Atelier inter pays sur le Programme régional de lutte contre le Noma
Les plans triennaux 2014-2016 des pays seront validés en fin 2013 pour une mise en oeuvre effective et des résultats plus performants
Au terme de leur rencontre de trois jours qui s’est tenu du 17 au 19 octobre 2013au Sénégal, la vingtaine de participants à l’Atelier inter pays sur le Programme régional de lutte contre le noma (PRLN), venant du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de Guinée Bissau, du Mali, du Niger, du Togo et du Sénégal, ont élaboré des projets de plans d’action triennaux 2014-2016 orientés vers la mobilisation des ressources et des résultats plus performants.
Il ressort de ces plans, plusieurs objectifs qui concourent à l’atteinte de l’objectif général qui est de réduire la morbidité et la mortalité liées au noma. De façon spécifique, il s’agit de i) développer les capacités des agents de santé communautaires pour la prise en charge communautaire du noma (détection précoce, référence), ii) renforcer les capacités du personnel de santé pour la prise en charge du noma, iii) accroître la mobilisation sociale en faveur de la lutte contre le noma, iv) développer des supports de formation, d’éducation et de sensibilisation en faveur de la lutte contre le noma, v) renforcer le système de monitorage et d’évaluation des activités de lutte contre noma, vi) renforcer la coordination et le leadership dans le domaine de la lutte contre le noma.
Les participants à l’atelier sur la lutte contre le noma ont également fait des recommandations. Ils s’engagent à assurer le plaidoyer pour un soutien plus important des Etats à la lutte contre le noma, la mobilisation de ressources financières locales en faveur de la lutte contre cette terrible maladie en impliquant l’ensemble des acteurs et partenaires au développement dans le processus de finalisation et de validation des plans d’action triennaux 2014 – 2106. Les représentants des pays participants souhaitent la mise à la disposition des pays, dans les, du Manuel de prise en charge des maladies bucco-dentaires y compris le noma et l’amélioration de la collaboration entre les ONG et les Ministères de la Santé.
L’atelier inter pays sur le noma, organisé par le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, en collaboration avec la Fondation Winds of Hope et l’Association allemande Hilfsfaktion noma, a aussi permis aux participants de faire le bilan exhaustif et critique des activités menées dans le cadre des plans d’action nationaux.
Le noma est une affection gangréneuse qui cause des destructions sévères au niveau du visage et se développe à partir d’une lésion de la muqueuse buccale. Il survient le plus souvent dans la petite enfance (0-6 ans) partout où sévissent la malnutrition et la pauvreté extrême. La mortalité estimée est très élevée (80 à 90%) et les survivants présentent des séquelles très mutilantes qui les mettent au banc de la société. Celui qui survit présente des séquelles importantes : mutilations du visage, difficultés d’élocution et d’alimentation, blocage des mâchoires. Défiguré, il est rejeté de tous, mis au banc de la société.
Le noma a été déclaré problème de santé publique par l’OMS en 1994. Depuis 2003, des plans nationaux de lutte ont été élaborés et mis en oeuvre dans six pays d’Afrique de l’Ouest. Cependant, d’importants progrès restent à faire.
Au nom du Ministre de la Santé et de l’Action sociale, le Dr Pape Amadou Diack, Directeur général de la Santé, a ouvert la rencontre. Il a rappelé que les maladies bucco-dentaires, classées par l’OMS comme le 4e fléau mondial après le paludisme, le sida et les maladies cardiovasculaires, constituent un véritable problème de santé publique.
C’est pourquoi, le Directeur général de la santé a remercié l’OMS et ses partenaires qui soutiennent le PRLN et les pays à élaborer et à mettre en oeuvre des plans de lutte contre la maladie.
Parmi les actions menées par l’OMS, le Dr Malang Coly, DPC du Bureau OMS pays, s’exprimant au nom du Représentant de l’OMS au Sénégal, le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama, a cité l’élaboration de la Stratégie régionale décennale (1999-2008) pour la santé bucco-dentaire qui a été adoptée en 1998 par le Comité Régional de l’OMS pour l’Afrique.
Comme autre initiative prise il y a l’organisation avec la Fondation Winds of Hope à Genève en mai 2008, de la première « journée no-noma ». A cette occasion, le Directeur régional de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Afrique, le Dr Luis G. Sambo, a lancé un appel pour le maintien de l’engagement aux niveaux national et international en faveur de la prévention et de la lutte contre le noma. La collaboration du PRLN avec un réseau international d’institutions, d’associations, d’universités, de médias a également permis de générer une somme d’expériences et de connaissances, des méthodes et des approches qui ont été validées pour servir dans l’exécution des activités au niveau des pays, dans la sensibilisation des populations et dans la mobilisation des énergies aux niveaux national et international. Le PRLN développe un effort soutenu dans le plaidoyer et la mobilisation des ressources en faveur de la prévention et du contrôle de la maladie dans la Région africaine.
Mr Philippe Rathle, le Directeur de la Fondation Winds of Hope, a fait l’historique de l’appui de sa structure au PRLN et aux pays, appui qui a débuté par le Niger en 2003, pour s’étendre ensuite au Benin, au Burkina Faso, au Mali, au Sénégal et au Togo. Il a salué l’inclusion en 2012 et 2013 de la Côte d’Ivoire et de la Guinée Bissau dans le lot des pays bénéficiaires de l’assistance de Winds of Hope, et s’est engagé à poursuivre ce soutien.
L’année 2010 a marqué un important tournant dans la lutte contre le noma avec l’établissement d’un nouveau cadre de planification basée sur les résultats, la définition d’une série d’indicateurs pour le monitoring et le suivi des plans d’action nationaux et le renforcement du rôle des agents de santé communautaires dans la prévention et la détection précoce des cas de noma, dans le but de renforcer et d’améliorer l’impact des interventions retenues dans les plans d’action annuels.
Les travaux de l’atelier inter pays sur le PRLN se sont déroulés en trois : l’échange d’expériences et l’harmonisation des stratégies d’interventions, le bilan exhaustif et critique des activités menées dans le cadre des plans d’action nationaux entre juillet 2012 et septembre 2013 et enfin le partage du le cadre de planification et des principes directeurs qui accompagnent l’élaboration des plans d’action triennaux 2014-2016.
Après la présentation par les pays participants à l’atelier des projets de plans d’action triennaux 2014-2016, le Dr Benoît Varenne, le Conseiller régional pour la Santé orale au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, a présenté les prochaines étapes. A court terme, un appui technique sera apporté aux pays pour la finalisation des plans d’action triennaux, en vue de leur validation en décembre 2013. L’OMS apportera aussi son assistance pour le suivi et l’évaluation des activités qui seront mises en oeuvre.
Le noma est une affection gangréneuse qui cause des destructions sévères au niveau du visage et se développe partir d’une lésion de la muqueuse buccale. Il survient le plus souvent dans la petite enfance (0-6ans) partout où sévissent la malnutrition et la pauvreté extrême. La mortalité estimée est très élevée (80 à 90%) et les survivants présentent des séquelles très mutilantes qui les mettent au banc de la société.
Atelier inter pays sur le Programme régional de lutte contre le Noma