Les experts du RITAG proposent des mesures fortes pour renforcer l’impact de la vaccination
Chargé de formuler des orientations stratégiques dans le domaine des vaccins et de la vaccination, de donner des conseils relatifs aux politiques et stratégies régionales globales de vaccination concernant la recherche-développement sur les vaccins, la technologie, la prestation des services, les liens entre la vaccination et d’autres interventions sanitaires, le Groupe Consultatif Technique Régional sur la vaccination (RITAG) dans la région africaine de l’OMS s’est réunie les 12 et 13 décembre 2016 à Dakar. Près d’une centaine d’experts de divers partenaires techniques et financiers de la vaccination ont participé à la réunion.
Entre autres recommandations, le RITAG souhaite une meilleure vulgarisation de la Déclaration « Vers une couverture vaccinale universelle comme pierre angulaire de la santé et du développement en Afrique” adoptée lors de la Conférence ministérielle africaine sur la vaccination de février 2016 à Addis-Abeba.
Les experts du RITAG suggèrent la réalisation d’une étude sur les raisons de la stagnation de la couverture vaccinale globale dans la région africaine au cours des dernières années. Ils insistent sur le besoin d’intensifier des activités de communication auprès des populations avec des messages sur la vaccination adaptés, le renforcement de la participation des leaders d’opinion, notamment les chefs religieux, la documentation et le partage des bonnes pratiques en matière d’engagement communautaire. Un accent particulier est mis sur la nécessité d’instaurer l’équité en matière d’accès aux services de vaccination pour les communautés vivant dans les zones reculées.
La transition du programme d’éradication de la poliomyélite a particulièrement retenu l’attention des experts du RITAG. Ils recommandent l’amélioration de la planification et de la coordination pour s'assurer que les investissements effectués en matière d'éradication de la poliomyélite contribuent aux futurs objectifs de santé, à travers un plan d’action qui documente et transfère systématiquement les connaissances, les leçons apprises. Cependant, l’interruption de la transmission du virus de la polio doit demeurer une priorité. Dans ce cadre, le ciblage des routes empruntées par les populations migrantes et l’organisation d’activités de vaccination transfrontalières synchronisées doivent être mis en œuvre.
Le plaidoyer pour la destruction du virus de la poliomyélite confinés dans des laboratoires et des matériels contaminés stockés dans certains pays constitue une urgence.
Pour ce qui est de la fièvre jaune, les participants à la réunion du RITAG ont noté qu’une une grande cohorte d’enfants reste encore non vaccinée. Ils se prononcent en faveur d’une étude visant à identifier les facteurs explicatifs de cette situation et à proposer des stratégies efficaces pour toucher cette importante cible. L’application stricte du RSI (2005), à travers, notamment, le renforcement de la surveillance, la vaccination aux frontières pour réduire le risque d’importation de cas des pays où la transmission du virus se poursuit, de même que l’utilisation du test rapide pour accélérer la confirmation des cas de fièvre jaune, doivent être de mise.
Le tétanos maternel et néonatal était un des points à l’ordre du jour du RITAG. A ce propos, les recommandations portent sur le recrutement d’un point focal au niveau du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, le renforcement des activités de surveillance, l’exploitation des données pour l’élaboration de plans d’action, une meilleure intégration entre les programmes de vaccination, de santé de la reproduction et survie de l’enfant. L’OMS et l’UNICEF sont appelés à appuyer la révision des plans d’actions nationaux en vue d’assurer une meilleure protection des populations contre le tétanos à toutes les étapes de la vie. GAVI est sollicitée pour la mobilisation de ressources.
Concernant la rougeole, les membres du RITAG encourage les partenaires à appuyer les pays dans l’étude des coûts afférant à l’élimination de cette affection, la surveillance et la mise à niveau des laboratoires étant des domaines prioritaires. Les experts souhaitent l’intensification du plaidoyer, la collecte et l’exploitation des données, la mise en place d’une Commission régionale et de comités nationaux de vérification de l’élimination de la rougeole.
Au cours de la cérémonie d’ouverture du RITAG, les différents intervenants se sont félicités des progrès considérables accomplis dans le domaine de la vaccination avec, par exemple, l’éradication de la variole, la réduction significative des cas de poliomyélite à travers le monde. Toutefois, ils ont mis en exergue un certain nombre de défis à relever par les Gouvernements et la communauté internationale pour renforcer l’impact de la vaccination sur l’amélioration de la santé des populations.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal, Pr Awa Marie COLL SECK, a évoqué la problématique du financement des programmes de vaccination afin d’assurer leur pérennité, le renforcement de la chaîne d’approvisionnement, de la logistique, des ressources humaines et le coût de l'introduction des nouveaux vaccins. D’où la nécessité de réfléchir, selon elle, à des stratégies innovantes de mobilisation de ressources. Le Sénégal s’est engagé dans cette voie avec la mise en place de la Fondation AFRIVAC, une organisation à but non lucratif visant à contribuer au financement de la vaccination car, bientôt, le pays ne plus éligible au financement de GAVI. Rappelant le coût-efficacité de la vaccination dans la prévention des maladies évitables tel que le cancer du col de l’utérus, et des incapacités, le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a souligné le rôle majeur dans la réduction en cours de la mortalité infanto-juvénile et sur sa contribution qui sera décisive dans la réalisation des Objectifs de développement durable.
Au nom du Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, le Représentant de l’OMS au Sénégal, Dr Deo NSHIMIRMANA, a salué l’opportunité de la tenue de la réunion du RITAG dans un contexte où le monde de la vaccination a évolué vers de nouvelles attentes de la part des décideurs politiques nationaux et internationaux, des donateurs, d’autres acteurs concernés, et du grand public. C’est pourquoi, des ajustements aux programmes et politiques de vaccination existants sont nécessaires.
Il s’est dit convaincu que les recommandations des experts serviront à orienter les actions des pays dans le renforcement des activités de vaccination et de surveillance des maladies pour la réduction de la morbidité et mortalité des enfants de moins de cinq ans et accélérer ainsi l’atteinte des ODD.
De son côté, la Présidente du RITAG, Dr Helen REES, s’est réjouie de l’engagement de ses membres à aider les pays à améliorer les performances des programmes nationaux de vaccination. C’est dans cette perspective que le RITAG a été restructurée afin de redynamiser la réflexion. En dépit des incertitudes actuelles liées aux situations d’urgence et bouleversements politiques, le Dr Helen REES s’est déclarée confiante quant au développement des activités de vaccination.
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