Lancement par le Burundi de la campagne de rattrapage au Vaccin Antipoliomyélitique Inactivé

Lancement par le Burundi de la campagne de rattrapage au Vaccin Antipoliomyélitique Inactivé

Le Burundi a démarré ce 17 mars, une campagne nationale de vaccination de rattrapage au vaccin antipolio inactivée (VPI). Organisée avec l’appui des partenaires techniques et financiers du Burundi, la campagne de vaccination tente de rattraper la cohorte d’enfants nés entre juin 2016 et mars 2018, afin qu’ils puissent eux aussi bénéficier de ce vaccin pour être pleinement protégés contre la Poliomyélite.

Même les trombes de pluies n’ont pas découragé une population massive qui était accouru, pour assister aux cérémonies de lancement de la campagne.

C’est à la sortie Sud de la ville de Ngozi, dans les enceintes du Centre de Santé de Mubuga que se sont déroulés les activités de lancement officiel de la campagne, sous la houlette du Dr. Jean Baptiste Nzorironkankuze, le Secrétaire Permanent au Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida (MSPLS), en compagnie des délégués des partenaires du Burundi, dont du Bureau de l’Organisation mondiale de la Santé au Burundi.

Les activités de lancement ont débuté par une séance de vaccination symbolique des enfants par le SP, avant de se poursuivre les festivités, qui étaient marquées par des discours de circonstance et de numéros de tambourinaires et des danseurs folkloriques.

Parlant au nom du Représentant de l’OMS empêché, au nom des agences du SNU et des autres partenaires de la vaccination, le Dr. Eugénie Niane du Bureau de l’OMS au Burundi est revenue sur l’historique de la campagne de vaccination de rattrapage, en l’inscrivant dans le contexte sanitaire africaine marquée par l’annonce de l’Afrique exempte de la Polio sauvage par l’OMS.

« La campagne de rattrapage au vaccin antipoliomyélitique inactivé survient au lendemain de la certification de la Région africaine de l’OMS à laquelle appartient le Burundi, exempte de poliovirus sauvage. », a déclaré le Dr. Niane. « En effet, le 25 août 2020, les membres de la Commission africaine de certification de l’éradication de la poliomyélite ont déclaré que la transmission du poliovirus sauvage a été interrompue » et le poliovirus sauvage (PVS), l’agent pathogène responsable de la poliomyélite, avait été officiellement déclaré « éradiqué » du continent africain par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). » a-t-elle poursuivi.

Le Dr. Niane a profité de l’opportunité pour féliciter le Burundi, pour avoir tenu le pari de maintenir son territoire libre de la poliomyélite depuis l’année 2006, mais aussi pour avoir introduit une dose du Vaccin Poliomyélitique Inactivé dans le calendrier vaccinal des enfants de 0-11 mois à 14 semaines, en réponse à la recommandation du groupe des experts pour la vaccination de l’OMS. Elle a rappelé que les taux de couverture vaccinale restent très satisfaisants, avec près de 97% pour la seule année 2020.

Avec la pénurie mondiale du vaccin VPI juste quelques mois après son introduction de ce nouveau vaccin, le Burundi, comme la plupart des pays, a connu une rupture de stock de Septembre 2016 à Juillet 2018. Le Burundi n’a procédé à la réintroduction effective de ce vaccin dans son calendrier de vaccination de routine qu’en juillet 2018. Théoriquement, il existe donc une cohorte d’enfants née entre Juin 2016 et Mars 2018 qui n’ont pas eu la chance d’avoir ce vaccin.

Il est aussi à noter que le contexte actuel de la pandémie de la COVID-19 a conduit à une réduction à l’accès aux services essentiels de santé, plus particulièrement les services de vaccination.

La campagne démarrée ce 17 mars est donc considéré par les différentes parties prenantes comme une belle occasion de rattraper ces enfants, afin qu’ils puissent bénéficier de ce vaccin VPI et être pleinement protégés contre la poliomyélite.

Dans son allocution de circonstance, le Dr. Jean Baptiste Nzorironkankuze délégué par le Ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, a rappelé ce qui a motivé le Gouvernement à programmer cette campagne de vaccination qui devenait un nécessité, du fait de la nouvelle disponibilité du vaccin et de la proximité avec des pays qui représente un risque.

« Le Gouvernement du Burundi, en collaboration avec ses partenaires stratégiques de la vaccination, après avoir constaté que le vaccin VPI était de nouveau disponible, a trouvé qu’il était capital que ces enfants soient aussi vaccinés », a annoncé le Dr. Jean Baptiste Nzorironkankuze. « La vaccination de rattrapage était une nécessité, surtout que la Poliomyélite reste récurrente dans des pays voisins comme la République Démocratique du Congo, pays frontalier au notre.  Les rapports privilégiés à travers les mouvements des populations dans les deux sens en fait un facteur de risque de propagation de cette maladie. Avec ce vaccin redevenu disponible, nous espérons bloquer définitivement la propagation de la Polio ; car avec l’introduction du VPI dans le calendrier de vaccination de routine, il y a un niveau plus que satisfaisant de vaccination, même si nous n’avons pas encore atteint le taux de 100% de vaccination » a-t-il affirmé.

Organisée avec l’appui des partenaires techniques et financiers du Burundi dont Gavi - l’Alliance du vaccin, Rotary International, la Banque mondiale, UNICEF et OMS, la campagne de vaccination s’étalera sur trois jours. Elle cible quelques 675.969 mille enfants nés entre juin 2016 et mars 2018 et sera étendue sur tout le territoire national.

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Dismas Junior BIRARONDERWA

Communications Consultant, WHO Burundi
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