Conférence internationale sur l’Exploitation illégale et le Commerce illicite des produits de la Faune et de la Flore sauvages d’Afrique.

Conférence internationale sur l’Exploitation illégale et le Commerce illicite des produits de la Faune et de la Flore sauvages d’Afrique.

Conférence internationale sur l’Exploitation illégale et le Commerce illicite des produits de la Faune et de la Flore sauvages d’Afrique.
« L’OMS influence l’agenda et le résultat final et appelle à la mise en œuvre de la Déclaration de Libreville et à la promotion de l’approche «une seule santé», afin de favoriser une coordination entre les réseaux de surveillance en santé humaine, animale et  environnementale »

Brazzaville, 5 Mai 2015. Tenue du 27 au 30 avril 2015 à Brazzaville, la conférence internationale sur l’Exploitation illégale et le Commerce illicite des produits de la Faune et de la Flore sauvages d’Afrique a été entre autre marquée, outre le document de Déclaration de Brazzaville issue des travaux, par la présence et la participation effective et remarquable de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), notamment par le Dr Fatoumata Binta Diallo, Représentante de l’OMS au Congo et le Dr Magaran Monzon BAGAYOKO, Conseiller régional en charge de la Protection de l’Environnement (PHE) au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.

L’expertise de l’OMS a été requise suite au plaidoyer magistralement réalisé par la Représentante de l’OMS au Congo. C’était lors d’une réunion d’information sur les assises, organisée par le Gouvernement du Congo à l’attention des membres du corps diplomatique accrédités dans le pays. Ce plaidoyer s’inscrit dans le cadre du renforcement de la multisectorialité en matière de promotion de la santé et dans l’intégration des déterminants sociaux de la santé dans les stratégies et politiques nationaux.

« Répercussion de l’exploitation illicite et le commerce illégale de la faune et de la flore  sur la santé publique et la sécurité sanitaire, quelle stratégie pour l’Afrique », tel a été le sous thème proposé par l’OMS et inscrit dans l’agenda officiel des travaux du panel consacré au thème global portant sur « Le Développement socio-économique et la Coopération Internationale et Régionale ». Cette présentation a suscité un grand intérêt auprès des participants, tant au niveau du panel, que lors des débats en plénières.

L’exposé, dont le but essentiel portait à contribuer à l’élaboration de la Stratégie africaine et plan d’action de lutte contre l’exploitation illégale et le commerce illicite des espèces et produits de la faune et de la flore sauvages d’Afrique,  a essentiellement mis l’accent sur les points suivants ci-après : i) Mise en place d’une alliance stratégique entre la santé et l’environnement au niveau national, sous régional et régional à travers la mise en place de mécanismes de coordination internationale et des comités nationaux de coordination intersectorielle sur la santé et environnement ; ii) Intégration de  la dimension sécurité sanitaire  dans les plans nationaux, sous régionaux et régionaux de protection de l’environnement y compris les plans de mise en œuvre des conventions internationales sur la protection de la nature et autres documents pertinents ; iii) Renforcement des capacités nationales pour la mise en œuvre du règlement sanitaire international (RSI 2005) et son intégration dans les systèmes de surveillance environnementale ; iv)  Promotion et mise en œuvre de l’approche « Une Seule Santé »  afin de renforcer la coordination entre les réseaux de surveillance en santé humaine, en santé animale, en sécurité alimentaire et en surveillance environnementale.

Dans son allocution prononcée lors de ces assises, au nom de la Directrice Générale et de la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, la Représentante de l’OMS au Congo a indiqué que les  répercussions de l’exploitation illicite et le commerce illégale de la faune et de flore sur la santé publique et la sécurité sanitaire constituent une préoccupation non moins prioritaire pour l’Organisation mondiale de la Santé. D’où le devoir de s’impliquer et de participer à ces importants travaux.

« En effet, a précisé le Dr Diallo Fatoumata Binta, cette  exploitation illégale et ce commerce illicite, tant au niveau faunique que floristique, est source, dans son ensemble, non pas seulement de véritables désastres et déséquilibres écologiques, mais aussi de perturbations sur le plan de la santé humaine. Il s’agit là, très certainement, d’une évidence indéniable, reposant sur le principe de la complémentarité entre l’homme et la nature. L’effet de serre et les changements climatiques résultant de la destruction de grands espaces forestiers, induisent des effets directs ou indirects sur la santé. La mort par vague de chaleur ou de froid, Inondations, Cyclones, tsunamis,  ou encore  les maladies liées à l'environnement, en représentent un échantillon ».

