En République Démocratique du Congo, face à la crise humanitaire, l'OMS et l'ensemble des partenaires de la RDC renforcent leurs capacités de réponse.
L'OMS et l'ensemble du Système des Nations Unies estiment, au 30 septembre 2017, que la République
Démocratique du Congo avait enregistré 3,9 millions de personnes déplacées, dont plus de 400 000 déplacées au cours des trois derniers mois.
KINSHASA/GENEVE, 24 OCT. 2017 - Suivant les recommandations du Directeur exécutif du Programme de l'OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire (WHE) et de la Directrice régionale pour l’Afrique, le Directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a décidé, le 13 octobre 2017, de déclarer la situation d’urgence de la RDC, classée au niveau 3 par l’OMS.
"La crise humanitaire s’aggrave en République Démocratique du Congo. Cette année, en raison des conflits, des déplacements et des flambées dans plusieurs régions, le nombre de personnes dont il faut satisfaire les besoins est passé de 7,3 millions à 8,5 millions," a déclaré le Directeur général de l'OMS dans un communiqué, élevant au même grade 3 une autre situation humanitaire d'ampleur grandissante qu'enregistre l'Asie du Sud-est, à savoir: la crise des réfugiés au Bangladesh, liée au conflit dans l’État Rakhine, au Myanmar.
Selon le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, "le système de gestion des incidents de l’OMS a été activé dans ces deux pays. Des équipes d’appui à la gestion des incidents ont été expressément créées au Bureau régional de l’Asie du Sud-Est, au Bureau régional de l’Afrique et au Siège afin que nos bureaux de pays disposent du soutien technique, opérationnel et financier nécessaire pour intervenir efficacement".
Au cours des prochaines semaines, ajoute-t-il, "je vais me réunir avec la direction afin de m’assurer que l’appui et les ressources nécessaires sont disponibles pour mener à bien les opérations d’urgence. Je compte que chaque Département de l’Organisation joue son rôle pour contribuer à répondre à ces besoins sans précédent".
Les 3 crises que connaît le pays notamment dans le Kasaï, le Tanganyika et le Sud-Kivu ont été ciblées en raison du manque de capacités pour répondre aux besoins croissants, particulièrement en termes de déplacements et d’insécurité alimentaire.
Au cours de ces derniers mois, la crise humanitaire en RDC s'est accentuée, avec plus d'un million de
personnes déplacées supplémentaires, le Nord-Kivu restant la province la plus touchée.
Selon le Bureau des Nations Unies pour la Coordinations des Affaires humanitaires (OCHA), les mouvements de retour ont également été importants, notamment dans la province du Tanganyika, où les autorités ont décidé d'évacuer les sites de déplacés internes de Katanyika, près de la ville de Kalemie.
Dans les provinces touchées par la crise kasaïenne, "quelque 631 000 personnes déplacées sont rentrées chez elles, souvent dans des villages brûlés ou pillés," souligne OCHA.
Dans l'ensemble, les attaques et les affrontements armés restent la principale cause de déplacements," précise-t-il, notant également qu'au cours du troisième trimestre de cette année 2017, "95 000 personnes se sont déplacées à travers les cinq provinces de la région du Kasaï [Ndlr: Kasaï, Kasaï Central, Kasaï Oriental, Lomami et Sankuru], ce qui représente environ un tiers des déplacements enregistrés durant les mois de violences en début d’année".
Concernant la situation de l'épidémie de choléra depuis le début de l’année 2017, la RDC totalise, selon le Programme National d’Élimination du Choléra et des autres Maladies Diarrhéiques (PNECHOL-MD) du Ministère de la Santé Publique, 38.154 cas confirmés et 709 décès, (létalité: 1,8%). Par ailleurs, au moins un cas de choléra a été notifié dans 21 des 26 provinces de la RDC. Ce qui représente 194 zones de santé qui ont déjà été touchées au moins une fois par l'épidémie sur un total des 517 zones de santé que compte le pays.