Le Bénin accueille la 1ère Conférence Internationale des Ministres de la Santé sur la prévention et le contrôle de l’infection en milieu de soins en Afrique (CIMSEF) à Cotonou
Le Professeur Dorothée A. KINDE GAZARD, Ministre de la Santé a présidé la cérémonie officielle au nom du Chef de l’Etat
Cotonou, 13 décembre 2012 -- La salle bleue du Palais des Congrès a accueilli cette conférence qui réunit plus de 300 délégués venus de 17 pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. Le Ministre béninois de la Santé était entouré au présidium par le Ministre de la Santé des Comores, Dr Moïna Fouraha AHMED, du Professeur Léon NZOUBA, Ministre de la Santé du Gabon, de Madame Nardos BEKELE THOMAS, Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies au Bénin, de Dr Youssouf GAMATIE, Représentant de l’OMS et de Monsieur Bernard CHANFRAUD, président du Réseau International pour la Planification et l’Amélioration de la Qualité des Soins (RIPAQS).
L’objectif principal de cette rencontre de haut niveau est d’obtenir la mobilisation et l’engagement politique des ministres de la Santé des pays de la Région africaine en faveur de l’amélioration de la gestion des risques et de la sécurité des patients. Il s’agit en particulier de la prévention et du contrôle des infections associées aux soins. En effet, par sécurité des patients, les experts entendent les mécanismes ou structures dont l’application contribue à réduire la probabilité que l’exposition au système des soins de santé entraîne des événements indésirables, à travers tout un éventail de maladies et procédures. La sécurité des patients vise à rendre les soins de santé plus sûrs aussi bien pour les usagers que pour le personnel de santé.
D’entrée, le Dr Youssouf GAMATIE a cité les erreurs médicales qui peuvent causer un grand nombre de lésions et de décès évitables. Dans ce cadre on estime que de 4 à 16% de tous les malades hospitalisés peuvent être victimes d’événements indésirables dont plus de la moitié sont associés aux soins chirurgicaux et plus de la moitié sont évitables.
Compte tenu de l’importance de cette problématique et pour accompagner les efforts faits par les pays, l’OMS a facilité la reconnaissance par les Ministres de la Santé, de la problématique de la sécurité des soins comme enjeu majeur de Santé publique par l’adoption de deux Résolutions. La 1ère au niveau global en 2002, lors de la session de l’Assemblée Mondiale au cours de laquelle, la Résolution WHA.55.18 a été adoptée. Celle-ci prie instamment tous les Etats membres à accorder une plus grande attention au problème de la sécurité des patients et à développer des bases scientifiques ou à renforcer les systèmes nécessaires pour améliorer la sécurité des patients et la qualité des soins.
La 2ème a été adoptée en 2008 lors de la 58è session du Comité Régional de l’OMS pour l’Afrique, organisée à Yaoundé au Cameroun où plusieurs mesures ont été proposées pour la Région africaine. A travers ces résolutions, tous les Ministres se sont officiellement engagés à lutter contre les infections associées aux soins notamment en améliorant l’hygiène des mains chez les personnels soignants, intervention simple, peu coûteuse, et qui a fait la preuve de son efficacité.
Le Représentant de l’OMS a indiqué que l’Organisation a également développé des outils, des modules de recherche sur la sécurité des soins et des lignes directrices que les pays peuvent suivre pour faire face à la problématique de la sécurité des patients.
Le Président du RIPAQS a exprimé sa joie de se trouver parmi les invités et de contribuer à accompagner les efforts des pays dans la recherche de solutions idoines aux questions liées à la sécurité des patients. Monsieur Bernard CHANFRAUD a précisé que le RIPAQS a développé une réflexion pour avoir une stratégie commune à la problématique de la sécurité des patients. « C’est pourquoi, a-t-il souligné, six groupes de travail réunis à Cotonou depuis le 09 décembre 2012 ont produit du matériel qui sera présenté en plénière pour leur adoption et les suggestions des uns et des autres seront les bienvenues pour finaliser les résultats ».
