L’OMS et le renforcement de l’engagement et la participation communautaire au Congo

L’OMS et le renforcement de l’engagement et la participation communautaire au Congo

Accompagner les collectivités locales de Mvoumvou dans la maitrise des nouvelles attributions de gestion des soins de santé primaires dans le cadre de la décentralisation

Alors que la communauté internationale avait l’esprit tourné vers la Fête de la Musique - en dépit du contexte de la Covid-19 -, que le Premier Ministre Chef du Gouvernement Monsieur A. Collinet Makosso était devant l’Assemblée Nationale pour la présentation du Programme d’action du nouveau Gouvernement, Mme l’Administrateur Maire de la Mairie de Mvoumvou, 2e arrondissement de la ville de Pointe-Noire quant à elle, procédait ce 21 juin 2021, au lancement du projet relatif au renforcement de l’engagement et de la participation communautaire dans sa circonscription administrative, notamment au bénéfice des populations des aires de santé du District sanitaire y afférent.

Ce projet, lancé par Mme Lauréate Liliane MBERI-BIGNY, en présence entre autres de la Directrice Départementale des Soins et Services de Santé (DDSSSa) de Pointe-Noire, du Directeur des Soins de Santé Primaires (DSSP) et du Coordonnateur Départemental de l’OMS (CDO) de la localité, est d’une portée capitale pour le renforcement de la promotion de la santé, d’une part, et pour la mise en œuvre du processus de la revitalisation des districts sanitaires d’autre part. Il est en effet l’émanation d’un des résultats de la mise en œuvre de la Stratégie Opérationnelle (SO) conjointe du Ministère de la santé e la Population (MSP) et de l’OMS au Congo, alignée tant sur le 13ème Programme Général de Travail (PGT 13) de l’OMS 2019-2023, que sur le Plan national de développement sanitaire (PNDS) du Congo 2018-2022.

Avec un coût de mise en œuvre estimé à 9 062 740 FCFA, le projet de Mvoumvou soutenu par l’OMS, trouve son origine dans la proposition de l’offre d’un appui technique faite à la Mairie de Mvoumvou par le Représentant de l’OMS au Congo, dans le cadre d’un partenariat. Cet appui sera essentiellement orienté sur trois principaux axes, à savoir : i) le renforcement des capacités des ressources humaines, aussi bien du personnel de la mairie (Cabinet et Secrétariat général) que des membres du comité de gestion du District sanitaire (DS) ainsi que de l’équipe-cadre sur l’appropriation des nouveaux textes ; ii) le renforcement de la participation et de l’engagement communautaires par la formation des membres des comités de santé et du personnel des formations sanitaires de Mvoumvou et, iii)  la prévention et le contrôle des infections (PCI) en milieu des soins ainsi que la participation communautaire.

S’inscrivant dans le cadre du processus de la revitalisation des DS, ce projet lancé dans la circonscription administrative de Mvoumvou correspond de façon spectaculaire à la première des 12 priorités évoquées par Monsieur le Premier Ministre dans le document intitulé : « PrimoIl n’y aura pas d’avenir prospère pour le Congo sans un peuple en bonne santé », a souligné Monsieur A. C. MakossoEt plus loin, abordant le défi de la lutte contre la pandémie de la Covid-19 qui appelle davantage de mobilisation en faveur de la vaccination, il a précisé : « Cette pandémie nous a permis, comme partout dans le monde, d’évaluer l’efficacité de notre système de santé qui appelle des réformes en profondeur. L’objectif stratégique du Gouvernement est de rendre disponible et accessible à tous les congolais, des soins de base de qualité, de redynamiser les districts sanitaires et d’engager la réforme hospitalière ». 

Il apparait de toute évidence que l’objectif stratégique évoqué reflète bien cette notion qui s’inscrit dans la SO conjointe 2020-2021 MSP et OMS au Congo, sous le label « Revitalisation des Districts sanitaires ». Coïncidence ou concordance ? 

