Ouverture des Concertations nationales sur la Santé et l’Action sociale
Les décideurs, acteurs, populations et partenaires sont mobilisés pour diagnostiquer les maux du secteur socio-sanitaire et lui administrer les remèdes adéquats
Au Sénégal, la mise en oeuvre des différents programmes et projets du Ministère de la Santé et de l’Action sociale, à travers le PNDS, a contribué de manière significative à l’amélioration de l’état de santé des populations.
Malgré les progrès enregistrés, des contraintes demeurent : une allocation insuffisante des ressources pour la prise en charge des questions de santé, des difficultés d’accès aux services de santé de qualité, la faible satisfaction de la demande et la faiblesse du plateau technique des structures de référence.
A ces contraintes, il faut ajouter le surendettement des hôpitaux, qui limite leur capacité d’intervention, l’insuffisance quantitative et qualitative du personnel de santé et à leur inégale répartition au niveau du territoire national, l’insuffisance de la coordination et de l’harmonisation des interventions des différents acteurs, l’insuffisance d’encadrement et de capitalisation de l’offre sanitaire privée et la faible impulsion de la collaboration multisectorielle. Par ailleurs, des facteurs conjoncturels liés à la persistance des déterminants sociaux, notamment la pauvreté, l’ignorance, le taux de scolarisation et le statut social de la femme (un faible pouvoir de décision) et enfin les pratiques et croyances socioculturelles néfastes pour la santé, constituent des freins au succès.
Ces constats ont été faits par le Pr Awa Marie Coll Seck, Ministre de la Santé et de l’Action social, lors de la cérémonie d’ouverture des Concertations nationales sur la Santé et l’Action sociale (CNSAS) qu’elle a présidée le 12 septembre 2012 à l’hôtel Méridien Président de Dakar.
C’était en présence du Pr Doudou Bâ, Président du Comité de pilotage des CNSAS, des 14 autres membre dudit Comité, du Directeur de Cabinet, du Secrétaire général du département de la Santé et de l’Action sociale, du Président de l’Union nationale des Associations d’Elus locaux, du Président du Comité national du Dialogue social, du Représentant de l’OMS au Sénégal, le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama, Chef de file des Partenaires au développement du secteur et 2e vice-président du Comité de pilotage des CNSAS, de Directeurs et Chefs de services nationaux, d’Universitaires, de représentants d’organisations de la société civile.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a tenu à rappeler l’article 17 de la Constitution qui dispose que «…L’État et les Collectivités publiques ont le devoir de veiller à la santé physique et morale de la famille et, en particulier, des personnes handicapées et des personnes âgées. L’État garantit aux familles, en général, et à celles vivant en milieu rural en particulier, l’accès aux services de santé et au bien-être… ». C’est pourquoi, les CNSAS doivent permettre, selon elle, d’identifier les réformes pertinentes à réaliser pour améliorer l’accès des populations à des services de santé et des services sociaux de base de qualité.
Organisées selon une approche inclusive de tous les segments de la société (secteur public, secteur privé, communautés, société civile, universitaires et enseignants, populations, etc), les CNSAS seront « des espaces adéquats et appropriés d’écoute, d’échanges et de débats pour l’identification et l’application de solutions appropriées à l’éradication des maux dont souffre notre secteur », a ajouté le Ministre.
Reconnaissant « l’immensité de la tâche », le Pr Awa Marie Coll Seck a appelé les partenaires et amis du Sénégal, à l’accompagner dans sa quête de satisfaction des besoins sanitaires et sociaux des populations.
Auparavant, le Président du Comité de pilotage des CNSAS avait souligné les nombreux défis auxquels le secteur de la Santé et de l’Action sociale est confronté, dans un contexte de rareté des ressources. Cependant, la volonté politique, l’engagement des acteurs et partenaires et la démarche scientifique et socialement acceptable qui sera utilisée constituent des facteurs clés qui garantissent le succès des travaux.
Pour le Président de l’Union nationale des Associations d’Elus locaux (UAEL), Monsieur Alé Lô, « l’heure est venue de faire jouir aux populations le droit à la santé ». A cet effet, il a proposé le développement des mutuelles de santé, de la télémédecine, la mise en service d’unités de santé mobiles pour améliorer l’accessibilité aux soins, la mise en place d’un cadre de concertation entre les élus locaux et les équipes cadres de régions et de districts sanitaire pour l’utilisation efficiente des fonds de dotation mis à la disposition des Collectivités locales par l’Etat afin de leur permettre de traduire les compétences transférées, y compris en matière santé, en actions concrètes.
Signalons que les CNSAS ont comme objectif général de bâtir un consensus national autour des réformes à entreprendre dans le secteur de la santé et de l’action sociale pour renforcer de façon durable l’accès à des services de santé de qualité dans un contexte de gouvernance améliorée et de gestion axée sur les résultats.
Un Comité de pilotage de 15 membres coordonne les travaux des Groupes thématiques. Au nombre de cinq, ces Groupes thématiques sont chargés de faire "l’état des lieux" sur la thématique, d’identifier les défis actuels et les opportunités et de proposer des mesures pertinentes à mettre en oeuvre dans les cours, moyen et long termes.
Les cinq Groupes thématiques retenues sont : l’offre de services de santé, les services d’action sociale, la couverture universelle du risque maladie, la gouvernance sanitaire, la prévention.
Le Gouvernement devra disposer dans les quatre prochains mois d’un Rapport provisoire et d’un projet de Plan de mise en oeuvre des conclusions et recommandations des CNSAS.
En ce qui concerne les objectifs spécifiques, il s’agira, d’une part, d’identifier les réformes à entreprendre en vue d’une amélioration de la gouvernance sanitaire à tous les échelons du système de santé, et, d’autre part, de mettre en place un système d’opérationnalisation de la carte sanitaire garantissant une répartition dynamique et équitable de l’offre de services de santé et compatible avec la performance et la démocratisation de l’accès aux soins.
Il s’agira aussi de créer les conditions juridiques, matérielles et techniques pour accélérer la mise en oeuvre de la stratégie nationale d’extension de la couverture du risque maladie en vue d’une couverture universelle durable.
Les travaux des CNSAS devront également permettre d’identifier les stratégies appropriées à mettre en oeuvre pour améliorer la prévention et la lutte contre la maladie, avec des rôles et responsabilités bien définis pour les départements ministériels concernés et les autres parties prenantes non gouvernementales.
Le dernier objectif spécifique est d’assurer une meilleure protection des handicapés et autres groupes vulnérables à travers un système intégré bâti sur les conclusions des assisses de l’Action sociale et de la Loi d’orientation sociale, en parfaite cohérence avec la politique de santé, afin d’assurer une meilleure cohérence des interventions dans les deux domaines.
Ouverture des Concertations nationales sur la Santé et l’Action sociale