Plan national de développement sanitaire 2009-2018

Plan national de développement sanitaire 2009-2018

Les participants à la 4e Revue annuelle conjointe recommandent la révision de la méthode de renseignement des indicateurs de performance des programmes

A l’ouverture de la 4e Revue annuelle conjointe (RAC) du Plan national de développement sanitaire (PNDS), qui s’est tenu les 05 et 06 mai 2014 à Dakar, le Représentant de l’OMS, Chef de file des partenaires techniques et financier du secteur santé, a plaidé pour une « approche critique et constructive des discussions pour faire avancer le secteur de la santé vers la performance ». Le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama a souhaité que la mise en œuvre des recommandations de toutes les instances de concertation et de coordination du PNDS fasse l’objet d’un monitorage plus régulier et plus rapproché.

Mettant en exergue un certain nombre de défis que le secteur doit relever, le Pr Awa Marie Coll Seck, Ministre de la Santé et de l’Action sociale, a cité le retard du Sénégal dans la réalisation de l’OMD 5 qui porte sur la réduction de la mortalité maternelle, le renforcement du système de santé pour améliorer la qualité des soins et le risque d’appauvrissement des ménages lié au niveau élevé des dépenses de santé. Aussi, a-t-elle déclaré, le Gouvernement a pris des mesures pour faire face à la situation. Il s’agit, entre autres, de l’extension des mesures de protection sociale avec le lancement de la CMU et l’application de mesures de gratuité des soins pour des couches vulnérables, de l’exécution du Plan d’action prioritaire du secteur santé 2014-2018 et de l’élaboration en cours du Plan d’urgence de relèvement du plateau technique des structures sanitaires en vue d’améliorer l’offre.

Le Secrétaire général du Ministère de l’Economie et des Finances, Mr Pape Ousmane Guèye, a, quant à lui, mis l’accent sur le contexte mondial de faible reprise économique, de demande exponentielle de services de santé et de ressources financières limitées auquel le Sénégal n’échappe pas. D’où la nécessité, selon lui, de veiller à la qualité des investissements, d’utiliser efficacement les ressources et d’harmoniser les interventions entre les différents acteurs et partenaires pour des progrès plus importants dans la lutte contre les inégalités en matière de santé. Il a souligné la priorité que les autorités sénégalaises accordent à la santé en tant que facteur de développement comme en témoigne l’axe 2 du Plan Sénégal émergent qui porte sur le capital humain, la protection sociale et le développement durable.

La nécessité de partager la carte sanitaire avec les responsables de collectivités locales, d’instaurer une concertation entre les élus locaux et les équipe-cadres des districts sanitaires sur la répartition des fonds de dotation alloués aux collectivités locales a été la principale préoccupation évoquée par le Représentant de l’Union des Associations d’Elus locaux, Mr Ousmane Badiane.

Rendez-vous annuel consacré au bilan des réalisations du secteur santé, à l’identification des difficultés rencontrées et à la proposition de solutions, la RAC a permis aux participants de partager des communications sur l’état de la mise en œuvre des recommandations de la RAC de 2013, le rapport de suivi de l’exécution budgétaire du département de la Santé de l’année 2013 et du premier trimestre de 2014, les conclusions de la RAC de la région médicale de Diourbel.

Des points importants ont été évoqués au cours des discussions qui ont suivi ces présentations. Ils portent sur la relance du système d’information, l’inclusion d’indicateurs sur la santé mentale et sur les performances des hôpitaux dans le rapport des performances, la faiblesse, voire l’absence d’inspection des écoles de formation des personnels paramédicaux, des cabinets de soins privés, la santé et la sécurité en milieu de travail, la problématique santé/environnement, l’intégration de l’approche genre dans la planification et le suivi évaluation.

Au terme de la rencontre, plusieurs recommandations ont été formulées. Les deux premières portent sur la nécessité d’accorder plus de temps à l’examen du rapport de performance lors de la prochaine RAC, de partager les documents de la RAC, bien avant les sessions, de manière à en raccourcir les présentations et à permettre aux participants de les étudier et de faire des contributions. Il est également demandé aux 14 régions de tenir leurs RAC locales dans les meilleurs délais, afin que les principales conclusions puissent être capitalisées à la RAC nationale. La méthodologie de renseignement du niveau d’atteinte des indicateurs du Document de programmation pluriannuel des dépenses (DPPD) sera revue. A cet effet, une réflexion sera menée sur la pertinence des indicateurs à retenir. Les tendances de l’évolution positive ou négative des indicateurs de performances devront être également fournies.

Toujours dans le souci d’améliorer les performances des programmes, la RAC souhaite la mutualisation des moyens disponibles pour la mise en œuvre effective des activités du MSAS, ainsi que l’accélération des initiatives en cours pour la résolution des problèmes de disponibilité des ressources humaines, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers. 

L’amélioration de la coordination à tous les niveaux a aussi retenu l’attention des participants à la RAC. Ils recommandent la mise en place de cadres de coordination de la santé au niveau des districts et au niveau des régions qui n’en disposent pas.

Pour une meilleure régulation et un contrôle plus rigoureux du secteur de la santé, des écoles de formation des paramédicaux et des cabinets de soins privés en particulier, l’Inspection interne du département de la santé sera renforcée en ressources humaines et logistiques.

Deux sujets d’actualité étaient à l’ordre du jour de la RAC. Il s’agit de la Couverture maladie universelle (CMU) et de la fièvre Ebola.

A propos de la CMU, le Représentant de l’OMS a salué les premiers résultats des initiatives de gratuité des soins à certains groupes vulnérables comme les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes, les personnes âgées ou encore les insuffisants rénaux, notamment la hausse des taux d’utilisations des services. C’est pourquoi, elle a recommandé le renforcement des mesures prises pour que la disponibilité des médicaments soit assurée et que les économies réalisées ne soient utilisées pour l’achat de médicaments dans le secteur privé. A cet effet, les partenaires sont prêts à soutenir le Ministère de la Santé pour améliorer les capacités de la Pharmacie nationale d’approvisionnement dans ses fonctions d’approvisionnement et de distribution en médicaments essentiels.

Une session spéciale sur la CMU sera organisée dans les meilleurs délais à l’intention des partenaires sociaux (syndicats du secteur de la santé et Action sociale) sur leur rôle dans la mise en œuvre du programme. Un Comité technique national de suivi de la mise en œuvre de la CMU sera mis en place.

Le second sujet d’actualité est la fièvre Ebola. Les dispositions et mesures prises par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale ont été présentées par la Direction de la Prévention. Par la voix du Représentant de l’OMS, les partenaires techniques et financiers du secteur santé ont réitéré leur appui quant aux mesures prises par le pays, cependant, ils ont encouragé le département de la Santé à redoubler de vigilance.

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Représentant de l’OMS Coordonnateur : Khalifa Mbengue, HPR
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