Mesdames et messieurs

Au moment où nous parlons, ce 29 décembre 2015, quarante-deux jours se sont écoulés depuis que le nouveau-né et dernier cas confirmé d’Ebola, est sorti guéri de l’unité de traitement de la maladie à Nongo, Conakry.

Le petit corps héroïque de cette fillette a vaincu la maladie, aidé en cela par le traitement administré grâce à une équipe très dévouée et professionnelle.  

Le critère établi par l’Organisation mondiale de la Santé pour déclarer la fin de toute transmission connue du Virus Ebola en Guinée est donc rempli.

L’épidémie de la Maladie à Virus Ebola en Guinée est terminée.

Ndénaonaré Ebola la Guinée, lanni. {Peul}

Djankaro mèntö Ebola baraban, la Guinée {Malinke}

Fouré nakhar khili Ebola baranion, la Guinée {Soussou}

Ebola A ak’pé lagine

C’est peu dire que cette épidémie a entraîné de graves perturbations de la vie économique et sociale du pays. Presque tous les secteurs d’activité ont été touchés.

Le secteur de la santé a subi des conséquences sérieuses en termes d’utilisation des services essentiels. Il a payé un lourd tribut à travers les professionnels qui sont morts en essayant de sauver la vie de leurs prochains. Education, transport aérien, activités minières, échanges économiques, pèlerinage à la Mecque ont subi les effets négatifs de cette situation.

Au plus fort de l’épidémie, en novembre 2014, le pays enregistrait des centaines de cas par semaine. Le tissu social a été mis à rude épreuve. Les communautés, les familles et les individus ont été marqués par l’incrédulité, la peur, l’incertitude du lendemain, le choc des deuils multiples en un temps très court.

Dans ce contexte, avoir réussi à interrompre la transmission de ce virus mortel revêt un caractère d’immense succès national.   

Il faut rendre un hommage appuyé au gouvernement et au peuple de Guinée. Dans l’adversité, ils ont réussi à faire front et à lutter avec courage et abnégation contre l’épidémie. Il faut saluer aussi le caractère pionnier et visionnaire de l’acceptation des essais cliniques d’un nouveau vaccin et de certains traitements.

Les professionnels de la santé, de la mobilisation sociale et communautaire, les bénévoles, les organisations de la société civile, les communautés et les services de sécurité ont tous fait preuve d’un sens très élevé de solidarité, de responsabilité et d’engagement. La communauté internationale n’a pas été en reste, dans son soutien moral, matériel, technique et financier.

L’expérience acquise ne doit pas être perdue, maintenant que le répit de la fin de l’épidémie est là.

Nous savons le virus redoutable, et capable de résurgence.

L’histoire récente dans un pays voisin est venue nous le rappeler. Encore 90 jours de surveillance épidémiologique renforcée, le maintien d’une capacité d’investigation solide, la mise en place d’un plan de riposte rapide, la prise en charge des guéris d’Ebola et la relance du système de santé sont les meilleures garanties pour prévenir de nouvelles flambées épidémiques. Le gouvernement s’y attelle, la communauté internationale est engagée à le soutenir.

L’Organisation mondiale de la Santé continuera, avec ses partenaires, à remplir son mandat  et à appuyer tous ces efforts.

Permettez-moi, au nom de la Directrice Générale de l’OMS, le Dr Margaret Chan, et de la Directrice régionale pour l'Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, d’exprimer nos plus sincères félicitations au peuple et au gouvernement de Guinée pour ce phénoménal succès.

Je vous remercie.