La Représentante de l’OMS au Congo a également insisté sur le fait que la déforestation accélère la diffusion des agents pathogènes et les vecteurs de maladies  dans l’écosystème (paludisme, fièvre jaune, dengue, migration du virus du West Nile..), de même sur le fait que  ces exploitations massives détruisent toutes les espèces végétales d'intérêt pour la santé, utilisées dans la nutrition et comme plantes médicinales.

« Dans les deux cas, a-t-elle ajouté, on assiste à une dégradation de l’écosystème et à une perte de la biodiversité avec une répercussion sur l’émergence ou la réémergence et la propagation des maladies infectieuses, tant dans le monde faunique, floristique que chez l’humain.  En effet, au cours des dernières années, des épidémies de SRAS, Ebola, Marburg, la grippe aviaire et le paludisme, et j’en passe, ont été attribués à l'impact de l’œuvre humaine sur la biodiversité, le commerce de la faune ou l’exploitation abusive des terres. Cela constitue un sérieux problème de sécurité sanitaire au niveau mondial ».

Elle a également mis un accent particulier sur la nature multidimensionnelle des conséquences liées à l’exploitation illégale et au commerce illicite des produits de la faune et de la flore. Ainsi, a-t-elle affirmé : « Sur le plan socio-culturel, la perte de la biodiversité a un impact sur les traditions et leurs moyens de subsistances centrées sur les pratiques de la médecine traditionnelle des communautés locales et autochtones. Sur le plan de la recherche scientifique on assiste impuissant à la  destruction de l’herbier et du matériel biologique d’expérimentation, avec un impact négatif sur l’avancement de la recherche et le développement des  produits médicinaux en Afrique, de même que la perte de la propriété intellectuelle et des droits d’auteurs des thérapeutes traditionnels africains. Sur le plan de la sécurité, la modification et l’expansion des zones de distribution  des agents pathogènes tels que les virus, bactéries et leurs vecteurs/réservoirs, constitue une véritable menace de santé publique et de sécurité sanitaire internationale. Par ailleurs, on fait face à une menace grandissante de production d’armes biologique par l’exploitation illicite des agents pathogènes, le bioterrorisme ».

Elle a conclu son propos en ces termes : « Pour terminer, je voudrais joindre ma voix à ceux qui m’ont précédé sur ce podium, pour féliciter le Gouvernement du Congo pour l’organisation réussie de cette conférence et d’avoir invité l’OMS de se joindre à ces efforts, car si le développement durable axé sur la préservation des ressources naturelles pour satisfaire les besoins des générations actuelles et futures est un objectif noble, il reste incomplet. Il faut lui ajouter le concept de santé durable en mettant le développement durable au service des populations et non les populations et leur santé au service du développement économique ». 

Dans le projet de Déclaration issu des travaux de cette conférence, et sur proposition de l’OMS, il a été inscrit la clause suivante : « Considérant que l’exploitation illégale et le commerce illicite de la faune et de la flore (source de dégradation de l’écosystème et de perte de la biodiversité) ont une répercussion sur l’émergence, la réémergence et la propagation des maladies infectieuses chez l’homme par l’expansion des zones de distribution des agents pathogènes tels que les virus, bactéries et leurs vecteurs/réservoirs d’une part, et contribuent, d’autre part, à la destruction de l’herbier et du matériel biologique, avec un impact négatif sur l’avancement de la recherche et le développement des produits médicinaux en Afrique ainsi que la perte de la propriété intellectuelle et des droits d’auteurs des thérapeutes traditionnels africains ».

Répondant à un message du Dr Diallo Fatoumata Binta lui transmettant le document, Dr Bagayoko a écrit : « la participation de l’OMS a influencé l’agenda et le résultat final de la conférence.  La prise en  compte de la dimension santé publique et sécurité sanitaire   dans le communiqué final  constitue en soi  un résultat tangible. Nous allons continuer à suivre la mise en œuvre des recommandations notamment la prise en  compte des interfaces santé-environnement dans «  la stratégie unifiée pour aider l’Afrique à lutter contre le commerce illicite d’espèces et de produits de la faune et de la flore sauvages d’Afrique, assortie d’un plan d’action et d’une feuille de route pour la riposte de l'Afrique contre ce fléau ».

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Dr Diallo Fatoumata Binta, Représentante de l’OMS au Congo, email : diallof [at] who.int

Dr Magaran M BAGAYOKO, Regional Adviser, Protection of the Human Environment  (PHE) E-mail: bagayokom [at] who.int

M. Boniface BIBOUSSI, Responsable de la communication/Promotion de la santé, Email: biboussib [at] who.int