L’Éthiopie transpose à l’échelle nationale son système de préparation à la flambée de maladie à coronavirus 2019

L’Éthiopie intensifie sa préparation face à une éventuelle flambée de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Les autorités sanitaires relèvent le niveau des interventions de riposte en cas d’épidémie, tout comme la coordination, la surveillance, le diagnostic et l’éducation en santé publique. L’Éthiopie est l’un des 13 pays africains qui figurent en tête des priorités de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en ce qui concerne la préparation à la maladie à coronavirus 2019, en raison des liaisons directes et du volume élevé du trafic à destination de la Chine.

Dans la mesure où le coronavirus est un nouvel agent pathogène, l’Éthiopie, à l’instar de plusieurs autres pays, ne disposait pas des capacités nécessaires pour diagnostiquer cette affection. Adamu Tayachew dirige une équipe de huit techniciens au laboratoire national de lutte contre la grippe et les arbovirus. « Nous avons commencé à collecter des échantillons le 25 janvier 2020. Onze échantillons ont été expédiés en trois phases en Afrique du Sud, pour y être analysés. Les autres échantillons ont été testés ici. Le processus d’expédition impliquait de nombreux intervenants et une coordination complexe. Nous avons dû faire appel à plusieurs organismes pour expédier les échantillons et assurer le suivi des résultats. »

L’OMS a envoyé des réactifs à environ 20 pays africains, y compris à l’Éthiopie, afin de renforcer leurs capacités de diagnostic. En Éthiopie, le laboratoire national de lutte contre la grippe et les arbovirus a commencé à tester le virus le 7 février.
« Le test n’est pas difficile. Nous disposons désormais des réactifs et de la documentation nécessaires. Dès la réception des échantillons, nous pouvons fournir les résultats le même jour. Nous recevons chaque jour jusqu’à quatre échantillons pour analyse, et ce chiffre devrait augmenter » a déclaré M. Adamu.

« Nous travaillons de concert avec nos partenaires qui nous fournissent les réactifs et l’équipement nécessaire. Cette collaboration se porte bien et, à ce jour, nous sommes capables de tester plusieurs échantillons », a souligné M. Adamu.

Un centre de quarantaine et deux centres de traitement d’une capacité d’accueil de 109 places ont été construits. Dans le centre de quarantaine de Bole Chefe, situé à la périphérie d’Addis Abeba, les agents de santé s’appuient sur les compétences qu’ils ont acquises dans le cadre de la préparation face à Ebola pour organiser la riposte contre la menace que constitue la maladie à coronavirus 2019.

Le personnel de santé de Bole Chefe observe scrupuleusement le protocole et les normes de protection pendant la prise en charge des personnes suspectées de porter le coronavirus. Si l’infection d’un patient par le virus est confirmée, ce patient est transféré dans le centre de traitement. L’un des centres de traitement est réservé aux cas modérés, tandis que l’autre prend en charge les cas critiques. Chacun de ces centres est équipé d’un appareil d’assistance respiratoire.

Dans le but de renforcer la surveillance, un service d’appel est ouvert 24 h/24 au centre des opérations d’urgence d’Addis Abeba, pour permettre à toute personne de signaler des cas suspects ou de solliciter une assistance si elle pense avoir été infectée par le coronavirus. Le service d’appel dénonce aussi les rumeurs et les fausses informations sur le virus.

Environ 60 personnes issues de diverses régions du pays ont été formées à la préparation face à la maladie à coronavirus et font partie de l’équipe d’intervention rapide. L’OMS a déployé des experts techniques de la surveillance, de la gestion des points d’entrée, de la prévention et la maîtrise des infections, de la communication en santé publique et de la logistique pour accompagner le gouvernement éthiopien dans la préparation face à la maladie à coronavirus 2019. L’OMS a également fourni des équipements et du matériel, y compris des réactifs pour détecter le coronavirus.