Rapport de Situation I Préparation & Réponse aux Urgences, 29 janvier 2013

Rapport de Situation I Préparation & Réponse aux Urgences, 29 janvier 2013

I. VUE D’ENSEMBLE DE LA SITUATION

  • Nord-Kivu: la tension reste palpable et l’environnement sécuritaire se révèle précaire et imprévisible. Selon la Mission des Nations unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO), “le M23 continue de consolider sa présence dans les zones sous son contrôle, situées au Nord de Goma. Cependant, ses éléments continuent de faire défection et de se rendre aux différents postes opérationnels” de la Mission onusienne déployés dans la province;
  • Sud-Kivu: la situation sécuritaire est demeurée globalement volatile au cours de la semaine dernière. La Force de l’ONU indique avoir constaté des redditions des éléments de Force Démocratique pour la Libération du Rwanda (FDLR), accompagnés des membres de leurs familles à travers la province. Par ailleurs, les miliciens Mayi-Mayi ‘Rahiya Mutomboki’ continuent de renforcer leur présence et de mener des exactions parmi les populations civiles dans les territoires de Kalehe, Shabunda et Walungu.

II. EVALUATION DE LA REPONSE A L’EPIDEMIE DE CHOLERA EN 2011 & 2012

  • KINSHASA: les partenaires du Cluster Santé, avec l’appui fi nancier et technique de l’OMS, ont organisé du 23 au 24 janvier 2013 un atelier national d’évaluation de la riposte à l’épidémie de choléra en 2011 et 2012 en RDC. A l’issue de ces travaux de deux jours, les principaux partenaires humanitaires (Cluster Santé & Cluster WASH, Ministère de la Santé Publique) impliqués dans la lutte contre le choléra ont fait une évaluation opérationnelle de la gestion de l’épidémie. Ils ont également fait un tour d’horizon sur les leçons pratiques apprises et formulé dans le même temps des recommandations en vue d’améliorer la réponse dans les années à venir;
  • L’analyse faite au cours dudit atelier a permis “d’identifi er les points forts et surtout les points faibles auxquels il faudra désormais s’intéresser davantage pour préparer une réponse mieux appropriée face aux épidémies futures et évoluer vers l’élimination du choléra en RDC”, a indiqué le Dr Léodégal Bazira, Représentant de l’OMS en RDC;
  • Parmi les recommandations, on peut citer entre autres: 
    (i) l’appel lancé aux autorités nationales et aux partenaires de ne pas médicaliser la lutte contre le choléra, mais de renforcer celle-ci de manière multisectorielle par l’approvisionnement en eau, l’hygiène et l’assainissement dans les zones les plus exposées et où les conditions de vie des populations apparaissent les plus précaires; 
    (ii) la nécessité de la mise en place des mécanismes de désengagement des acteurs humanitaires visant le renforcement et la pérennisation des actions en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement; 
    (iii) le passage des actions d’urgence à celles de développement; 
    (iv) l’allègement des procédures de demande et décaissement des fonds d’urgence en cas des fl ambées de choléra; 
    (v) la mobilisation de plus de ressources; 
    (vi) l’étroite collaboration entre les agences d’exécution avec les autres structures dans la réponse aux épidémies; 
    (vii) la création d’un fonds d’urgence et le fi nancement des différents plans de contingence au niveau des provinces en épidémie; l’élaboration d’un plan d’accompagnement des zones de santé (ZS) endémiques et épidémiques dans la préparation et la riposte au choléra;
    (viii) le renforcement de la surveillance épidémiologique au sein des communautés; (ix) le déploiement rapide des équipes d’appui de communication en cas d’une fl ambée épidémique pour renforcer la promotion de la santé et la sensibilisation de la population touchée; 
    (x) le développement d’un plaidoyer soutenu auprès des autorités politiques et administratives ainsi que des leaders socio-économiques pour un engagement de haut niveau etc.

