ou affaiblissent l’organisme, provoquant des déformations ou des mutilations.
La République du Congo n’est pas épargnée du fardeau de ces maladies, ou elles constituent encore un problème de santé publique. Il s’agit des (i) MTN à chimiothérapie préventive (CTP) : l’Onchocercose, la Filariose lymphatique, les Géo helminthiases, les Schistosomiases, et le Trachome ; et (ii) MTN à prise en charge des cas (PC) : la Lèpre, l’Ulcère de Buruli, le Pian, la Trypanosomiase Humaine Africaine (THA).
L’Onchocercose sévit principalement dans le sud du pays où l’on distingue le foyer du bassin du fleuve Congo et son affluent le Djoué qui touche les populations des départements de Brazzaville et du Pool ; et le foyer du bassin du fleuve Kouilou-Niari qui touche les populations des départements du Pool, de la Bouenza, de la Lékoumou, du Niari et du Kouilou. Le pays a réussi à intensifier la distribution des médicaments contre l’Onchocercose et tous les districts d'endémie connue ont reçu un MDA efficace en 2015 et 2016. Cependant, la plupart des districts nécessitent une réévaluation par le biais d'une cartographie de l'élimination de l'onchocercose pour établir le besoin actuel en MDA. Tous les districts sont endémiques avec une prévalence supérieure à 50% dans plusieurs départements. La filariose lymphatique (FL) est une maladie débilitante endémique dans les départements de la Likouala (Epena 1%.), la Sangha (Ouesso 12%), la Cuvette Ouest (Ewo 2%, Kelle 1,2%.), le Pool (Ignie 4%.), la Bouenza (Mabombo 33,3%, Mfouati 1%), et le Niari (Kimongo 37%, Banda 22% , Nianga 33%). Le trachome est limité à un petit nombre de districts du nord et la prévalence du trachome actif chez les 1 à 9 ans est inférieure à 5% dans tous les districts d'endémie. La schistosomiase affecte les départements sud du pays (Kouilou, Niari, Bouenza, Lékoumou, Pool), Brazzaville et la Sangha. Les districts de Madingo-Kayes et la commune de Nkayi sont les plus touchés avec des prévalences de 58,8% et 41,4%. La trypanosomiase humaine africaine (THA) ou maladie du sommeil est une maladie zoonotique négligée qui affecte les communautés rurales pauvres vivant dans les régions infestées par les mouches tsé-tsé en Afrique. Cette maladie pose un problème majeur de santé publique, avec 100% de fatalité pour des cas non traités. Cinq des douze départements du pays restent endémiques avec des cas notifiés chaque année tant en passif qu’en actif avec le dépistage de masse assuré par l’équipe mobile. Les foyers du couloir sont ceux répertoriés tout au long du fleuve Congo. Concernant la Lèpre, les activités de sensibilisation, de dépistage et de traitement qui ont eu lieu après l’introduction de la polychimiothérapie (PCT) contre la lèpre en 1982, ont permis l’atteinte du seuil national d’élimination fixé par l’OMS de moins d’un cas pour 10.000 habitants en 2003. Cependant, depuis 2011, le programme a connu un relâchement progressif des activités par l’absence d’un soutien financier, ce qui a valu une réapparition significative des cas de lèpre, en particulier les cas multi bacillaires (64 cas) dans plusieurs départements du pays illustrant le dépistage tardif.
L’Ulcère de Buruli : les premiers cas d’Ulcère de Buruli sont dépistés en 2001, avec une moyenne de cent (100) cas par an. Le pic est atteint en 2006 avec un peu moins de 400 cas. C’est alors que débute la lutte contre l’ulcère de Buruli au Congo, intégrée à celle de la Lèpre. Il s’en est suivi une réduction progressive de l’incidence jusqu’à 100 cas an en 2011, puis un arrêt des activités de terrain (dépistage actif, supervision, recyclage du personnel soignant, etc…). Le pian est endémique dans les départements forestiers de la Likouala, la Lékoumou et la Sangha. Les populations les plus touchées sont les minorités ethniques (notamment les peuples autochtones) qui constituent près du 1/3 de la population de ces départements où près de 65% des habitants sont atteints.
Le Congo a reçu un soutien technique et financier de la part d’ESPEN pour mettre à jour un Plan Directeur de lutte contre les MTN (2018-2022) et cibler 524459 personnes dans 17 districts sanitaires pour l’administration de masse des médicaments (AMM) contre l’onchocercose et la filariose lymphatique en 2018.
Contact : Dr Hermann ONGOUO, Administrateur Programme VIH, Hépatite, Tuberculose, Paludisme et MTN, Bureau OMS/CONGO; E-mail: ongouoh [at] who.int
En 1979, le Congo a adopté la politique sanitaire accordant la priorité à la médecine préventive et aux Soins de Santé Primaires (SSP). En 1981, le Congo a mis en place le Programme Elargi de Vaccination dont l’objectif était d’assurer l’immunisation universelle des enfants et la réduction de l’incidence des maladies cibles du PEV.
