L’OMS soutient le développement du leadership féminin pour réduire les inégalités liées au genre dans la gestion des structures sanitaires au Congo

L’OMS soutient le développement du leadership féminin pour réduire les inégalités liées au genre dans la gestion des structures sanitaires au Congo

Du 17 au 20 novembre 2020, dans la salle des réunions de l’hôtel Pefaco, dont la beauté architecturale captive la vue et l’attention des voyageurs sortant de l’aéroport international de Maya-Maya à Brazzaville, capitale de la République du Congo, se sont tenus les travaux de l’atelier de renforcement des capacités en leadership des femmes professionnelles du secteur de la santé.

Elles étaient au total 32, ces femmes qui, sélectionnées par le Ministère de la santé, de la population, de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement (MSPFIFD), provenaient des différents districts sanitaires du département de Brazzaville, ont remarquablement participé aux travaux de cet important atelier, la toute première du genre dans le pays.

Trois d’entre elles ont été courtoisement abordées dans les coulisses à la clôture des travaux par notre collègue Patrice, à qui elles ont gentiment et volontiers livré leurs impressions :

Dr  Annick Berthe N. Mikolo - Chef de centre Makélékélé.

«  Cette formation m' a beaucoup édifié parce qu'elle m'a permis de faire mon auto évaluation pour savoir quels sont  les aspects que je dois améliorer pour moi-même et aussi pour mes collaborateurs. Les facilitateurs nous ont permis de faire l’évaluation de notre système sanitaire dans lequel nous évoluons. Un grand merci à notre tutelle et à l'OMS parce que ce genre d’atelier nous permet de nous améliorer »

Dr Carmel S. Miambanzila Matoko - Directrice de l'hôpital de référence de Bacongo. «  Mes impressions sont très positives surtout que c'est pour la première fois que le ministère rassemble les femmes responsables du secteur de la santé pour leur ajouter un plus dans le management dans leur leadership. C'est une expérience positive parce que beaucoup d'outils nous ont été donné : la façon dont il faut gérer les centres, gérer le personnel et surtout comment avoir son propre style de management. C'est vraiment une expérience nouvelle dans le cercle restreint des femmes avec leurs réalités parce que la même femme qui gère un foyer est la même qui gère un centre de santé. C'est un challenge dans l’application et la pérennisation des acquis. Par rapport aux facilitateurs ils ont été formidables et nous avons échangé de manière participative. Ils nous ont appris la gestion du stress, la gestion du temps et aussi la gestion des conflits »

Dr Patricia Tchystere Tchicaya - Médecin chef du District Sanitaire de Poto Poto.

« Cet atelier de formation a répondu à mes attentes. Je suis très satisfaite parce que j’ai appris les styles de management. Aujourd'hui je suis capable de dire dans quel style je me situe. J’ai appris également des éléments de la communication non violente et j’aimerai approfondir plus tard. Je remercie sincèrement Mme la ministre et l'OMS qui a bien voulu accompagner le gouvernement. Je remercie les formateurs qui ont été très compétents. Je souhaite que d’autres femmes à l’intérieur du pays bénéficient de la même formation »

Le processus d’organisation et de mise en œuvre dudit atelier, s’inscrivant dans le contexte particulier de la pandémie Covid-19, a bénéficié de l’appui technique et financier de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), notamment à l’échelle de ses deux niveaux, à savoir : le Bureau régional pour l’Afrique (AFRO) et le Bureau de la Représentation au Congo.

Selon les termes de référence y afférents, cet atelier visait deux principaux objectifs : i) Contribuer à la promotion de la femme congolaise en vue d renforcer ses capacités en leadership ; ii) Développer les compétences de leadership des femmes dans le domaine de la santé. « Bien qu’il existe de nombreuses femmes professionnelles de santé, au Congo, leur représentativité dans les sphères de leadership et de prise de décision est très faible. Un accent particulier doit être mis dans le domaine de la santé reproductive de la mère et de l’enfant ; cela reste une priorité dans la mise en œuvre du Plan national de développement sanitaire (PNDS) 2018-2022 », est-il indiqué dans le contexte et la justification de cette activité.

Dans son allocution lors de la cérémonie d’ouverture des travaux, le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, s’exprimant au nom de sa collègue du MSPFIFD, empêchée, soulignait que dans le secteur de la santé, les femmes jouent un rôle important. « L’exploitation du potentiel des femmes, qui constituent 52% de la population congolaise, est un facteur essentiel dans le processus de développement. Cet atelier contribue au raffermissement de leurs compétences dans le secteur sanitaire »,  déclarait M. Léon Juste Ibombo. Par ailleurs, ajoutait-t-il en rappel : « la politique nationale genre est assortie de deux programmes connexes dont le programme national de promotion de leadership féminin avec pour priorité le renforcement des capacités et de l’expertise féminine afin d’améliorer la performance des femmes dans la conduite des affaires ».

Pour sa part, le Représentant de l’OMS au Congo, Lucien Manga, s’exprimant en présence du Coordonnateur résident du système des Nations Unies au Congo et de ses pairs d’autres agences, soulignait qu’il est important d’outiller les femmes qui travaillent à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. « Ainsi, elles pourront mieux rendre un des services les plus essentiels à la population qui n’est autre que la santé. Cet atelier organisé est une manière pour l’OMS de matérialiser son engagement à soutenir les efforts du gouvernement pour la promotion de la femme », précisait-t-il.

A la clôture des travaux, les participantes ont unanimement demandé le lancement dans un très proche avenir d’une nouvelle session sur la même thématique. Appréciant à leur juste valeur les enseignements et la portée de l’expérience acquise, elles ont émis l’idée de relancer l’atelier sur plan national, en intégrant les districts sanitaires de tous les départements du pays. C’est ainsi, ont-elles estimé, que pourront être efficacement réduites les inégalités liées au genre dans la gestion des structures sanitaires et hospitalières dans notre pays. Il s’agit d’un aspect important qui requiert une attention particulière pour consolider et créer un véritable équilibre dans la politique de ressources humaines.

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Boniface BIBOUSSI

Communication et Promotion de la santé
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