III. PREOCCUPATIONS SANITAIRES & REPONSE

  • CHOLERA: Au cours de l’année 2012, la RDC a enregistré 30.753 cas de choléra avec 709 décès (taux de létalité: 2%) contre 21.700 cas avec 584 décès (taux de létalité: 2,6%) en 2011, faisant un total cumulé de 52.409 cas dont 1.293 décès. En 2013, on note une accalmie dans les provinces situées le long du fl euve Congo, à savoir : l’Equateur et le Bas-Congo qui n’ont plus notifi é de cas depuis 3 semaines, suivies de la province du Bandundu sans un cas enregistré depuis 2 semaines. Mais l’épidémie continue sa progression dans les provinces de Katanga, Kinshasa, Nord-Kivu, Orientale (Ituri) et Sud Kivu depuis le début de l’année 2013.
  • Katanga: un total cumulé de 1.089 cas avec 55 décès (taux de létalité: 5%) ont été enregistrés de la semaine 1 à 3 de l’année 2013 dans cette province du Sud-est de la RDC. Les ZS les plus touchées pendant la semaine 3 sont les suivantes: Kenya (242 avec 8 décès), Kampemba (58 cas avec 4 décès), Lubumbashi (2 cas), Kasenga (61 cas avec 6 décès), Kalemie (57 cas), Nyemba (40 cas dont 1 décès), Kabondo-Dianda (36 cas), Malemba-Nkulu (15 cas), Kinkondja (13 cas), Bukama (13 cas), Mukanga (12 cas), Moba (5 cas), Kitenge (4 cas), Katuba (2 cas), Luamba (2 cas);
  • Kinshasa: de la semaine 1 à 3, la Ville-Province a enregistré 63 cas dont 2 décès (taux de létalité: 3,1%). Au cours de la semaine 3, les ZS ayant notifi é plus de cas sont: Binza-Météo (14 cas), Kingabwa (5 cas), Kingasani (3 cas), Limete (2 cas), Selembao (2 cas), Barumbu (1 cas) et Kalamu II (1 cas). Il y a lieu de noter que la recrudescence de l’épidémie et la notifi cation des nouveaux cas par la Zone de Santé de Binza-Météo (Ouest de Kinshasa), plus particulièrement dans l’Aire de Santé de Kikenda - quartier défavorisé du Camp Luka - s’expliquent essentiellement par le fait que la zone concernée se trouve loin de l´Unité de traitement du choléra (UTC) de Pakadjuma (ZS de Limete) où ces cas sont pris en charge. Il s’agit également du niveau socio-économique et des conditions de vies précaires des populations concernées. La fl ambée actuelle est la continuation de l’épidémie qui s’était déclarée dans les provinces situées le long du fl euve Congo, à l’Ouest du pays en 2011 et 2012 et dont Kinshasa fait partie intégrante;
  • Nord-Kivu: Depuis le début de l’année 2013, une forte augmentation du nombre de cas de choléra est signalée dans cette province de l’Est du pays où le choléra est endémique. La même province a connu un confl it armé opposant les rebelles du Mouvement du 23 mars - M23- aux troupes gouvernementales de FARDC depuis avril 2012. Selon le rapport épidémiologique, 644 cas avec 5 décès (taux de létalité: 0,7%) ont été notifi és dans les semaines épidémiologiques 1, 2 & 3 de l’année en cours. Au cours de la semaine 3, les zones les plus touchées couvrent Masisi (84 cas avec 2 décès), Goma (16 cas), Kirotshe (12 cas), Rutshuru (11 cas), Mweso (9 cas) et Karisimbi (2 cas). L’accès insuffi sant à l’eau potable reste la principale cause de l’épidémie au Nord-Kivu;
  • Ituri (Province Orientale): Le District sanitaire de l’Ituri connaît également une augmentation importante de cas de choléra de la première à la troisième semaine, avec un total cumulé de 138 cas dont 1 décès (taux de létalité: 0,7%). Au cours de la semaine 3, la ZS de Tchomia est demeurée la plus touchée avec 46 cas, suivie de celle de Nyarambe qui a enregistré 3 cas;
  • Sud-Kivu: De la semaine 1 à 3, la province a déjà notifi é 342 cas avec 1 décès (taux de létalité: 0,2%). La ZS de Ruzizi, au sud de la province est la plus touchée avec 107 cas dont un décès depuis le début de l’année. Au cours de la semaine 3, les données des zones touchées se présentent ainsi qu’il suit: Ruzizi (35 cas), Katana (17 cas), Uvira (16 cas), Fizi (14 cas), Minova (6 cas), Kadutu (4 cas), Nundu (4 cas) et Kabare (1 cas);
  • L’OMS, qui continue d’appuyer la réponse en étroite collaboration avec les autres partenaires, apporte aux provinces affectées des intrants, comprenant notamment des kits choléra, kits basics et kits des tests rapides en vue de détecter la maladie et de soigner des personnes souffrant du choléra.
     