A partir de 1986, avec la campagne nationale de vaccination, le PEV a connu une amélioration significative de la couverture vaccinale et a atteint en 1988 l’objectif de l’immunisation « universelle des enfants » (80% en DTC3) et la réduction des maladies cibles. Ces acquis ont pu être maintenus de 1988 à 1996, période au cours de laquelle les partenaires ont diminué leurs contributions, sans relais de la part des ressources financières nationales. Ce retrait a coïncidé avec les troubles sociopolitiques que le pays a connus entre 1997 et 2000; ceux-ci ont entrainé une destruction des infrastructures sanitaires et une baisse de la couverture vaccinale.
Depuis le retour de la paix et la mise en œuvre successive des plans pluriannuels 2004-2008, 2008-2011 et 2012-2016, le PEV Congo a réalisé d’énormes progrès tant en termes d’amélioration de la couverture vaccinale que d’introduction des nouveaux vaccins. La mise en œuvre de l’approche Atteindre Chaque District (ACD) été la stratégie qui a soutenu cette amélioration.
Depuis sa création le programme a bénéficié de l’appui des partenaires de l’immunisation dont les principaux sont l’USAID, l’OMS, l’Unicef et l’alliance GAVI.
En 2018 Le programme Elargi de Vaccination (PEV) s’est doté d’un Plan Pluri Annuel Complet
(PPAC) couvrant la période 2018-2022. S’alignant sur le Plan National de Développement
(PND) 2018-2022, le Plan de Développement Sanitaire (PNDS) 2012-2018, le Plan d’Action
Mondial des Vaccins (GVAP) 2011-2020 et le plan stratégique régional sur la vaccination
(PSRV) 2014-2020, le PPAC 2018-2022 prend en compte tous les aspects de la vaccination,
dans le cadre d’une vision intégrée avec d’autres interventions de santé
Situation de la couverture vaccinale
L’évolution de la couverture vaccinale du DTC3 qui est l’indicateur traceur du programme a connu des progrès satisfaisants entre 2007 à 2014 où les couvertures vaccinales en DTC3 selon les estimations OMS-UNICEF sont passées de 72% à 90%.
Cependant les couvertures vaccinales ont connu une baisse/stagnation à partir de 2015. Les couvertures vaccinales en DTC3 selon les estimations OMS-UNICEF sont de 80% en 2015 à 75% en 2018
La non atteinte de l’objectif de 90% de couverture vaccinale de tous les antigènes entraine chaque année une cohorte des enfants non vaccinés avec le risque élevé d’éclosion des épidemies.
Introduction des vaccins -nouveaux et des vaccins sous-utilisés
Dans le cadre de l’introduction des nouveaux vaccins au Congo des progrès considérables ont été accomplis. Le pays a introduit avec succès depuis 2004 les vaccins nouveaux et ceux sous utilisés suivants : vaccin antiamaril, vaccin pentavalent (DTC-HepB-Hib), vaccin- antipneumococcique, vaccin rotavirus, vaccin combiné rougeole-rubéole .
Dans le cadre de la surveillance des maladies évitables par la vaccination, le programme Elargi de Vaccination réalisent la surveillance au cas de la fièvre jaune, la rougeole, paralysie flasque aigue et tétanos néonatale.
Le pays a été déclaré depuis 2007 comme pays libre de circulation de poliovirus sauvage. De même en 2017 le Congo a été déclaré pays ayant éliminé le Tétanos Maternel -Néonatal.
Les indicateurs de performance sont restés satisfaisantes depuis 2007. En 2018, ils se présentent de la manière suivante :
Surveillance PFA : taux de PFA non polio annualisé (TPFANP) au Congo (pour 100 000 habitants de moins de 15 ans), S1 à S52_2018 : 6.51 (Cible= 3) ; Proportion des cas de PFA avec des selles recueillies dans les 14 jours suivant le début des paralysies, S1 à S52_2018 : 94.58% (Cible= 80%)
Surveillance rougeole : taux de maladie fébrile éruptive non rougeoleuse (TMFE NR) annualisé par semaine pour 100 000 habitants : 7.05 (cible=2) ; proportion de districts sanitaires ayant notifié et prélevé au moins 1 cas suspect de rougeole : 93.02% (cible=80%)
Surveillance Fièvre jaune
Proportion des districts sanitaires ayant investigués au moins un cas suspect de fièvre jaune avec prélèvement : 85% ; Nombre de cas avec IGM+ : 1
Surveillance tétanos maternel et néonatal. Aucun cas de tétanos maternel néonatal notifié.
Contact : Dr Edouard NDINGA, Administrateur Programme des Maladies évitables par la vaccination OMS/CONGO; e-mail: ndingae [at] who.int