Renforcer la surveillance de la COVID-19 à Lagos

Le Nigeria, l'un des pays africains les plus touchés par la COVID-19, renforce la surveillance de la maladie afin de contribuer à enrayer la propagation du virus. À Lagos, ville où l’on compte près de la moitié des infections de tout le Nigeria, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) soutient les autorités sanitaires en mobilisant des équipes de surveillance pour aider à rechercher les patients présentant des symptômes de COVID-19 dans les structures de santé. Ces équipes consultent chaque jour les dossiers des hôpitaux à la recherche de patients qui pourraient présenter des symptômes de COVID-19 et qui auraient échappés à la vigilance du personnel hospitalier. Déployés dans les 37 localités de l'État de Lagos, ils font office de regard extérieur dans les centres médicaux et alertent les équipes d'enquête COVID-19 de l'État dès qu'un cas est identifié. À Lagos, 1408 établissements de santé sont couverts par les agents de surveillance.

WHO/Shola Lawal
Dr Wesley Salifu, 27 ans, assistant de surveillance à Lagos, se rend en canoë dans une communauté riveraine de la région d'Ibeju Lekki à Lagos. Il est l'un des 16 consultants de l'OMS qui aident à repérer des cas de COVID-19 dans les établissements de santé de l'État. Des centaines d'établissements de santé sont situés loin de la métropole de Lagos. Le Dr Salifu visite au moins six hôpitaux par jour. Pour se rendre dans certaines communautés éloignées, il est contraint de prendre un canoë ou une moto. La probabilité que des hôpitaux situés dans des zones rurales et humides comme Ibeju Lekki ne dépistent pas d'éventuels cas de COVID-19 est particulièrement élevée, déclare le Dr Salifu. « Comme ces régions sont sujettes au paludisme et au rhume, qui présentent des symptômes similaires à ceux de la COVID-19, il est facile de les confondre ».
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L'assistante de surveillance, Bola Adelakun, 26 ans, visite un centre de santé maternelle à Ibeju Lekki, Lagos. À son arrivée, les archivistes de l'hôpital lui présentent leurs registres afin qu'elle puisse les consulter. Elle se renseigne également sur les difficultés rencontrées pour dépister ou surveiller les patients atteints de COVID-19. L’un des principaux problèmes est que de nombreux patients ne portent pas de masques. Les autorités encouragent l'utilisation de masques, mais le personnel de santé affirme que de nombreuses personnes sont réticentes à suivre les mesures de prévention, tandis que d’autres ne croient tout bonnement pas à l’existence de la COVID-19. Ces derniers cachent les symptômes et refusent de se faire tester. Le taux moyen de positivité à la COVID-19 à Lagos est actuellement de 24 %, soit près de cinq fois plus que la moyenne mondiale qui est de 5 %.
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L'assistante de surveillance Adelakun rassemble les résultats de son enquête à la maternité du Lagos Island Maternity Hospital. Depuis son déploiement en juin 2020, elle a été en mesure de détecter et de surveiller plus d'une douzaine de cas suspects et confirmés de COVID-19. Les assistants de surveillance et les équipes de recherche des contacts sont souvent confrontés à des problèmes de saisie de données, notamment celui des coordonnées incorrectes fournies par les patients. Depuis que la recherche active des cas a commencé en avril, le nombre de dépistage de la COVID-19 ainsi que le nombre de patients confirmés ont augmenté de manière significative à Lagos, selon le Dr Clement Nwaeke, responsable de la surveillance nationale de l'OMS à Lagos. En tant que professionnel de santé de première ligne qui visite plusieurs hôpitaux quotidiennement, l'agent Bola estime que son travail est intéressant bien que risqué. « C’est lorsque je me rends dans un service hospitalier bondé, que j’ai le plus peur, car je sais qu'il y a un risque d'infection dans ce genre de milieu ».
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A l'hôpital général d'État de Lagos, Marina, les patients entrent et sortent à toute heure de la journée. Le risque que les travailleurs de la santé y contractent le virus est élevé, et les équipements de protection tels que les écrans faciaux, les gants et les masques sont des besoins essentiels. Plusieurs cas de contamination au virus ont été enregistrés dans cet hôpital, selon les responsables. L'État de Lagos compte parmi ses patients des médecins, des infirmières et d'autres professionnels de la santé de première ligne.
