Mobilisation des partenaires techniques et financiers, coordonnés par le Ministère de la santé et l’OMS, pour apporter une réponse rapide en matière de santé et de nutrition en faveur des populations sinistrées
Le 24 avril 2019, le passage du cyclone Kenneth de catégorie 4 est passé à moins de 50 km de l’archipel des Comores et a affecté 345,000 personnes sur les 800,000 qui peuplent Grande Comore, Anjouan et Mohéli. Du 24 au 26 avril, le pays a en effet connu une situation de vents violents, de pluies torrentielles et de vagues de 6 à12 mètres emportant et détruisant maisons, écoles, cultures et centres de santé notamment, avant d’atterrir le lendemain dans le nord du Mozambique le 26 avril 2019.
Une évaluation rapide de la situation conduite les 25 et 26 avril par 16 équipes multisectorielles déployées sur l’ensemble des îles a permis de collecter des informations auprès des autorités locales à l’aide d’un outil d’évaluation national standardisé. Les personnes dans le besoin d’une assistance multisectorielle immédiate ont été estimées à 185,900 et 182 blessés et 7 décès ont été dénombrés sur l’ensemble des îles. Le nombre des déplacés internes s’élevait à 19,372 dont 28% de femmes et 45% d’enfants ; alors que 4 482 habitations avaient été totalement détruites et 14,970 habitations endommagées.
Cette évaluation a également démontré qu’un total de six structures sanitaires dispensant des soins et services pour une population estimée à 54,820 personnes ont été endommagées.
Un plan gouvernemental de réponse sanitaire budgété à 20,095 M USD a été adopté le 3 mai 2019 et a retenu trois axes : d’une part l’accès gratuit et la restauration des soins et services de santé primaire et secondaire, incluant la promotion de la santé. Le second axe concerne le renforcement des capacités de prévention, de détection et de réponse rapide et efficace à tous les risques infectieux et nutritionnels. Enfin, il a été décidé de renforcer la coordination, la supervision, le suivi et l’évaluation de la réponse sanitaire au cyclone Kenneth dans les zones affectées. Pour ce faire, le pays a été divisés en fonction de zones de priorité 1 à 3, permettant d’organiser dans le temps les interventions.
Interventions d’urgence
« Pour l’OMS, il était important de tout faire pour assurer la continuité des services de soins en assistant le Ministère de la santé dans la réhabilitation des structures sanitaires endommagées et en déploiement de ressources humaines là où il y en avait besoin, à l’hôpital de Foumbouni notamment », a déclaré Dr Diarra, Représentant ai de l’OMS aux Comores. Le bureau de l’OMS a donc immédiatement entrepris la réhabilitation des deux hôpitaux; l’Hôpital de Pôle de Foumbouni/Mbadjini-Ouest et le cendre de santé de Nioumamilima/Mbadjini-Est.
Afin de soutenir leurs activités d’appui d’urgence, six agences du système des Nations Unies ont sollicité l’appui du Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires (CERF) du Bureau de la coordination des affaires humanitaires. L’OMS, mais aussi l’UNICEF, UNFPA, PAM, FAO, PNUD agiront donc de manière complémentaire sur les priorités que s’est fixé le pays dans ce contexte d’urgence: santé et nutrition, abri, eau, hygiène, assainissement, éducation, protection, logistique, sécurité alimentaire, agriculture et moyens de subsistance.
Lors de la 72ème Assemblée Mondiale de la Santé tenue le 22 mai 2019, Mme la Ministre de la Santé de l’Union des Comores, Dr Rashid Mohaamed Mbaraka Fatma a évoqué les dégâts provoqués par le Cyclone Kenneth et rappelé la nécessité de « réhabiliter, voire reconstruire et équiper de toute urgence » les structures sanitaires. « Dans le cadre du Plan de Contingence Multisectoriel, le Pays a su réagir rapidement avec le concours du Bureau-Pays de l’OMS, Cluster Santé-Comores et les partenaires résidents du système des Nations Unies. C’est ainsi que très vite, des Kits trauma, des Kits de soins néonataux et pour les femmes enceintes fournis par l’OMS, l’UNICEF et l'UNFPA, ont été distribués dans les hôpitaux et les centres de santé les plus affectés. D’autres partenaires parmi lesquels les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, l’Union Européenne ont aussi très rapidement réagi en apportant ou en annonçant des aides répondant aux besoins les plus urgents identifiés. Nous leurs en sommes très reconnaissants ».
Préparer la relève
Mme la Ministre de la santé a lancé, auprès des pays et des organisations présents « un appel solennel à la hauteur des urgences identifiées pour un petit Etat insulaire et en développement ». Aujourd’hui, alors que les partenaires anticipent le plan de relève, la coordination du groupe sectoriel santé s’est organisée pour réaliser des évaluations approfondies du secteur santé-nutrition. Les équipes du Ministère de la Santé, OMS, UNFPA, UNICEF, Croix-Rouge française/Croissant Rouge comorien ont été déployées sur les 3 îles et centralisent les données à l’aide du logiciel HeRAMS (système électronique de surveillance des ressources médicales). Ces équipes avaient préalablement reçu un accompagnement sur la prise en main de ce logiciel et sont accompagnés par des experts de l’OMS. Les analyses permettront d’ajuster la réponse aux besoins et de passer de l’urgence à la relève.