En visite dans les zones de santé touchées par la fièvre jaune du Kongo-Central (Sud-ouest), le Représentant de l'OMS souligne un engagement fort de l'OMS et des autres partenaires dans la gestion et le contrôle du virus amaril en RDC
MATADI (KONGO-CENTRAL), 02 juin 2016. Arrivé dimanche 29 mai dernier à Matadi, Chef-lieu de la Province du Kongo-Central (350 km au Sud-ouest) en provenance de Kinshasa pour une visite de trois jours, le Dr Yokouidé Allarangar avait dès lundi 30 mai fait le point sur la gestion de l'épidémie de la fièvre jaune et le déroulement de la campagne de vaccination avec le Vice-Gouverneur de la Province, M. Atu Matubuana et le Ministre provincial en charge des mines et des hydrocarbures, M. Anselme Mbaku, assurant l'intérim de sa collègue de la santé en mission. "Ce que j'ai vu dans les différents site de vaccination, que ce soit dans la zone de santé de Kimpese, sur la route et ici à Matadi me réjouit", a indiqué le Représentant de l'OMS qui s'est également félicité du "travail de qualité abattu par les comités locaux de coordination mis en place et qui travaillent en étroite collaboration avec nos techniciens sur le terrain pour atteindre, à tout prix, la cible vaccinale".
Rappelant l'engagement fort de l'OMS et des autres partenaires pour appuyer la RDC, le Représentant de l'OMS a indiqué que toute la communauté internationale suivait avec une attention particulière les efforts que déploient les autorités tant nationales que provinciales du pays, avec l'appui technique et financier de leurs partenaires pour contrôler rapidement cette épidémie.
« Nous saluons l’accompagnement de l’OMS et des autres partenaires qui nous appuient dans cette riposte, à travers les activités de vaccination contre la fièvre jaune », a souligné le Vice-Gouverneur du Kongo-Central. Selon M. Matubuana, « la proximité avec l’Angola, actuellement durement affectée, les flux migratoires légaux et illégaux engendrant les refoulements des populations non vaccinées et les échanges commerciaux exigent à ce que nous demeurions très vigilants pour intensifier les activités de surveillance au niveau de notre frontière commune ».
Des moments d’échange, autant avec le Vice-Gouverneur du Kongo-Central qu'avec avec les professionnels de santé, en passant par Mme la Maire de la ville de Boma (deuxième ville portuaire du Kongo-Central) et les partenaires, ont permis au Dr Allarangar d'aborder également un autre volet essentiel de cette riposte, à savoir la lutte anti vectorielle. "Il est très important, en cette période critique, d'impliquer et de redynamiser les services d'hygiène publique et de l'environnement, avec l’appui de la population pour le curage des caniveaux où drainent les eaux usées des quartiers, afin de détruire toutes les gîtes larvaires en ville comme en campagne. Car ces endroits sont susceptibles d’héberger les moustiques aedes aegypti, capables de transmettre la fièvre jaune", a-t-il souligné.
S'agissant effectivement de la lutte anti vectorielle qui est un enjeu sanitaire majeur actuellement et auquel la population est en train de faire face, "les indicateurs d'appréciation de la densité du vecteur ont montré un chiffre très significatif au-delà de 20%", explique pour sa part le Dr Richard Letshu, chef du Bureau provincial de l'OMS au Kongo-Central. Selon lui, "le secteur de la santé à lui seul ne peut pas venir à bout de cette épidémie, car l'enjeu et les interventions devraient être multisectoriels pour éviter de médicaliser la réponse".
Etape de Boma
"Nous lançons l’appel à la population pour qu’elle adopte un comportement responsable, en renforçant l'assainissement des milieux en vue d’une solution durable", a déclaré pour sa part Mme Marie-Josée Niongo Nsuangi, Maire de la Ville de Boma lors de son entretien mardi 30 mai avec le Dr Allarangar, appelant dans le même temps à l'engagement communautaire et à l’esprit civique de tous ses administrés qui pourraient contribuer par exemple, avec le concours des forces de sécurité, à l’enlèvement de véhicules hors d’usage sur la voie publique.
C'est dans ce contexte que MSF-B, en plus de la prise en charge vaccinale dans les sites des zones de santé de Nzanza et Matadi, a également entrepris les activités consacrées à l'action contre la propagation du virus amaril, en procédant à la fois à la destruction des déchets, à la pulvérisation à effet rémanent et la fumigation des bâtiments de l'hôpital général de référence de Kinkanda, afin d'éliminer l'habitat des moustiques et de réduire sensiblement les facteurs de risques naturels de la transmission locale du virus amaril.
Avec 34 cas de fièvre jaune confirmés par l'Institut national de recherche biomédicale (INRB) de Kinshasa et l'Institut Pasteur de Dakar (sur un total confirmé de 56 cas dans le pays), le Kongo-Central demeure l'une des provinces la plus fortement touchée par le virus amaril, avec 9 zones de santé concernées sur les 31 qu’elle compte, et dont les 3/4 des cas sont classés comme importés de l'Angola. Sous le grade 2 de l’épidémie – correspondant à une circulation virale débutante depuis mi-avril 2016, la RDC enregistre à la date du 31 mai 2016, au moins 700 cas suspects cumulés de fièvre jaune incluant 63 décès (létalité: 9,0 %) rapportés par le système national de surveillance épidémiologique, particulièrement dans 20 zones de santé des cinq provinces suivantes : Bas-Uélé, Kwango, Tshuapa, Kongo-Central et Kinshasa.
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Pour des informations supplémentaires, veuillez contacter :
Dr Yokouidé Allarangar, Représentant de l’OMS en RDC, courriel : allarangaryo [at] who.int
Eugene Kabambi, Chargé de communication, courriel : kabambie [at] who.int
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PHOTO 1 : le Dr Yokouidé Allarangar, Représentant de l'OMS en RDC vérifiant avec la responsable d'un des sites de vaccination contre la fièvre jaune de Boma, les résultats partiels de cette activité au 5ème jour de la campagne de riposte d'urgence au Kongo-Central | OMS/Eugene Kabambi
PHOTO 2 : Au site de vaccination du Centre de santé ‘La Patience’, dans la zone de santé de Matadi, la population a fait montre d’un engouement total pour la vaccination antiamarile. Photo : OMS/E. Kabambi
PHOTO 3 : Les agents de MSF procédant à la pulvérisation à la fumigation à l’hôpital général de référence de Kinkanda, afin de limiter les piqûres des moustiques. Photo : OMS/E. Kabambi