Enfin, le Ministre de la Santé, Représentante personnelle du Chef de l’Etat a procédé à l’ouverture officielle des travaux. Le Professeur Dorothée Akoko KINDE GAZARD a souhaité la bienvenue à ses collègues des Comores et du Gabon et à l’ensemble des invités qui ont fait le déplacement de Cotonou.
Le Ministre de la Santé a souligné les nombreux dysfonctionnements que les systèmes de santé des pays africains connaissent et qui impactent négativement la qualité des soins fournis aux populations par le personnel de santé. Selon elle, cette situation se traduit par des indicateurs de santé alarmants (taux de mortalité 15 pour mille, mortalité infantile, 88 pour mille et espérance moyenne de vie de 50 ans). Aussi, devient-il urgent, par des initiatives locales et régionales africaines, de soutenir les efforts de l’OMS et des autres Partenaires Techniques et Financiers qui apportent un appui aux différents pays à la réforme des politiques nationales dans le domaine de la santé et sur la problématique de la sécurité des patients dans les établissements de santé.
Le Ministre de la Santé a indiqué que : « de l’hygiène des mains jusqu’à la sécurité des procédures en général, en passant par la sécurisation des traitements, des médicaments, des injections, de la transfusion sanguine et des interventions chirurgicales, dans les établissements de santé, la sécurité du patient requiert une vigilance continue. Elle constitue la pierre angulaire de la qualité des soins et nécessite une approche individuelle et collective» Au nom du Chef de l’Etat, le Ministre de la Santé a expliqué que c’est pour analyser les mécanismes les plus appropriés pouvant nous permettre d’atteindre des résultats tangibles s’inscrivant dans la durée, que plusieurs délégations de spécialistes et acteurs de la santé se réunissent à Cotonou depuis plusieurs jours.
Le Ministre de la Santé a déclaré ouverts les travaux de la 1ère CIMSEF et a invité les participants à une assiduité hors pair pour atteindre les résultats fixés.
Pendant les deux jours de travaux, les experts et les spécialistes de la sécurité des patients auront à valider les notes synthèses relatives à six (6) documents de travail qui seront soumis à l’appréciation des ministres et constitueront les fruits des réflexions communes des différentes délégations.
Par ailleurs, des résolutions cardinales seront adoptées à l’issue de la rencontre dont les principales sont :
l’appel à une action intensifiée pour la lutte contre les infections associées aux soins ;
l’instauration d’une journée annuelle sur la gestion des risques et la sécurité des patients ;
la Déclaration de Cotonou sur l’amélioration de la sécurité des patients et la gestion des risques dans les établissements de santé en Afrique ;
la promotion de la qualité des soins, de la sécurité des patients et la gestion des risques dans les établissements de santé en Afrique.
Il faut signaler que depuis le dimanche 09 décembre 2012, plusieurs groupes d’experts et de spécialistes nationaux et internationaux se réunissent au Palais des Congrès à Cotonou sur la thématique globale de la sécurité des patients et ont produit des documents techniques qui seront soumis en plénière à l’appréciation des délégations présentes au Bénin qui les valideront.
La séance d’ouverture officielle a été ponctuée par une série de danses et de déclamation poétique exécutées la troupe « Arc en ciel » des jeunes de Cotonou. Les délégations ont visité les stands de l’exposition du Salon International de l’Equipement Hospitalier et Médical en Afrique (SIEHMA) couplée à la CIMSEF qui s’achève le vendredi 14 décembre 2012.
François AGOSSOU, Conseiller NPO/HPR chargé de la Promotion de la Santé agossouf [at] bj.afro.who.int
Dr José BIEY, Conseiller PEV chargé de la Vaccination ( ( bieyj [at] bj.afro.who.int),
Dr Télesphore HOUANSOU, Conseiller HIV/TUB chargé de la lutte contre le VIH/SIDA et la Tuberculose ( houansout [at] bj.afro.who.int) ou au
Centre d’Information et de documentation du SNU/Bénin ( ( ahouangbol [at] bj.afro.who.int) Téléphone : (229) 21 30.19.07. Télécopie: (229) 21 30.42.08. Adresse: B.P. 918, Cotonou, Bénin.