Etendre les tests de COVID-19 dans le pays le plus peuplé d'Afrique

Expanding COVID-19 tests in Africa’s most populous nation
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Etendre les tests de COVID-19 dans le pays le plus peuplé d'Afrique

Abuja - Que faut-il au pays le plus peuplé d'Afrique pour freiner la propagation du COVID-19 ? Lorsque le Nigéria a signalé son premier cas de virus le 27 février 2020, il ne comptait que cinq laboratoires dans quatre États capables de tester le COVID-19. Alors que l'infection se propage dans d'autres États, le Centre nigérian de contrôle des maladies (NCDC) augmente sa capacité de dépistage. Il y a maintenant 17 laboratoires et il est prévu d'en créer un dans chacun des 36 États. La généralisation des tests est au cœur de la lutte contre le COVID-19 au Nigeria.

Au cours des trois prochains mois, le NCDC vise à tester environ deux millions de personnes. « Pour atteindre cet objectif ambitieux, nous devons effectuer 50 000 tests par État. Cela nécessiterait d'énormes investissements et nous travaillons avec nos partenaires pour y parvenir », déclare le directeur général du NCDC, Dr Chikwe Ihekweazu.

Alors que des mesures étaient prises pour lutter contre le COVID-19 avant la détection du premier cas, le Nigéria, avec l'aide de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Centre de contrôle et de prévention des maladies en Afrique ainsi que d'autres partenaires, a mis en place le Laboratoire national de référence dans la capitale Abuja, et a pu tester le COVID-19 début février. « Il a fallu un effort considérable de la part du NCDC, de l'OMS et de ses partenaires pour acheter et expédier des kits au Nigéria", a déclaré Dhamari Naidoo, le point focal des laboratoires à l'OMS au Nigéria.

L'OMS a fourni un soutien technique, des réactifs et des consommables ainsi qu'un soutien au transport des échantillons au niveau des États, et plus récemment en collaboration avec le NCDC, en utilisant la formation virtuelle pour renforcer les capacités de collecte d'échantillons. L'Organisation a également soutenu l'élaboration de la stratégie nationale de test et travaille en étroite collaboration avec tous les partenaires pour mettre en œuvre tous les volets de la stratégie.

Défis

Un ralentissement de la fabrication mondiale de fournitures médicales face à une forte demande a rendu l'approvisionnement difficile, explique Naidoo. Le Nigéria teste actuellement 4000 échantillons par semaine.

« Nous travaillons avec tous les partenaires pour nous assurer de fournir une chaîne d'approvisionnement ininterrompue au Nigéria. Cela implique de travailler avec le secteur privé ainsi qu’avec les agences des Nations Unies au Nigéria », explique Naidoo. « Nous étudions les moyens d'améliorer l'efficacité de nos processus de laboratoire pour accélérer les tests et en augmenter le volume. Nous travaillons également avec le PEPFAR (Plan d'urgence du président des États-Unis pour l'aide contre le sida) et le réseau national de lutte contre la tuberculose pour intégrer les technologies et les ressources existantes".

Celestina Obiekea, conseillère technique au NCDC, explique que le manque d'équipements compatibles était un obstacle à l'extension rapide des tests de COVID-19, bien que le pays dispose de plusieurs laboratoires moléculaires.

Une réponse globale

Une stratégie clé consiste à tester, identifier et isoler les cas positifs de COVID-19. Cependant, l'augmentation de la capacité de dépistage doit être alignée sur une stratégie bien planifiée de surveillance et de recherche des contacts ainsi que sur la disponibilité des structures de santé pour isoler et soigner les patients confirmés.

Dans l'État de Lagos, l'épicentre de l'épidémie au Nigéria, des équipes de réponse multipartenaires travaillent d'arrache-pied pour aider l'État à intensifier la collecte d'échantillons, une condition essentielle pour permettre l’augmentation des tests. Une approche décentralisée au niveau de la zone locale de gouvernement (une unité administrative) permet de faciliter la collecte d'échantillons au niveau communautaire.

Cette expansion nécessite des ressources supplémentaires telles que davantage d'équipes d'enquête, de véhicules et de ressources pour le prélèvement d'échantillons et des équipements de protection individuelle. Les équipes doivent se déplacer de maison en maison et travailler de longues heures chaque jour à la recherche de personnes susceptibles d'avoir contracté le virus. Des échantillons sont prélevés sur les personnes qui répondent aux critères de test et l'échantillon est ensuite transporté au point de distribution au laboratoire de la bio banque de l'État de Lagos.

Dr Babatunde Saka du laboratoire de la bio banque de l'État affirme que l'efficacité du laboratoire repose sur une main-d'œuvre adéquate, une bonne surveillance et un plan de collecte d'échantillons et de logistique bien conçu.

L'augmentation des tests exige également que les hôpitaux aient la capacité adéquate pour isoler et soigner les patients afin d'éviter de submerger un système de santé déjà fragile. L'État de Lagos augmente actuellement le nombre d'hôpitaux disponibles en remodelant les installations existantes et en construisant des installations supplémentaires.

Dr Otim Patrick Ramadan, épidémiologiste à l'OMS, travaille avec une équipe pour améliorer la surveillance dans les communautés et les structures de santé.

« L'accès aux capacités de test est tout à fait essentiel pour le contrôle d’une maladie hautement transmissible comme le COVID-19, de sorte que les cas suspects identifiés dans la communauté sont rapidement testés et, une fois confirmés, rapidement isolés pour freiner la transmission », dit-il.

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