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L'infirmière Kasali prend la tension artérielle et la température d'un patient à l'hôpital général de Lagos, Marina. Dans les hôpitaux et les espaces publics de Lagos, le thermomètre infrarouge de couleur bleue et blanche est devenu un instrument indispensable pour détecter les patients potentiellement contaminés par la COVID-19 et les inscrire pour un dépistage. Alors que le pays ouvre ses aéroports intérieurs après les avoir fermés en mars dernier, les autorités ont annoncé que des protocoles de prévention stricts, y compris des contrôles de température, seront suivis avant que les passagers puissent être autorisés à prendre l'avion.
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Jemilat Keshinro, une archivsite à l'hôpital général de Lagos, Marina, présente la fiche d'un patient suspecté d'être atteint de COVID-19. Souvent, certains patients présentant des symptômes de COVID-19 refusent de se faire tester après que le personnel soignant de l'hôpital leur ait conseillé de le faire, dit-elle. Le service des archives contacte l'équipe d'intervention rapide de l'État pour rechercher, suivre et tester ce genre de patients. Dans les cinq laboratoires de Lagos, plus de 59 000 échantillons ont été testés à ce jour.
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Les archivistes sont chargés de surveiller le nombre de cas positifs COVID-19 constatés à l'hôpital. À l'hôpital général de Marina, les patients suspectés d’être infectés par la COVID-19 sont généralement envoyés pour un dépistage à l'hôpital des maladies infectieuses de la région de Yaba, dans l'État de Lagos. Dans d'autres cas, des équipes d'intervention rapide sont invitées à l'hôpital. Le dépistage à Lagos étaient initialement limités aux voyageurs revenant de pays hautement infectés et à leurs contacts immédiats. Maintenant que l'État est passé au stade de la transmission communautaire, toute personne présentant des symptômes tels que la toux, un essoufflement, de la fièvre, une perte d'odorat, une perte de goût, des douleurs thoraciques ou un catarrhe peut être testée, conformément aux directives de l'OMS.
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L'assistante de surveillance Adelakun et ses collègues utilisent des applications de tableur pour signaler et tracer les cas suspects de COVID-19. Une équipe distincte composée d'agents de l'État et du gouvernement local assurera le suivi des cas découverts grâce au prélèvement d'échantillons. La décentralisation de la réponse à la COVID-19 au Nigeria a induit une plus grande fluidité, permettant aux populations à la base d'accéder aux soins dont elles ont besoin. Cependant, une plus grande main-d'œuvre sera nécessaire à mesure que les infections à la COVID-19 augmenteront.
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Les autorités de l'État de Lagos se disent déterminées à protéger la vie des professionnels de la santé qui risquent d'être infectés dans l'exercice de leurs fonctions. Le gouverneur Babajide Sanwo-Olu a annoncé qu'une allocation COVID-19 serait mise à la disposition des professionnels de la santé de l'État en cas d'urgence. Le gouverneur a également déclaré que des assurances santé et vie ont été souscrites pour ces derniers. Au 21 juillet 2020, un total de 720 travailleurs de la santé avaient été infectés dans l'État.
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L'assistante de surveillance Adelakun sort de l'hôpital général de l'État de Lagos, à Marina. Alors que le travail de la journée est terminé, les rondes se poursuivront le lendemain. Le gouvernement de l'État de Lagos continue d'assouplir les restrictions sur les voyages, les entreprises et les écoles et il est à craindre que les cas de COVID-19 augmentent. Les équipes de surveillance continuent de jouer un rôle important en aidant l'État à freiner la propagation de la COVID-19. « Toutes les équipes se portent bien, depuis le niveau national jusqu'aux niveau des États », déclare le Dr Clement Nwaeke, responsable de la surveillance nationale à l'OMS. « L'OMS est toujours à leurs côtés et les collectivités locales leur apportent également leur aide. Ce qu'il faut maintenant, c'est garder le cap ».
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