Journée mondiale de lutte contre la Tuberculose
Le Gabon poursuit sa stratégie d’accès à la prévention et au traitement pour tous
Libreville, 25 mars 2013 -- La stratégie nationale de la campagne sous le thème « Plus de tuberculose de mon vivant » pour la célébration de cette Journée mondiale de lutte contre la Tuberculose, a pour priorités la décentralisation et l’intégration des activités de lutte contre la tuberculose dans les structures de santé des départements sanitaires. C’est la ville de Ntoum, Chef lieu du Département du Komo-Mondah dans la province de l’Estuaire à 38 km de la capitale gabonaise qui a abrité le lancement des manifestations.
Ainsi, sur la place des fêtes en présence des principales autorités locales administratives et sanitaires (Gouverneur de l’Estuaire, Préfet du Département du Komo-Mondah, Directrice régionale de la Région Sanitaire Ouest, représentants du Conseil départemental, Chefs de quartiers) que Mr Félix Serge Emzéma,1er Maire adjoint de la Commune s’est engagé à soutenir les actions de lutte contre la tuberculose.
A sa suite, le Dr Pauline Ngoubou, Directrice régionale de la Région Sanitaire Ouest a an-noncé que sa Région sanitaire en 2012 sur 622 diagnostics pratiqués, 17 se sont avérés positifs. Elle a affirmé que grace aux campagnes de lutte, axées aussi bien sur le dépistage passif et la prise en charge des cas, que sur le dépistage actif et précoce y compris la sen-sibilisation des jeunes dans les établissements scolaires, l’objectif d’atteindre zéro pour cent des cas de tuberculose dans le Komo-Mondah est en parfaite adéquation avec le thème de la journée.
« La tuberculose demeure un problème majeur de santé publique dans la Région africaine, qui a enregistré plus de 26 % des cas notifiés dans le monde en 2011 » a déclaré le Direc-teur régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Luis Gomes Sambo dans son message à la Ré-gion africaine transmis par le Dr Lucile Imboua, Représentant de l’OMS par intérim.
« L’on estime que la tuberculose a été à l’origine de plus d’un demi-million de décès dans la Région africaine, et que seulement 62 % des cas de TB existants ont été dépistés au cours de cette même année » a-t-il précisé. Les facteurs liés à la pauvreté et la coïnfection TB-VIH sont en grande partie responsables de l’épidémie de tuberculose en Afrique. Le Directeur régional a en outre indiqué que, « depuis cinq ans, les pays africains utilisent de plus en plus les méthodes de dépistage précoce de la tuberculose, ce qui réduit considérablement les retards dans le diagnostic et accroît la détection des cas. »
Ces efforts sont récompensés par la baisse du nombre de cas de tuberculose, l’améliora-tion du taux de guérison, une diminution du taux de mortalité par tuberculose et du nombre de personnes qui abandonnent le traitement a révélé le Dr Sambo.
Sur le plan national, la situation de la tuberculose inquiète les autorités nationales. Le Secrétaire Général de la Santé, représentant le Ministre, Mr Albert Olong Ndong a déclaré qu’à ce jour, le Gabon ne disposait pas de laboratoires à même de faire la culture et de réaliser les tests de sensibilité pour diagnostiquer les cas de tuberculose pharmaco résis-tante.
L’incidence élevée des cas de tuberculose dans le pays est estimée à 450 cas pour 100000 habitants. En 2011, le taux de détection des nouveaux cas de tuberculose à frottis positif était de 64%. Le taux de succès au traitement était de 63% pour une cible de 85%. Mr Olong Ndong a indiqué que « l’application correcte de la stratégie DOTS reste une al-ternative dans la lutte contre la tuberculose. »
Le Secrétaire général de la Santé a également annoncé qu’un programme de traitement de la tuberculose multi résistante, répondant aux normes internationales sera élaboré afin que les cas diagnostiqués soient traités en appliquant les normes de l’OMS. En outre, face à une insuffisance de personnel de santé qualifié et d’implication de la communauté, il est prévu un renforcement des capacités pour le diagnostic et la prise en charge de la co in-fection tuberculose et VIH, y compris pour la tuberculose multi résistante.
La cérémonie s’est achevée par la remise de matériel de diagnostic et de traitement au Centre de Santé de Ntoum.
Gislène Moussouamy HPR