Situation sécuritaire et sanitaire au Burundi en date du 27/05/2015

Situation sécuritaire et sanitaire au Burundi en date du 27/05/2015

La situation politico sécuritaire qui règne au Burundi depuis plus d’un mois a occasionné des départs massifs de populations vers les pays voisins.  A cette date, on note plus de 112.000 réfugiés répartis dans les pays voisins comme suit :

(1)  Rwanda environ 26.759, (2) Tanzanie environ 76.520  et RDC environ 9.183

Par ailleurs, les manifestations organisées principalement à Bujumbura contre le 3ème mandat du Président sortant et la répression de ces dernières par les forces de sécurité ont déjà entraîné beaucoup de dégâts tant humains que matériels :

  • Plus 30 personnes tuées ;
  • 161 personnes blessées;
  • Perturbation du fonctionnement des services sanitaires (insécurité dans certains quartiers de Bujumbura et difficulté d’accès du personnel et des malades aux formations sanitaires) ;
  • Infrastructures sanitaires endommagées : cas de l’Hôpital BUMEREC (un des grands hôpitaux privés de Bujumbura) qui a été la cible des attaques par des hommes en uniforme au lendemain du coup d’Etat manqué. Bien que le bilan des dégâts humains reste inconnu, cette attaque a endommagé les infrastructures et les équipements de cet hôpital.

La survenue  d’épidémies comme le choléra vient aggraver la situation sanitaire des refugiés qui était par ailleurs précaire. En effet, depuis près d’une semaine, on observe un mouvement  de retour de quelques refugiés en provenance de Kagunga en Tanzanie (4 à 5 familles par jour). Parmi les populations concernées par ce mouvement de retour, en date du 26 mai, un cumul de 49 cas de choléra a été notifié dont 4 décès. La transmission de la maladie au sein de la population locale concerne  déjà 3 cas.

Actions prises  avec l’implication de l’OMS en collaboration avec les autres partenaires du secteur de la santé :

  • Participation à deux missions conjointes des Agences des Nations Unies à la frontière Tanzanienne pour une évaluation de besoins qui a démontré (1) l’absence de déplacées interne à l’intérieur du Burundi ; (2) la nécessité du pré positionnement par le Bureau pays OMS  des produits de désinfection et des moustiquaires imprégnées de longue durée d’action au niveau du MSPLS ;
  • Monitoring des refugiés en collaboration avec les responsables DPC des pays limitrophes Tanzanie, Rwanda et RDC ;
  • Activation du Plan de contingence inter-agences « élections » dont le secteur  Santé sous le leadership de l’OMS. Il est  prévu à cet effet de renforcer les structures de santé en vue de prendre en charge les blessés et autres traumatisés suite à la situation humanitaire liée aux élections ;
  • Organisation des réunions d’échange avec les partenaires dans le cadre de la Plateforme  Nationale  de gestion et prévention des catastrophes ;
  • Réactivation des clusters santé;

Du côté du gouvernement: 

  • état des lieux du fonctionnement des services et programmes de santé et renforcement des structures par Mme la Ministre de la Santé Publique et de la lutte contre le Sida le 23 mai 2015 ;
  • visite du site d’accueil des  réfugiés retournés au Burundi en provenance de la Tanzanie le 24 mai par Mme  la  Ministre  de la Santé Publique et de la lutte contre le Sida et Mme la Ministre de la Solidarité Nationale, des Droits de la Personne humaine  et du Genre ;
  • visite des sites d’accueil des  réfugiés retournés au Burundi en provenance de la Tanzanie le 25 mai par son Excellence  le Président de la République. A cette occasion, il a annoncé la gratuité des soins pour ces rapatriés.

Prochaines étapes:

  • Suivre l’évolution de la situation globale en insistant sur la collaboration transfrontalière;
  • Suivre la situation du choléra dans le village de Kabonga ;
  • Appuyer le Ministère dans la réponse à l’épidémie du Choléra et d’autres défis sanitaires  notamment par la mise à disposition des intrants ;
  • Poursuivre la coordination des réunions avec les partenaires en santé;
  • Monitoring du flux de retour des réfugiés en provenance des pays limitrophes pour une prompte prise en charge socio sanitaire ;
  • Recours à l’Equipe d’Appui Inter pays  et AFRO pour la mise en œuvre éventuelle de la phase 2 « Emergency Response Framework (ERF)».

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Pour plus d'informations, priere de contacter:

Dr Denise NKEZIMANA, MD, MPH, NPO VIH/TUB & HPR a.i
Email: nkezimanad [at] who.int