L’OMS réaffirme son engagement à la République Démocratique du Congo, alors qu’on approche du millier de cas de la maladie à virus Ebola pendant qu’on observe aussi un regain de violence

L’OMS réaffirme son engagement à la République Démocratique du Congo, alors qu’on approche du millier de cas de la maladie à virus Ebola pendant qu’on observe aussi un regain de violence

L’OMS appelle la communauté internationale à se joindre d’urgence aux efforts pour mettre fin à la flambée

 

Déclaration

 

 

Genève/Brazzaville/Goma | 23 mars 2019. Alors qu’on atteint presque les 1000 cas au cours de la flambée de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo et qu’on observe un regain de violence, l’OMS a réaffirmé son engagement, à la fois pour mettre fin à l’épidémie et pour collaborer avec le Gouvernement et les communautés afin d’établir des systèmes de santé résilients.

Depuis que l’épidémie s’est déclarée en août 2018, il y a eu 993 cas confirmés et probables avec 621 décès dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

"Nous parlons de 'cas' et 'd’endiguement' pour utiliser des termes scientifiques, mais derrière chaque cas, il y a une personne, une famille et une communauté qui souffre", a rappelé le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. "Cette épidémie dure depuis trop longtemps. Nous devons à la population du Nord-Kivu de travailler solidairement avec elle, non seulement pour mettre fin à cette épidémie le plus vite possible, mais aussi pour établir des systèmes de santé pouvant faire face quotidiennement aux nombreuses autres menaces sanitaires auxquelles elle est confrontée."

Plus de 96 000 personnes ont été vaccinées contre le virus Ebola en RDC, ainsi que des agents de santé en Ouganda et au Soudan du Sud. Au 21 mars, la transmission était active dans 38 des 130 aires de santé affectées. Plus de 44 millions de contrôles à la frontière ont permis de ralentir la propagation du virus dans cette population extrêmement mobile. Aucun cas n’est apparu en dehors des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, ni au-delà des frontières nationales.

Le risque de propagation nationale et régionale demeure cependant très élevé, en particulier lorsque des épisodes de violence et d’instabilité compromettent la riposte.

"Alors que nous pleurons les vies perdues, nous devons aussi reconnaître que des milliers de personnes ont été protégées contre cette maladie terrifiante", a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. "Nous travaillons dans des circonstances exceptionnellement difficiles, mais grâce à l’appui des donateurs et aux efforts du Ministère de la santé, de l’OMS et de ses partenaires, nous avons sauvé des milliers de vies."

L’OMS a déployé plus de 700 personnes en RDC et travaille énergiquement avec les partenaires pour écouter les communautés touchées, répondre à leurs inquiétudes et leur donner davantage de moyens de s’approprier la riposte, en particulier dans les points chauds que sont actuellement Katwa et Butembo.

"Les communautés affectées sont déjà traumatisées par le conflit», a déploré le Dr Tedros. "À leurs craintes de la violence s’ajoute la peur d’Ebola. Il faut du temps pour que les communautés s’engagent. Il n’y a pas de solution miracle. Mais chaque jour nous apprenons de ce contexte et nous nous y adaptons."

Malgré les difficultés, la plupart des communautés acceptent les interventions. Plus de 90% des personnes remplissant les conditions pour la vaccination l’ont acceptée et ont été d’accord pour les visites de suivi. Une analyse indépendante des données de la vaccination indique que le vaccin protège au moins 95% de ceux à qui il est administré en temps voulu. Plus de 80% des personnes acceptent également les inhumations dans des conditions dignes et sûres, un élément essentiel pour prévenir la poursuite de la transmission.

"Malgré la fréquence accrue des attaques par les groupes armés, l’OMS gardera le cap et continuera de travailler avec les communautés pour mettre fin à cette flambée, de concert avec le Ministère de la santé et les partenaires", a affirmé le Dr Tedros. "Nous avons besoin que la communauté internationale redouble son appui et s’engage à mettre fin à cette épidémie. "

Pour les six prochains mois, les besoins financiers cumulés pour tous les partenaires de la riposte se montent à au moins US $148 millions. Au 19 mars, nous disposions de 74 millions de dollars américains.

"Nous comptons sur les donateurs pour aider à combler le déficit de financement, de manière à pouvoir mettre un terme à cette épidémie le plus vite possible", a déclaré le Dr Tedros. "Nous resterons en RDC longtemps après la fin de cette flambée pour travailler avec le Gouvernement et les communautés sur la voie de la couverture sanitaire universelle. Nous sommes résolus à améliorer la santé de la population de RDC dès maintenant et dans les années à venir."

 

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