Comores : validation de la politique nationale contre les maladies non transmissibles (MNTs)

Comores : validation de la politique nationale contre les maladies non transmissibles (MNTs)

L’Union des Comores vient de valider la Politique nationale de lutte contre les Maladies non transmissibles (MNTs), au bout de deux jours d’atelier tenu à Moroni, la capitale fédérale, en présence du cabinet de la Ministre de la Santé, des collaborateurs du secteur de la santé et d’autres secteurs tels que le ministère de la production, de l’agriculture et de l’élevage, le ministère de l’aménagement du territoire, le ministère de l’éducation... ainsi que des partenaires techniques et financiers dont l’ONG Santé Diabète et bien d’autres.

Cette politique se base sur la situation nationale pour définir les fondements de la lutte, la vision, le but et  les principes directeurs. Elle définit aussi les stratégies curatives, préventives et promotionnelles,  permettant la mise en place des structures nécessaires pour une lutte multisectorielle prenant en compte  tous les facteurs de risque et une prise en charge des malades. C’est aussi un document qui analyse les dysfonctionnements du système de santé des Comores qui constituent des freins à la lutte contre les MNTs. Présent à l’ouverture de l’atelier, Docteur Aboubacar Said Anli, Directeur Général de la Santé, a précisé que cette politique nationale met en avant la promotion de la santé et les mesures novatrices pour une lutte efficace contre les maladies non transmissibles.

Interrogée par la presse, la chargée de la surveillance des maladies auprès du Bureau pays de l’OMS, Dr Sainda Mohamed, a expliqué que les objectifs généraux présentés dans le document concernent  « la réduction du niveau d’exposition des individus et des populations aux facteurs de risque communs  des MNTs, la réponse aux besoins et aux attentes des personnes qui vivent avec des MNTs et la promotion des actions multisectorielles et intégrées de prévention et de lutte contre les MNTs ».

Aux Comores, plusieurs maladies sont cartographiées. On peut citer parmi les maladies non transmissibles, le diabète, les pathologies cardio-vasculaires, l’hypertension artérielle, le cancer, les épilepsies, les maladies bucco-dentaires, la santé mentale, les maladies respiratoires chroniques, les maladies oculaires et bien d’autres. « Ces pathologies existent dans notre pays, mais il n’y avait pas  eu de politique nationale définissant clairement la vision et le but et les stratégies  pour lutter contre elles  », a encore indiqué Dr Sainda Mohamed de l’OMS.

Dans le document validé on peut lire que les maladies non transmissibles constituent les principales causes de morbidité et de mortalité dans le monde. Les chiffres sont alarmants. En effet, « sur 56,4 millions de décès survenus dans le monde en 2015, 39,5 millions étaient imputables à ces maladies », lit-on dans les rubriques de la politique nationale contre les MNTs. Cités comme source, les chiffres de l’OMS parlent de « 2,6 millions le nombre des personnes qui meurent d’une surcharge pondérale ou d’une obésité chaque année dans le monde ; 7,1 millions d’une hypertension artérielle ; 4,4 millions d’une hypercholestérolémie et 4,9 millions par suite de tabagisme ».

Facteurs de risques communs

En 2011, une enquête «Stepwise» sur les facteurs de risque des MNTs dans le pays a montré que « 39,4% des adultes ont un indice de masse corporelle supérieur ou égal à 25 kg/m² ; 25,9% sont en surcharge pondérale ; 13,5% sont obèses, 25,4% ont une tension artérielle élevée dont 86% ne suivaient aucun traitement médical et 61,7% d’entre eux ne pratiquent aucune activité physique et 4,82% sont diabétiques ».

Dr Sainda Mohamed estime que dans le cadre de la lutte contre les MNT, pour avoir des résultats, le développement d’une approche multisectorielle s’avère indispensable et cette dimension a été prise en compte dans le document de politique qui vient d’être validé. Elle recommande ainsi la mise en place d’une plateforme multisectorielle qui réfléchira sur la mobilisation des ressources, le renforcement du cadre réglementaire et législatif ainsi que des inspections dans les magasins en plus de l’amélioration de l’environnement et l’écosystème.


La chargée de la surveillance des maladies au Bureau pays recommande en outre la construction des infrastructures routières et sportives et la prise en charge des malades ainsi que la formation des ressources humaines appropriées pour cette prise en charge.

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Pour de plus amples informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Abdillahi Ben Charafaine

Chargé de communication
OMS/Comores
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