Réduire les décès prématurés imputables aux maladies transmissibles et non transmissibles par l’exécution d’interventions prioritaires de promotion de la santé dans les pays
Une quarantaine de Points focaux nationaux de la promotion de la santé au sein des Ministères de la santé et de Chargés de l’information et de la promotion de la santé dans les Bureaux OMS de 21 pays francophones ont participé, du 27 au 29 novembre 2013 à Dakar, à l’Atelier de partage des succès, défis et opportunités dans la mise en oeuvre d’interventions de promotion de la santé. Les interventions prioritaires retenues dans la Stratégie régionale de promotion de la santé dans la Région africaine de l’OMS et la planification des activités de promotion de la santé étaient également à l’ordre du jour de l’atelier. Il était organisé par la Division de la Promotion de la santé du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.
Selon Mr Mame Abdoulaye Guèye, le Directeur de Cabinet du Ministre de la Santé et de l’Action sociale, qui a ouvert la rencontre, « actuellement, toutes les réflexions, toutes les énergies sont orientées vers la recherche des voies et moyens d’accélérer la réalisation des OMD ». « Cet ambitieux objectif nécessite le renforcement de la volonté politique, l’engagement accru des partenaires au développement, du secteur privé, la mobilisation des professionnels de la santé, des agents des autre secteurs et des organisations de la société civile pour la mise en oeuvre accélérée des programmes de santé », a ajouté Me Guèye. Il a ensuite exhorté les Points focaux nationaux de la Promotion de la santé au sein des Ministères de la santé à exploiter l’opportunité de l’atelier pour identifier les interventions prioritaires à exécuter dans les pays pour réduire les décès prématurés imputables aux maladies transmissibles et aux maladies non transmissibles.
S’exprimant au nom du Représentant de l’OMS au Sénégal, le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama, le Conseiller chargé du Programme Médicaments essentiels, a rappelé l’objectif de la nouvelle Stratégie régionale de promotion de la santé dans la Région africaine de l’OMS. Elle vise à poursuivre et à intensifier les actions de promotion de la santé afin de contribuer à la réduction des principales causes évitables de maladie, des incapacités et des principales affections imputables aux maladies transmissibles et aux maladies non transmissibles.
Le Dr Mamadou Ngom a soutenu qu’il «est urgent et indispensable pour l’OMS et les autres partenaires du secteur santé d’apporter l’appui technique et financier nécessaire pour la planification et l’exécution d’actions de plaidoyer, d’information et de sensibilisation et mobilisation de tous les secteurs et couches socioprofessionnelles en vue de la réalisation des objectifs fixés pour les OMD et de la couverture sanitaire universelle ».
Il ressort des expériences partagées par les pays, des points forts telles que la mise en place de « comités ad hoc » intersectoriels pour l’élaboration et la finalisation de documents stratégiques, la disponibilité des drafts de document de politique de promotion de la santé, la réalisation d’enquêtes sur les déterminants sociaux et économiques de la santé, la création de Directions chargées de la santé communautaire, de la promotion de la santé, la désignation d’un point focal Promotion de la Santé au niveau de la Primature.
Les principaux défis à relever sont l’intégration des programmes de santé, l’insuffisance de coordination des partenariats multiformes et multisectoriels, la validation des drafts de plans stratégiques nationaux sur la promotion de la santé, sur les déterminants sociaux et économiques de la santé et sur la lutte antitabac.
A ces défis, le Dr Davison Munodawafa, de HPR/AFRO, a ajouté le contrôle des facteurs de risques des maladies non transmissibles que sont le tabagisme, l’abus d’alcool, la mauvaise alimentation et la sédentarité. Un Plan d’action 2013-2020 a été élaboré par l’OMS, de même qu’une plateforme destinée à renforcer la participation communautaire, le dialogue politique pour la gestion des facteurs de risque, l’adoption de textes législatifs et réglementaires, la mise en place de stratégies innovantes de financements et le développement du partenariat entre les parties prenantes.
Selon le Dr Sookram Chandrallal de HPR/AFRO, la création, en 2010, de la Direction de la Promotion de la santé au sein du Bureau régional et la nouvelle approche « La Santé dans toutes les politiques » constituent des opportunités à exploiter par les pays pour assurer le contrôle des facteurs de risque des maladies et leurs déterminants.
Les autres facilitateurs de l’atelier ont accès leurs communications sur la recherche et l’évaluation dans le domaine de promotion de la santé, sur le rôle de la communication pour renforcer la participation communautaire et sur la mise en place de réseaux et d’alliances.
Propositions des Points focaux nationaux et des HIP/HPR aux Ministères de la Santé et à l’OMS
Au terme des travaux de groupes thématiques qui se sont déroulés, les participants à l’atelier ont fait plusieurs propositions aux Ministères de la Santé et à l’OMS.
En ce qui concerne le Renforcement de la gouvernance et du leadership, les participants souhaitent le renforcement du plaidoyer et du dialogue politique en faveur de la promotion de la santé, l’institutionnalisation de la coordination des interventions de promotion de la santé, l’appui à la mobilisation des ressources, l’appui au suivi et l’évaluation de la Stratégie régionale de promotion de la santé sur la base d’indicateurs préétablis communs pour la région, rapport annuel et un rapport a mi- parcours tous les 3 ans, la documentation et le partage des bonnes pratiques en matière de promotion de la santé ont aussi été proposés.
Pour ce qui est de la Participation communautaire et l’Autonomisation, il s’agit d’identifier les réseaux et groupes sociaux et communautaires existants ainsi que les ressources, de faire un diagnostic de la participation communautaire, d’appuyer le renforcement des capacités des communautés et d’appuyer l’élaboration et la mise en oeuvre d’un plan d’action communautaire de promotion de la santé.
S’agissant du Renforcement des capacités institutionnelles et des acteurs, les participants ont suggéré, entre autres, la création et/ou la redynamisation des structures nationales de promotion de la santé pour en faire des structures pérennes, dotées de ressources humaines et financières conséquentes, l’élaboration et l’application des politiques, stratégies et des programmes de promotion de la santé. Le besoin de former les ressources humaines sur la promotion de la santé a été exprimé. Elle doit passer par l’insertion de la composante promotion de la santé dans les curricula de formation des écoles de santé et par la formation continue des acteurs.
Des propositions ont également été faites à propos du Mécanisme de financements novateurs de la promotion de la santé. Elles vont dans le sens de la création d’un comité multisectoriel de promotion de la santé, du vote de lois de finance reflétant l’engagement politique de l’Etat pour le financement de la promotion de la santé, de la mobilisation de ressources financières auprès des entreprises, des fondations, des banques et industries, dans le cadre de la responsabilité sociale d’entreprise.
Les participants souhaitent la création d’une ligne spéciale promotion de la santé dans le budget du Ministère de la santé, la création d’un Fond national de la promotion de la santé, le développement du partenariat public-privé pour le financement de la promotion de la santé, l’utilisation des résultats de la recherche pour convaincre les décideurs sur l’importance du financement durable de la promotion de la santé.
Le suivi-évaluation se fera par la détermination des indicateurs, l’intégration de la promotion de la santé dans le système de suivi-évaluation des programmes de santé, la publication de rapports d’activités et d’audit sur les financements à la promotion de la santé.