Les partenaires techniques et financiers recommandent l’exécution d’un Plan d’urgence visant à améliorer la Santé de la mère et du nouveau-né
Pour améliorer de façon significative la santé maternelle et néonatale, il est indispensable de mettre en œuvre un plan d’urgence, avec l’identification des actions prioritaires à réaliser à court et moyen termes, des responsables, les besoins en ressources financières, des sources de financement, des appuis à apporter par les partenaires et un chronogramme. Ce plan sera assorti d’un mécanisme de suivi régulier (tous les deux mois) des progrès accomplis et des difficultés rencontrées. C’est la recommandation faite par le Représentant de l’OMS au Sénégal, le Dr Déo Nshimirimana.
Chef de file des partenaires du secteur santé, le Représentant de l’OMS a plaidé pour l’action, d’autant que des interventions efficaces à haut impact pouvant sauver les mères et les nouveau-nés existent. Après avoir remercié les partenaires pour leur appui au département de la santé, il s’est engagé à renforcer la collaboration et la coordination afin de mieux répondre aux besoins du pays.
Le Représentant de l’OMS s’exprimait au cours de la réunion qui s’est tenue le 26 novembre 2015 entre le Ministère de la Santé et de l’Action sociale et les Partenaires au développement du secteur santé sur l’état des lieux de la santé de la mère et du nouveau-né et les perspectives. L’exécution d’un plan d’urgence est d’autant plus opportun que le Sénégal a pris l’engagement de prendre toutes les mesures utiles pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale lors de l’Assemblée générale des Nations Unies qui s’est déroulée en septembre 2015, a rappelé Représentant de l’OMS a.i., le Dr Françoise Bigirimana.
Les autres recommandations adoptées au cours de la rencontre entre le Ministère de la Santé et de l’Action sociale et les Partenaires portent sur le renforcement de la riposte suite à l’audit des décès maternels, la collaboration avec la Chaire de Gynécologie/Obstétrique dans la gestion des ressources humaines au niveau des blocs SONU, l’amélioration de la communication et la concertation intra sectorielles, la sensibilisation et la mobilisation des autres secteurs et acteurs, le passage à l’échelle des stratégies communautaires.
La réunion a été présidée par le Dr Amadou Djibril Bâ, Directeur de la Planification, de la Recherche et des Statistiques au nom du Ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Selon le Dr Bocar Mamadou Daff, Directeur de la santé et de la reproduction et de la survie de l’enfant (DSRSE), au Sénégal 04 femmes décèdent chaque jour en donnant la vie. Des décès liés à des problèmes d’accessibilité géographique et financière des services de santé de la reproduction (non fonctionnalité des blocs pour les soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU), coût élevé des prestations), à la faible qualité des soins, à l’insuffisance de ressources humaines (gynécologues, sages-femmes, anesthésistes), d’équipements et de matériels.
Malgré les nouvelles infrastructures réalisées, la réhabilitation d’hôpitaux et centres de santé, la construction de blocs pour les soins obstétricaux néonatals d’urgence (SONU), les OMD n’ont pas pu être atteints. Selon le rapport d’évaluation des besoins en SONU de 2014, 0,1 structure offre effectivement des soins néonataux d’urgence complets pour 500 000 habitants, soit 10 fois moins que la norme, 2,4 structures offrent des soins SONUB pour 500 000 habitants alors que la norme est de 4 structures.
Les résultats de l’Enquête démographique et de santé (EDS continue) de 2014 ont montré une disparité entre les régions. Ils indiquent que plus de 50% des femmes enquêtées ont effectuées 4 consultations prénatales ou plus dans seulement 4 régions du pays.
Le taux d’accouchement dans un service de santé varie entre 95,8% à Dakar et 45,1% à Sédhiou.
Les grossesses précoces chez les adolescentes constituent une réelle préoccupation : 7,9% des femmes âgées de 15 à 19 ans ont déjà eu un enfant ou sont enceintes à Dakar contre 44,3% à Kédougou.
Pour ce qui est de l’approvisionnement en médicaments, les antipaludiques, contraceptifs et solutions intraveineuses sont largement disponibles alors que les produits anesthésiques n’existent pas souvent au niveau des blocs opératoires. 62% des services d’accouchement normal ne disposent pas d’un moyen de transport d’urgence.
En vue de la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), la Direction de la santé de la reproduction et de la survie de l’enfant a dégagé plusieurs perspectives. Il s’agit de l’amélioration de la gouvernance, de la disponibilité des produits pharmaceutiques, de la mise en place d’un dispositif performant de suivi /évaluation des programmes santé mère, par le renforcement et la généralisation du DHIS2, de l’élaboration du Plan Santé de la reproduction et survie de l’enfant 2016-2018, de l’élaboration du plan stratégique de la santé de la mère et du nouveau-né, de la finalisation et de la dissémination des politiques, normes et protocoles.
Le plaidoyer sera mené auprès de l’Agence de régulation des postes et télécommunications (ARTP) pour la disponibilité de la connexion réseau pour le téléphone portable dans les zones non encore couvertes.
Une plus grande implication du secteur privé dans l’amélioration de la santé de mère et du nouveau-né sera également recherchée.
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