Les partenaires du secteur santé partagent leurs préoccupations et des pistes de solutions avec le Ministre de la Santé et de l’Action sociale
Les ressources humaines, la couverture maladie universelle, l’exécution du budget de l’Etat, la disponibilité des médicaments essentiels et la Gouvernance, ce sont là les cinq points qui étaient à l’ordre du jour de la réunion que le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a tenue le 04 novembre 2013 à Dakar avec les partenaires techniques et financiers du secteur santé. Ont participé à la rencontre, le Directeur général de la santé, le Secrétaire général, le Conseiller technique N°1, le Directeur de la Planification, de la Recherche et des Statistiques, le Directeur des Ressources humaines, la Directrice de la Pharmacie nationale d’approvisionnement.
Les organismes de coopération bilatéraux et multilatéraux étaient fortement représentés par une délégation dirigée par le Représentant de l’OMS et Chef de file des partenaires du secteur santé, le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama. Elle avait à ses côtés, le Représentant de l’UNFPA, le Conseiller régional Santé de l’Ambassade de France, les Représentants du Bureau de l’UNICEF, de l’Ambassade Belgique, du Bureau de l’ONUSIDA, du Bureau Santé de l’USAID, de la Coopération Luxembourgeoise, de Save the children. Le DPC et le HEC du Bureau OMS Sénégal étaient également présents à la rencontre.
Concernant le premier point, le Représentant de l’OMS a exprimé les préoccupations des partenaires du secteur santé, relatives à l’insuffisance des personnels de santé alors que le renforcement de l’offre de services constitue une priorité, notamment pour la cible mère-enfant. L’Etat a certes recruté 500 agents en 2013, mais la mise en oeuvre d’un Programme spécial de dotation des structures de santé en personnels, l’actualisation du Plan national de développement des ressources humaines, avec un accent particulier sur les statuts et les plans de carrière, sont indispensables. Le redéploiement du personnel, le recrutements d’agents par les collectivités locales, la création d’emplois par la création de petites et moyennes entreprises dans le secteur de la santé et le développement du partenariat public-privé en matière de ressources humaines en santé devraient être également envisagés.
Le Sénégal s’est engagé dans la mise en oeuvre de la CMU qui a été lancée le 20 septembre 2013, suivie de l’entrée en vigueur de la mesure de gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans. A ce propos, les partenaires ont réaffirmé leur disponibles à accompagner le pays. Cependant, ils souhaitent la mise en place d’un cadre d’échanges, d’harmonisation et une réflexion approfondie sur les stratégies privilégiées pour le moment par le Sénégal, à savoir la généralisation de l’assurance maladie volontaire à travers le développement des mutuelles de santé et les subventions octroyées par l’Etat.
S’agissant de la gestion du budget de l’Etat, le Représentant de l’OMS a soumis au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, la proposition consistant en l’organisation d’une rencontre trimestrielle entre les responsables du département de la santé, du ministère de l’Economie et des Finances et les représentant des partenaires pour étudier les voies et moyens de renforcer l’utilisation efficiente des ressources, conformément aux nouvelles directives de l’UEMOA.
A propos des médicaments essentiels, il a été recommandé plus de vigilance et une supervision régulière du système et du processus d’approvisionnement des structures sanitaires afin d’éviter les ruptures.
Pour ce qui est de la Gouvernance, les sujets de préoccupation de partenaires techniques et financiers portent sur le manque d’harmonisation des taux de perdiem appliqués, les problèmes de justification des fonds mis à disposition, l’insuffisance de la coordination et du leadership à différents niveaux.
L’urgence de trouver un nouveau siège pour la Direction de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l’Enfant a aussi été soulignée. La situation géographique des locaux et leur configuration actuelles ne permettent à la structure, qui est très sollicitée, de bien remplir sa mission et d’assurer la sécurité du personnel et des équipements.
Les autres points qui ont été également évoqués par le Chef de file des partenaires du secteur santé sont la vacance du poste de Secrétaire du Comité de coordination de la gestion du Fonds mondiale pour la lutte contre le paludisme, le VIH/sida et la tuberculose alors que des financements importants sont attendus en 2014, le besoin d’engagement plus soutenu en faveur de l’EDS continue et le manque de motivation des personnels de santé pour les formations spécialisées en gynécologie, en chirurgie, en pédiatrie, etc
Réagissant à la présentation du Chef de file des partenaires de son département, le Ministre de la Santé et de l’Action sociale, le Pr Awa Marie Coll Seck a indiqué qu’elle partage avec eux les préoccupations soulevées et leur a adressé ses remerciements pour les suggestions formulées. Elle a ensuite fourni des informations sur les initiatives en cours et dégagé des pistes de solutions aux préoccupations évoquées.
Au chapitre des ressources humaines, le Ministre a indiqué que les régions périphériques et les nouvelles structures créées seront privilégiées dans l’affection des personnels qui ont été recrutés. En guise d’appui aux efforts faits par l’Etat, le Pr Seck a lancé un appel aux partenaires à capitaliser les expériences de recrutement de personnel de santé réalisées par le Fonds mondial et Intrahealth.
Les recommandations du Sommet mondial sur les ressources humaines en santé qui se déroulera au Brésil dans le courant du mois de novembre 2013 seront exploitées en vue d’améliorer la situation au Sénégal.
Dans le cadre de l’exécution de la politique de santé communautaire, il sera procédé au renforcement de la formation des agents de santé communautaires et des relais pour leur faire jouer un rôle plus important au sein du système de santé.
Un cadre d’échanges et de concertation sera mis en place pour assurer un bon pilotage de la mise en oeuvre de la couverture maladie universelle. Un mécanisme de financement ciblant le budget de l’Etat et la contribution des partenaires sera établi et des unités de gestion seront créées pour assurer l’utilisation efficace et transparente des ressources financières.
Avec la nouvelle équipe de gestion mis en place au niveau de la Direction de la PNA, les niveaux des stocks en médicaments ont sensiblement augmentés en l’espace de 12 mois, ce qui a permis de réduire la durée de rupture de la plupart des médicaments essentiels de 45 jours à 18 jours.
Le nouveau plan d’approvisionnement élaboré permet de satisfaire tant bien que mal les régions, notamment les plus éloignées. Cependant, un certain nombre de défis restent à être relevés. Il s’agit de : l’insuffisance du nombre de rotations des camions vers les régions, l’approvisionnement correct des postes de santé, l’augmentation des aires de stockage, l’inclusion de certaines molécules dans la liste des médicaments essentiels pour faciliter leur commande, le contrôle régulier de la qualité des médicaments.
Au titre de l’harmonisation des pratiques des partenaires, un taux unique de perdiem applicable par tous est en cours d’étude au niveau du ministère de l’Economie et des Finances.
Des points focaux seront désignés au niveau du ministère de la Santé afin de pourvoir le poste de Secrétaire du CCM du Fonds mondiale et de Coordonnateur de l’EDS continue.
En attendant la construction du nouveau siège de la Direction de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l’Enfant avec la contrepartie de l’Etat dans le cadre du programme de coopération avec la France, des locaux seront mis à la disposition de la structure par la Direction du Patrimoine bâti de l’Etat.