Visite de donateurs saoudiens au Sénégal
La campagne de vaccination contre la méningite A, l’offre de soins de santé au niveau communautaire et la lutte contre le paludisme à l’ordre du jour
Poursuivre et élargir le partenariat dans l’assistance technique et financière aux pays pour l’amélioration de la mise en oeuvre des programmes de santé et le renforcement de l’offre de soins. C’est le sens du plaidoyer et de la facilitation que l’OMS et la Fondation Bill et Melinda Gates ont apporté à la visite de la délégation de donateurs saoudiens qui vient de se dérouler au Sénégal, les 13 et 14 novembre 2012.
Forte de 16 membres, la délégation était conduite par Cheikh Khaled Al Juffali, Vice-Président de E.A. Juffali and Brothers Company. Les membres de la délégation saoudienne, accompagnée de responsables de l’OMS et de la Fondation Bill et Melinda Gates, ont été reçus par le ministre de la Santé et de l’Action sociale, le Pr Awa Marie Coll Seck.
Accompagnée du Directeur de la Prévention, le Dr Mamadou Ndiaye, du Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama, Représentant de l’OMS au Sénégal, du Dr Carol Tevi-Benissan, Chargée des Nouveaux Vaccins à l’OMS/AFRO, les donateurs saoudiens, se sont rendus le 14 novembre 2012 à Kaolack, à 192 km de Dakar. Ils ont été accueillis par le Préfet du département, l’Adjoint au Médecin-chef de la Région médicale, le Médecin-chef du district sanitaire de Kaolack, le DPC, le PEV du Bureau OMS pays et le PEV du MCHIP.
Après le mot de bienvenue du Préfet, les membres de la délégation ont suivi une présentation sur la situation géographique et démographique de la région de Kaolack, l’organisation du système de santé, l’épidémiologie de la méningite, les facteurs environnementaux locaux qui favorisent l’apparition et la transmission de la maladie, les aspects cliniques, le traitement.
Le Médecin-chef du district sanitaire de Kaolack a mis l’accent sur l’importance de la prévention. D’où l’organisation de la campagne de vaccination contre la méningite A en cours au Sénégal, avec le vaccin MenAfriVac. A l’issue de la réunion, les membres de la délégation se sont entretenus avec la mère d’un enfant ayant eu la méningite, avec quelques séquelles.
Au poste de santé de Léona, le plus important du district sanitaire de Kaolack de par sa cible démographique, les membres de la délégation saoudienne ont pu voir à l’oeuvre une équipe de vaccination.
La bonne organisation du site, malgré la forte affluence, le respect des consignes concernant l’administration du vaccin, le remplissage correct des cartes de vaccination et le talent des volontaires chargés de de la communication ont été remarquables. Le séjour des donateurs saoudiens dans le district sanitaire de Kaolack s’est achevé au poste de santé de Dya où ils ont trouvé plusieurs personnes venues se faire vacciner. Des familles des villages environnants ont fait le déplacement par charettes, pour s’assurer la protection contre la méningite A.
Au terme de la visite au Sénégal, le chef de la délégation saoudienne a exprimé sa satisfaction par rapport aux sites visitées et aux informations obtenues. Il a mis en exergue le courage et l’enthousiasme des populations rencontrées et déclaré avoir pris bonne note des besoins exprimés.
Pour sa part, le Directeur de la Prévention a renouvelé les remerciements du Ministre de la Santé et de l’Action sociale à ses hôtes pour l’intérêt porté au secteur de la santé et plaidé pour l’appui à la relance du Programme élargi de vaccination.
Durant leur séjour au Sénégal, les membres de la délégation saoudienne se sont également informés sur la situation de la lutte contre le paludisme. A cet effet, ils ont tenu à Dakar une séance de travail avec le Coordonnateur du PNLP, le Chargé de la lutte contre le Paludisme, le VIH/sida et la Tuberculose du Bureau OMS pays, les responsables de PMI et la Directrice de Speak Up Africa. Les principaux points abordés ont porté sur les orientations de l’OMS en matière de lutte contre le paludisme, la communication pour le programme et la couverture universelle en moustiquaires imprégnées à longue durée d’action.
Le centre de santé Gaspard Camara a, par la suite, accueilli les membres de la délégation saoudienne qui ont été informés sur la prise en charge du paludisme et l’itinéraire du malade, depuis l’utilisation des TDR jusqu’au traitement par les ACT qui sont gratuits. Ils ont pu également échanger avec des acteurs communautaires sur la la prise en charge à domicile du paludisme et sur la collaboration des organisations communautaires de base avec les structures de santé.
L’autre étape de la visite de la délégation saoudienne a été l’école élémentaire Lansar de Pikine, dans la banlieue, qui compte environ 800 élèves. Ici, des « Clubs Faire Reculer le Paludisme » de lutte contre sont mis en place par les élèves, avec l’encadrement du corps enseignant et sous la supervision de l’Inspection départemental de l’Education. Le sketch sur les signes du paludisme simple, le recours précoce aux soins et le jeu de questions-réponses entre les élèves et les enseignants sur les maladies les plus fréquentes dans la zone, leurs causes et les moyens de prévention ont permis à leurs hôtes de mieux percevoir l’importance du rôle de l’école dans la prévention du paludisme.
Dans le cadre de la mise en oeuvre de l’approche école-milieu, les membres de la communauté, notamment les femmes, mènent avec les élèves des activités de sensibilisation et d’hygiène du milieu qui ont permis de réduire le nombre de cas de paludisme. Ce qui a entraîné la baisse du taux d’absentéisme à l’école et une plus grande disponibilité des femmes, dont les enfants ne sont plus alités, pour mener des activités génératrices de revenus. La capitalisation de cette expérience est en cours avec l’élaboration d’un curriculum en vue de l’institutionnalisation de la prévention du paludisme dans les établissements scolaires.