L'OMS, le PAM et l'Union Africaine livrent des fournitures essentielles alors que COVID-19 s'accélère en Afrique de l'Ouest et du Centre
Brazzaville, 16 avril 2020 - Un peu plus de deux mois après la première détection du COVID-19 en Afrique, la maladie s'est maintenant étendue à presque tous les pays, avec près de 17 000 cas confirmés et environ 900 décès sur le continent.
Si l'Afrique du Sud connaît la plus grave épidémie en Afrique subsaharienne, l'Afrique de l'Ouest et du Centre sont de plus en plus préoccupantes : le Cameroun a confirmé plus de 800 cas, tandis que le Niger, la Côte d'Ivoire et la Guinée ont signalé une augmentation rapide du nombre de cas au cours de la semaine dernière.
« Onze des 17 pays ayant enregistré plus de 100 cas de COVID-19 se trouvent en Afrique de l'Ouest et du Centre », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l'Afrique. « Nous travaillons avec les gouvernements pour mieux comprendre ce qui se passe sur le terrain, mais cela est inquiétant car les pays de ces sous-régions ont souvent des systèmes de santé particulièrement fragiles. »
L'équipement médical essentiel nécessaire pour répondre au COVID-19 fait défaut dans de nombreux pays. L'OMS travaille en étroite collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM), l'Union Africaine (UA), les gouvernements nationaux et la fondation Jack Ma pour s'assurer que des fournitures vitales parviennent aux personnes qui en ont le plus besoin : le personnel de santé de première ligne en Afrique. Au cours des deux derniers jours, huit pays ont reçu du matériel médical.
« Pour que les pays renforcent leurs capacités de test, de traçage et de traitement, ils ont besoin de matériel et de solidarité. Cette cargaison contient suffisamment d'équipements de protection individuelle pour permettre aux professionnels de la santé de toute l'Afrique de traiter 30 000 patients sans se mettre en danger. Cet équipement les gardera en sécurité et leur permettra de se concentrer pour sauver des vies », a déclaré Dr Moeti. « Ces vols cargo démontrent la force de la coopération internationale et de l'action collective. »
Avec la fermeture de plusieurs frontières et l'annulation des vols, il est devenu de plus en plus difficile d'assurer aux pays la livraison de matériel médical indispensable. L'OMS a demandé la mise en place de couloirs humanitaires et les ‘vols de solidarité’ de cette semaine livrent des fournitures essentielles à tous les pays d'Afrique. La cargaison médicale contient des écrans faciaux, des gants, des lunettes, des blouses, des masques, des tabliers médicaux et des thermomètres, ainsi que plus de 400 ventilateurs.
Le manque d'équipements de protection individuelle entrave déjà la réponse dans de nombreux pays d'Afrique, rendant de telles livraisons - et l'esprit de générosité et de solidarité qui les sous-tend - plus essentielles que jamais. Le personnel de santé est souvent touché de manière disproportionnée par les épidémies de maladies infectieuses et des cas prouvent que le COVID-19 menace les travailleurs de la santé en Afrique. Au Niger, par exemple, 32 travailleurs de la santé ont déjà été testés positifs au COVID-19, ce qui représente 7,2 % du total des cas.
Le Kenya a augmenté sa capacité de test et compte désormais plus de 200 cas confirmés de COVID-19. C'est l'un des pays qui a reçu ces fournitures essentielles au cours des derniers jours. L'amélioration de la surveillance a montré que les cas surgissent de plus en plus en dehors de Nairobi et le pays s'apprête à décentraliser sa réponse.
« Cela arrive au bon moment car nous aimerions que les professionnels de santé soient opérationnels et poursuivent le bon travail qu'ils font dans la gestion des sites de quarantaine et des structures d'isolement qui ont été mis en place dans tout le pays », a déclaré Dr Simon Kibias, directeur des normes au ministère de la Santé du Kenya.
Dans un autre exemple de solidarité internationale, des équipes médicales d'urgence de la Chine et du Royaume-Uni ont commencé à soutenir la réponse dans la région africaine. Une équipe chinoise soutient actuellement la réponse au Nigéria, tandis qu'une équipe britannique travaille en Zambie et une autre sera bientôt déployée au Burkina Faso.