Adoptée conjointement par le bureau de l’OMS au Congo et le Ministère en charge de la santé, cette SO met, entre autres, l’accent sur le partenariat et l’implication de toutes les parties prenantes particulièrement au niveau central mais encore plus au niveau décentralisé. L’appui à la revitalisation des DS est effectivement engagé par l’OMS/Congo en ciblant 12 des 52 DS que compte le pays. La mise en œuvre de ce processus, comme ne cesse de souligner le Dr Lucien Manga, Représentant de l’OMS au Congo, qui « exige, entre autres, une réelle et effective participation et engagement communautaire. Sans cette dimension, et comme l’expriment si bien les principes de base de l’initiative des soins de santé primaires, la revitalisation des districts sanitaires serait un slogan creux et vouée à l’échec. Aux côtés du Ministère en charge de la santé notamment, nous ne ménagerons aucun effort et allons œuvrer, de concert avec l’appui des autres partenaires techniques et financiers qui accompagnent le Congo dans le secteur de la santé, qu’il n’en soit pas ainsi ». 

Le Congo a annoncé et institutionnalisé la décentralisation du secteur santé par la loi n° 14-92 du 29 avril 1992, instituant un plan national de développement sanitaire et coïncidant avec la décentralisation administrative et la création des collectivités locales. Certaines compétences notamment en matière de santé de base et d’enseignement sont transférées par la loi n° 10-2003. La constitution d’octobre 2015, confirme ce transfert et la loi 17- 2019 du 21 mai 2019 fixe la répartition des compétences entre les collectivités locales et le secteur de la santé en matière de santé de base. La gestion du district sanitaire, unité géographique décentralisée d’opérationnalisation de la stratégie des soins de santé primaires est de facto, transférée aux conseils municipaux et départementaux.

Plus récemment, d’autres textes ont été publiés dans le même cadre. On peut citer la loi N°17-2019 du 21 Mai 2019, le décret n°2020-551 du 15 octobre 2020, le décret n° 2020-552 du 15 octobre 2020 et le décret n° 2020-553 qui, tous, renforcent la responsabilité et l’implication des collectivités dans la gestion des structures de la santé au niveau d’un DS, localisé dans une circonscription administrative dans laquelle l’Administrateur Maire est le principal garant. Pour Mme le Maire de Mvoumvou, « ces dispositions exigent de réels changements et, notamment, la formation des ressources humaines de la Mairie, des communautés dans les aires de santé à travers les Comités de santé, les membres de l’équipe cadre du district sanitaire et le personnel des formations sanitaires. »

Aussi, ce projet vise à contribuer à l’optimisation de la gestion du DS de Mvoumvou. Les résultats attendus sont les suivants : i) Le personnel de la Mairie est formé à la maitrise des nouveaux textes régissant la gestion des DS par les collectivités locales ; ii) Les capacités des membres de l’équipe-cadre du DS de Mvoumvou sont renforcées ; iii) Les membres des comités de santé et autres personnels des aires de santé sont formés ; iv) La prévention et le contrôle des infections en milieu de soins sont effectifs à travers des actions communautaires favorisant, ipso facto, l’assainissement des alentours immédiats et la réduction de la fréquence des pathologies récurrentes.

Comment ne pas comprendre Mme le Maire, lorsqu’elle dit : « Que la Représentation de l’OMS au Congo trouve ici l’expression de notre profonde reconnaissance pour son appui multiforme » !

Le projet de Mvoumvou se présente finalement comme un levier devant redynamiser le district sanitaire de Mvoumvou, composé de trois aires de santé et couvrant actuellement une population de 131 671 habitants, grâce à une collectivité locale plus apte et plus engagée dans la prise en charge et l’amélioration de la santé de la communauté.

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Boniface BIBOUSSI

Communication et Promotion de la santé
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