Des représentants de huit pays africains formés aux sur l’outil WASH FIT
L’absence d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement dans les établissements de soins a des répercussions négatives sur la qualité des soins administrés aux patients. De plus, cette situation est à l’origine de nombreuses infections nosocomiales. En effet, l’OMS estimait, en 2015, qu’entre 5 et 30 % des patients hospitalisés contractent une ou plusieurs infections dont une grande partie pourrait être évitée.La situation est préoccupante dans les pays à revenu faible ou intermédiaire où l’évaluation réalisée en 2015 par l'OMS et l'UNICEF dans les établissements de santé de 54 pays révèle que près de 42% de ces établissements manquent de source d'eau améliorée, et près de 20% sont sans infrastructures d’assainissement.
Afin de renforcer les capacités des pays à améliorer les services d’eau, d’hygiène et d’assainissement dans les structures de soins, l’OMS et le Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont organisé du 6 au 8 juin 2016 à Dakar, l’Atelier régional de formation sur l’outil WASH FIT (Water and Sanitation for Health Facility Improvement Tool) d’évaluation de la situation et sur le développement de plans d’action nationaux.
La facilitation des travaux de l’atelier a été assurée par des experts de l’OMS et du Bureau régional de l’UNICEF qui ont défini l’outil WASH FIT comme étant « une démarche pratique, proactive, basée sur l’évaluation des risques, et permettant d’améliorer les conditions d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement dans les structures de soins et la sécurité des soins par des améliorations progressives et une performance accrue».
Au cours de leurs travaux, les participants ont partagé l’état des lieux dans leurs pays respectifs. Ils ont été initiés à l’utilisation de l’outil WASH FIT qu’ils ont eu à tester au cours de la visite de terrain effectuée à l’Institut d’Hygiène sociale de Dakar, un établissement public de santé de niveau 3 et au centre de santé Gaspard Camara.
Dans les plans d’action nationaux qu’ils ont élaborés, les participants ont formulé la problématique de WASH dans leurs pays respectifs, identifié les politiques et initiatives en cours de mise en œuvre, défini des stratégies d’intégration et d’institutionnalisation de WASH dans le système de santé, dans les programmes de santé de la reproduction, de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, etc. Ils ont également proposé un chronogramme de mise en œuvre des actions retenues aux niveaux national et district, une stratégie de financement et un système de suivi-évaluation des activités.
L’atelier régional sur le WASH FIT a réuni une cinquantaine de participants venus du Tchad, du Ghana, de la Guinée, du Libéria, du Mali, de la Sierra Léone et du Sénégal : responsables nationaux en charge du renforcement du système de santé, de la santé de mère et de l’enfant, de la prévention et du contrôle des infections, des questions relatives à la santé et à l’environnement. Des points focaux de la promotion de la santé, de l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement des Bureaux pays de l’OMS et de l’UNICEF et un représentant du CDC ont également pris part à la rencontre.
Au nom du Ministre de la Santé et de l’Action sociale, c’est le Directeur général de la Santé, qui a ouvert la rencontre. Selon le Dr Papa Amadou DIACK, « les infections liées aux soins de santé sont une cause majeure de morbidité et de mortalité et augmentent les dépenses dans le secteur de la santé et pour les ménages ».
Dans son allocution, le Représentant de l’OMS, Dr Deo NSHIMIRIMANA, a soutenu que « l’absence de services d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement dans les établissements de santé inhibe les efforts mondiaux et nationaux visant à améliorer la santé maternelle, néonatale et infantile, et impacte négativement sur le niveau de fréquentation des structures de santé où les femmes enceintes ne sont motivées pour venir y accoucher.
De son côté, le Conseiller principal CDS du Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Dr Ngashi NGONGO, a insisté sur le caractère vital des installations d’eau, d’hygiène et d’assainissement fonctionnelles dans les structures de soins. Il a appelé à une action urgente pour réduire le nombre élevé de décès, des femmes et des enfants notamment, liés au manque d’eau potable, d’hygiène et d’assainissement dans les établissements de soins.
Afin d’améliorer les services d’eau, d’hygiène et d’assainissement dans les établissements de soins, le Directeur général de la Santé a souligné l’importance du leadership des ministères en charge de la santé qui doivent sensibiliser et collaborer avec tous les parties prenantes, renforcer les politiques et les normes nationales, former le personnel de santé à la gestion de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, et assurer le suivi ».
Le Représentant de l’OMS, Dr Deo NSHIMIRIMANA, a salué la mobilisation des Etats et de la communauté internationale qui ont adopté les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD), dont l’objectif 6, qui est «d'assurer la disponibilité et la gestion durable de l'eau et de l'assainissement pour tous », avec un accent particulier sur la qualité de l’eau alors que l’accent était plutôt mis sur la quantité au cours de la phase de réalisation des OMD. Il a remercié tous les partenaires techniques et financiers qui appuient la réalisation de l’objectif d'accès universel à une eau de qualité et à l’assainissement dans tous les établissements de soins et dans tous les contextes d’ici à 2030.
Pour le Conseiller principal CDS du Bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre l’organisation de l’atelier de Dakar est une des concrétisation du Plan d’action global élaboré suite à la réunion stratégique mondiale de 2014 au cours de laquelle des professionnels de WASH, de la santé, des décideurs politiques, des partenaires internationaux et des ONG se sont engagés à lancer des campagnes de sensibilisation pour renforcer la volonté politique et à appuyer les actions destinées à améliorer la situation là où les ressources sont limitées.
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Directeur de publication : Dr Deo NSHIMIRIMANA, Représentant Résident de l’OMS
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Ci-dessous:
01. Le Conseiller princicpal CDS de WACAO
02. Le Directeur général de la Santé
03. Le Représentant de l'OMS au Sénégal
04. Les participants à l'atelier WASH FIT