Le 31 août de chaque année, la Région africaine célèbre la Journée africaine de la médecine traditionnelle. Cette année, le thème choisi est « La fabrication locale de produits médicaux issus de la pharmacopée traditionnelle dans la Région africaine ». Ce thème souligne la nécessité de promouvoir et de renforcer la fabrication locale, afin d’améliorer l’accès à des médicaments de qualité.
Il est essentiel d’accroître la fabrication locale si l’on veut atteindre la couverture sanitaire universelle et les objectifs de développement durable, y compris l’accès à des médicaments essentiels sûrs, efficaces, de bonne qualité et abordables pour tous. Cela nécessite des systèmes de réglementation robustes dans les pays, afin de se prémunir des médicaments de qualité inférieure et de s’assurer que les produits fabriqués localement et les matières premières végétales répondent aux normes internationales de qualité, d’innocuité et d'efficacité. Ces médicaments seront ainsi conformes aux critères de l'OMS pour l'enregistrement et la sélection, en vue de leur inclusion dans les listes nationales de médicaments essentiels.
Le nombre de pays dotés de politiques nationales en matière de médecine traditionnelle n’a cessé d’augmenter depuis 2000 et s’élève désormais à 40 dans la Région africaine. Dix-sept pays fabriquent des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle à partir de plantes médicinales cultivées localement et 14 autorisent la commercialisation de ces produits pour le traitement de maladies transmissibles et non transmissibles prioritaires. Huit pays ont inclus ces produits dans leurs listes nationales de médicaments essentiels.
La fabrication locale de médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle pour le traitement des maladies nécessite également un environnement politique, réglementaire et économique qui favorise et encourage la fabrication locale. Des partenariats public-privé renforcés mobiliseront d’avantage les investissements pour la fabrication locale et contribueront à la protection contre le risque financier grâce au développement économique et social.
Afin de soutenir l'investissement et le transfert de technologie, l'OMS et ses partenaires ont aidé les pays à évaluer les besoins pour la fabrication locale dans la cadre du traitement de certaines maladies prioritaires. L’appui de l'OMS concerne également le renforcement des compétences et des capacités pour l’enregistrement et le contrôle qualité des produits médicaux. A cet effet, nous avons publié une série de directives dont les pays peuvent se servir selon leurs propres situations pour garantir la qualité, la sécurité et l’efficacité de ces produits.
Je félicite les pays qui fabriquent déjà des produits issus de la pharmacopée traditionnelle localement et les partenaires qui soutiennent cet objectif. Il reste cependant beaucoup à faire pour améliorer l'accès à des produits dont la qualité est assurée.
Alors que nous célébrons la Journée africaine de la médecine traditionnelle 2018, j'appelle les pays à développer les partenariats public-privé, ainsi que les investissements internes, afin d’accroître la fabrication locale, tout en respectant les normes de qualité et les systèmes qui garantissent l’innocuité des médicaments.
J’appelle instamment les gouvernements, les autorités nationales de réglementation pharmaceutique, les fabricants et les tradipraticiens de santé à collaborer étroitement, afin d’accélérer la fabrication locale de médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle dans la Région. Cela permettra d’accroître la qualité des soins de santé, d’augmenter considérablement l'accès à des médicaments essentiels de qualité et ainsi améliorer la santé et le bien-être des populations africaines.