Alors que la menace de la maladie à coronavirus (COVID-19) pèse sur la République démocratique du Congo (RDC), l'expertise acquise dans la lutte contre le virus Ebola aide les autorités de santé publique à se préparer à ce nouvel agent pathogène. La RDC est l'un des 13 pays prioritaires qui, en raison de leurs liens directs avec la Chine ou du nombre élevé de voyages vers ce pays, ont été identifiés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une priorité absolue pour les mesures de préparation.
© WHO/Kabambi E.
Depuis la mi-janvier 2020, le ministre de la Santé publique de la RDC, le Dr Eteni Longondo, dirige les efforts de préparation à la COVID-19. Il a créé un comité de préparation aux coronavirus qui se réunit deux fois par semaine. Récemment, le ministère, en collaboration avec l'OMS et d'autres partenaires, a mené un exercice de simulation à l'aéroport international de Kinshasa, afin de tester son état de préparation à la prise en charge d'un cas suspect.
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L'aéroport international de Kinshasa est l'un des quatre aéroports, trois ports et trois points de passage frontaliers stratégiques où est effectué le dépistage de COVID-19 chez les voyageurs. Depuis de nombreux mois, les personnes qui sortent du pays sont contrôlées pour détecter tout signe avant-coureur d'Ebola. Désormais, les agents de santé sont également à l'affût des maladies à coronavirus. Le Dr Aaron Aruna, directeur de la lutte contre les maladies au ministère de la santé publique, déclare : « La mise en place du système de dépistage d'Ebola nous a permis de commencer facilement à dépister les maladies à coronavirus. Nous devons non seulement contrôler les personnes qui quittent le pays ou en provenance du Nord-Kivu vers d'autres provinces, mais aussi celles qui y entrent ».
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Si une personne est suspectée d'être atteinte d'une maladie à coronavirus, elle est conduite dans une zone d'isolement comme cette tente qui a été installée à l'aéroport international de Kinshasa. « L'OMS aide la RDC à se préparer à un éventuel cas de COVID-19 », a déclaré le Dr Gervais Folefack Tengomo, responsable des incidents COVID-19 de l'OMS en RDC. « Le fait qu'une grande partie de l'infrastructure nécessaire pour diagnostiquer, isoler et traiter les cas graves soit déjà en place, à cause du virus Ebola, est très utile ».
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La personne soupçonnée d'être atteinte d'une maladie à coronavirus est ensuite emmenée de la zone d'isolement par ambulance jusqu'au centre de traitement le plus proche. Dans la région de Kinshasa, il s’agit du centre de traitement Kinkole, construit à l'origine pour les patients atteints d'Ebola. Un échantillon - généralement un prélèvement effectué au niveau de la gorge ou du nez - est pris sur la personne, puis est envoyé pour être testé dans un laboratoire.
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Les échantillons prélevés sur les cas suspects sont transmis au laboratoire de référence de l'Institut national de recherche biomédicale (INRB) à Kinshasa. La RDC fait partie de la vingtaine de pays de la Région africaine de l'OMS qui ont désormais la capacité de diagnostiquer le COVID-19.
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Le Dr Edith Nkwembe, microbiologiste à l'INRB, a récemment participé à une formation organisée par le Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) avec le soutien de l'OMS, qui s'est tenue à Dakar, au Sénégal. Au cours de la formation, l'OMS a fourni les réactifs nécessaires pour tester la COVID-19 à l'aide de machines d'analyse moléculaire, dont le pays disposait déjà en grande partie grâce à son travail contre le virus Ebola. L'INRB a déjà testé une douzaine d'échantillons qui se sont tous avérés négatifs.
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Le professeur Jean-Jacques Muyembe, directeur général de l'INRB et responsable de la réponse du pays au virus Ebola, a déclaré : « Depuis la 10ième épidémie d'Ebola, même les provinces qui n'ont pas eu de cas ont mis en place des systèmes pour contrôler les voyageurs et promouvoir le lavage des mains. Ces mesures sont les mêmes que celles nécessaires pour lutter contre le coronavirus ». Il a également souligné que grâce à Ebola, le pays a mis en place un système de laboratoire qui peut être utilisé pour les coronavirus. Déjà, il est prévu de rendre possible le dépistage du COVID-19 dans les laboratoires de Goma et de Lubumbashi.
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Ces unités de soins d'urgence bio sécurisées ont été mises en place par l'association internationale à but non lucratif ALIMA pour le traitement des patients lors de l'actuelle épidémie d'Ebola. Le ministère de la santé prévoit d'installer trois cubes dans la région de Kinshasa pour traiter les cas graves de maladie à coronavirus. Il existe bien sûr des différences importantes entre Ebola et COVID-19. Par exemple, le traitement des cas graves de COVID-19 nécessite des appareils d'assistance respiratoire et pour l'instant, ceux-ci sont rares dans le pays. Des fonds supplémentaires sont nécessaires pour soutenir les activités de préparation en RDC et dans d'autres pays.
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