  • ROUGEOLE:

Début août 2010 :

  • Résurgence des épidémies de rougeole avec 5.407 cas dont 185 décès fi n décembre 2010. Il n’y a pas eu des campagnes de suivi organisées tel que planifi é à la suite du non fi nancement des activités de vaccination. Pour contrôler la rougeole, l’OMS recommande un taux de couverture vaccinale de 95%;
  • En 2011, la RDC a enregistré un total cumulé de 134.041 cas avec 1.652 décès (taux de létalité: 1,2%);
  • Au cours de l’année 2012, le pays a déclaré un total de 73.794 cas avec 2.023 décès (taux de létalité: 2,7%). Au moins 45 ZS sur 124 en épidémie ont pu organiser des campagnes de riposte VAR avec l’appui technique, fi nancier et logistique de l’OMS, de l’UNICEF et des autres partenaires;
  • Les données disponibles depuis le début de l’année 2013 (de la semaine 1 à 3) indiquent que l’épidémie continue avec 4.878 cas dont 110 décès (taux de létalité: 2,3%);
  • Le gouvernement de la RDC a débloqué une somme de 580.000 dollars américains pour la préparation et la riposte contre la rougeole dans 10 ZS du Bandundu et du Maniema ciblant les enfants de 6 mois à 14 ans; L’Organisation mondiale de la Santé a appuyé techniquement et fi nancièrement la préparation et la tenue depuis le 22 janvier 2013 d’une campagne de riposte VAR dans les 4 ZS du Katanga. Il s’agit entre autres de: Ankoro, Kabalo, Kongolo et Mbulula;
  • Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) a pour sa part appuyé l’organisation d’une autre campagne de vaccination dont le coup d’envoi a été donné le 22 janvier 2013 dans 7 Zones de Santé du Nord-Kivu (Beni, Binza, Karisimbi, Kirotshe, Masisi, Rutshuru et Rwanguba) touchées par le déplacement interne des populations. Ces activités ont bénéfi cié du fi nancement du Département Britannique pour le Développement International (DFID);
  • Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), “les fl ambées de rougeole compromettent sérieusement les efforts d’élimination à l’échelon régional et montrent à quel niveau les systèmes de santé et les programmes de vaccination systématique doivent être renforcés. Pour que le nombre de cas et de décès recommence à baisser, il faut renforcer les systèmes de santé afi n qu’ils puissent assurer, pour tous les enfants, des services de vaccination effi caces ainsi que la surveillance des maladies à prévention vaccinale avec l’appui des laboratoires”.

À propos de l’OMS

L’OMS est l’autorité directrice et coordonatrice, dans le domaine de la santé, des travaux ayant un caractère international au sein du système des Nations Unies. Elle est chargée de diriger l’action sanitaire mondiale, de défi nir les programmes de recherche en santé, de fi xer des normes et des critères, de présenter des options politiques fondées sur des données probantes, de fournir un soutien technique aux pays et de suivre et d’apprécier les tendances en matière de santé publique.

Pour des informations supplémentaires, veuillez contacter:

Dr Léodégal Bazira, Représentant de l’OMS en RDC
Courriel: baziral [at] cd.afro.who.int
M. Eugène Kabambi, Chargé de Communication, Plaidoyer & Médias, DPR, OMS RDC
Courriel: kabambie [at] cd.afro.who.int