Plan de sécurisation des produits d’importance vitale pour la santé de la mère et de l’enfant
Les Equipes-cadre des régions médicales et districts sanitaires planifient la mise à l’échelle des interventions à haut impact
Avec la forte volonté politique des autorités nationales, des orientations stratégiques déjà définies au niveau national, l’engagement des professionnels de la santé et le soutien des partenaires techniques et financiers, le Sénégal possède d’importants atouts qui lui permettent d’accomplir des réels progrès dans la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, d’ici 2015. Ce faisant, le pays aura respecté les recommandations de la Commission mondiale sur la sécurisation des produits d’importance vitale pour la santé de la mère et de l’enfant.
Ce plan vise à rendre disponibles en permanence, partout et accessibles sur le plan financier, 13 médicaments essentiels pour la santé de la mère et de l’enfant. Le Sénégal a porté ce nombre à 17 pour satisfaire d’autres besoins spécifiques.
Toutefois, pour accomplir ces progrès, le Sénégal doit relever le défi de la mise à l’échelle sur l’ensemble du territoire national des interventions à haut impact sur l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant.
Afin de partager avec les Equipes-cadre de régions et de districts sanitaires les informations sur les orientations stratégiques, les ressources financières disponibles et les procédures de financement, le Bureau de l’OMS a décidé d’apporter un appui technique à la Direction de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l’Enfant, pour l’organisation de réunions d’orientation et de planification des activités dans les 14 régions du pays. Ces activités devront être exécutées durant l’an 1 du Plan de sécurisation pour lequel le Sénégal a bénéficié d’un budget d’environ 5 millions de dollars américains du RMNCH Trust Fund, dont les bénéficiaires sont l’OMS, l’UNICEF et l’UNFPA qui sont chargées d’apporter un appui technique et financier aux Directions et services nationaux concernés ainsi que des régions et districts sanitaires.
C’est la région médicale de Dakar qui a donné le coup d’envoi de cette série de réunions, le 17 février 2014.
La rencontre a regroupé le Directeur de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l’Enfant (DSRSE), le Représentant de l’OMS, le Médecin chef de la région, le Responsable de la section Santé du Bureau UNICEF pays, des chargés de programmes des Bureaux de l’UNICEF, de l’UNFPA, de l’USAID, les Conseillers chargés de la Santé de la Reproduction et des Médicaments essentiels du Bureau de l’OMS.
Ouvrant la rencontre, le Directeur de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l’Enfant, le Dr Mamadou Bocar Daff, a indiqué que le Plan de sécurisation complète la série de plans déjà élaborés au Sénégal pour la promotion de la santé du couple mère-enfant.
Il a remercié les partenaires techniques et financiers de leur accompagnement dans l’accélération de l’atteinte des OMD 4 et 5 d’ici 2015.
Pour sa part, le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama, Représentant de l’OMS et Chef de file des partenaires techniques et financiers du secteur santé, a souligné que le Sénégal doit donner l’exemple et servir de modèle de réussite dans la mise en oeuvre du Plan de sécurisation des produits d’importance vitale pour la mère et l’enfant. « Le Gouvernement autant que les partenaires techniques et financiers sont attendus sur les résultats qui seront produits car les interventions à haut impact sont connues et les moyens sont disponibles. Le reste est une question d’engagement des acteurs à relever les défis » a souligné le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama.
Le Dr Xavier Crespin, Chef de la section Santé du Bureau UNICEF pays et le Dr Ndèye Fatou Ndiaye, chargée de programme à l’UNFPA, ont tous abondé dans le même sens en insistant sur la nécessité de mener des actions concrètes sur le terrain au bénéfice des populations.
Le Sénégal a enregistré des progrès importants comme en attestent les résultats de l’EDS V-MICS 2010-2011 avec une baisse de la mortalité infanto-juvénile qui est passée de 121 ‰ en 2005 à 72 ‰ en 2010.
Cependant, la mortalité maternelle connaît une baisse moins significative, elle est passée de 401 pour 100 000 naissances vivantes en 2005 à 392 pour naissances vivantes en 2011, loin de l’objectif de 200 pour naissances vivantes en 2015. Cette lenteur s’explique, en partie, par ’un certain nombre de barrières à l’accès aux services de santé de la mère et de l’enfant. Il s’agit du coût des médicaments, de la rupture fréquente de médicaments et produits essentiels au niveau des formations sanitaires, de la faible disponibilité et qualité des soins, du recours tardif aux soins et de la persistance de comportements néfastes à la santé. La coordination, entre le secteur public et privé en particulier, le système d’information, le suivi des progrès accomplis et des performances des prestataires doivent également être améliorés.
Le Plan de sécurisation des produits d’importance vitale pour la santé de la mère et de l’enfant vise à assurer une disponibilité permanente, une accessibilité et une utilisation effective des 17 produits indispensables à la santé maternelle néonatale et infantile. Il doit permettre de créer une seule chaîne d'approvisionnement sanitaire intégrée, simplifiée, basée sur la distribution et guidée par l'information, pour gérer tous les intrants du secteur public, les médicaments et autres produits de santé du niveau central au niveau périphérique.
Les retombées attendues sont une contribution significative, d’ici 2015, à la baisse de la mortalité maternelle à 200 pour 100.000 naissances vivantes, de la mortalité néonatale à 20 pour 100.000 naissances vivantes, de la mortalité infanto juvénile à 46 pour 100.000 naissances vivantes. La contribution de chaque région dans la réalisation de ces objectifs a été déterminée.
Plusieurs domaines prioritaires d’interventions sont retenus. Il s’agit de l’amélioration de la règlementation, de l’amélioration de la chaine d’approvisionnement et de distribution, de l’amélioration de l’offre de service de qualité à travers le renforcement des capacités des structures de santé, de l’amélioration de la demande, de l’amélioration de la coordination et du suivi-évaluation. Au terme des travaux de groupe de planification, les districts sanitaires ont présenté les actions retenues et les ressources financières nécessaires. Ces actions se répartissent essentiellement entre le renforcement des compétences des prestataires, des capacités des acteurs communautaires, le suivi-post formation, la supervision.
Le suivi-évaluation constitue un volet important de la mise en oeuvre du Plan de sécurisation des produits d’importance vitale pour la mère et l’enfant. Une carte de score ou tableau de bord a été développé à cet effet. Il comporte 7 indicateurs pour le niveau central et 28 indicateurs pour les régions et les districts. Ces indicateurs portent sur les priorités nationales, le rapportage et les notifications, le fonctionnement au système de santé, la planification familiale, la santé de la mère et du nouveau-né, la santé de l’enfant, la nutrition, la santé reproductive des adolescents et les maladies transmissibles. La réunion d’orientation et de planification des activités a pris fin après la présentation, par l’OMS, l’UNICEF et l’UNFPA, de leurs procédures administratives et financières. L’élaboration de la requête et son envoi, son traitement, la mise à disposition des ressources, la transmission des rapports techniques et financiers, le reversement des reliquats ont été successivement passés en revue avec les participants.