Réunion sous régionale - Finalisation du plan national de lutte contre le cancer
Le Ministre de la Santé SEM Ba Housseinou Hamady, a présidé ce Lundi 05 novembre 2012 à l’Hôtel Atlantic la cérémonie d’ouverture de l’atelier sous régional tenue sous le thème « finalisation du plan national de lutte contre le cancer » (PNLC).
Etaient présent aux côtés du Ministre de la Santé, le Représentant de l’OMS en Mauritanie, un représentant de L’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA), le Président de l’Autorité Nationale pour la Protection contre la Radioactivité et pour la Sécurité Nucléaire, le Directeur du Centre National d’Oncologie (CNO), des responsables du service de la Coopération de l’Ambassade de France et un parterre de hauts responsables du Ministère de la Santé.
Ce séminaire regroupe des participants venus des pays de la sous-région (Burkina Faso, Cote d’Ivoire, et le Niger) avec des experts de l’OMS (AFRO et Bureau pays), de l’AIEA, du ministère de la Santé de la Mauritanie et du CNO.
Dans un discours, qu’il a prononcé à cette occasion, le Dr. Baptiste Jean Pierre, Représentant de l’OMS en Mauritanie, après avoir souligné que le cancer cause plus de 7,6 millions de décès dans le monde et que sa progression est alarmante dans les pays africains, a énuméré les obstacles qui se dressent devant sa prise en charge adéquate. Il a notamment cité l’insuffisance de prévention, les tabous liés à la maladie, le diagnostic tardif, l’insuffisance des infrastructures et équipements, la pénurie de personnel qualifié à tous les niveaux de la chaîne et l’indigence des populations.
Le Représentant de l’OMS a déploré « l’immense fardeau que représente cette maladie, non seulement pour les malades, mais aussi pour leur famille et la communauté ».
Le Dr. Baptiste a poursuivi en ces termes « l’élaboration d’un plan de lutte contre le cancer, objet du présent atelier constitue une étape importante pour rationaliser les actions de lutte contre le cancer qui ne doit en aucun cas être considéré comme une fatalité ». Il a insisté sur l’importance de la prévention aussi bien primaire que secondaire ainsi que sur les soins palliatifs.
Le Représentant de l’OMS a insisté pour que la recherche occupe une place importante dans ses plans et qu’elle s’intéresse à tous les aspects de la lutte, de la prévention, des mécanismes du développement de la maladie, de l'épidémiologie et des grandes tendances géographiques, démographiques et sociales de la maladie pour une meilleure prise en charge.
Dans son discours d’ouverture des travaux SEM Ba Housseinou Hamady a indiqué que le cancer est une malade complexe à la fois pour les soignants, les patients ainsi que pour l’entourage de ces derniers. Il a précisé que 80% des décès causés par le cancer sont enregistrés dans les pays en voie de développement.
Le Ministre a dit que le cancer est devenu un problème majeur de santé publique en Mauritanie. Il constitue l’une des premières causes d’évacuation sanitaire à l’extérieur du pays, occasionnant d’énormes dépenses pour l’Etat et les familles. A titre d’exemple il a dit que « la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) dépense en moyenne chaque année plus de six millions de dollars américains pour évacuer les malades du cancer dans d’autres pays ».
Il a ensuite placé la création du CNO dans le cadre de la recherche d’une solution pérenne à ce problème d’évacuation. « Actuellement, a-t-il dit, les soins de chimiothérapie et de radiothérapie sont totalement dispensés dans cette structure ». Il a ajouté que le Ministère compte compléter ce dispositif par la mise en place d’une unité de médecine nucléaire.
Il a enfin précisé qu’un plan de formation des spécialistes est lancé. Le retour au pays de nouveaux spécialistes qui viennent de terminer leur formation n’est qu’un début.
L’atelier co-organisé par l’AIEA et l’OMS dans le cadre de leur projet conjoint de lutte contre le cancer dans les pays en développement, s’est déroulé du 5 au 8 Novembre à Nouakchott ; il avait pour objectif l’appui à l’élaboration/la finalisation d’un plan intégré de lutte contre le cancer par les pays participants tout en focalisant sur les types de cancer les plus fréquents. En Mauritanie il s’agit des cancers du sein et du col de l’utérus chez les femmes et des cancers de la prostate et du rein chez les hommes.
Les participants ont suivi pendant les quatre jours de l’atelier des exposés sur la problématique de la lutte contre le cancer en Afrique et ils ont travaillé sur l’élaboration voire la finalisation de leurs plans nationaux de lutte contre le cancer sous la supervision des experts dont celui venu du Bureau régional de l’OMS le Dr Jean-Marie Dangou.
Les experts et les participants ont procédé à une revue critique des plans nationaux. Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire qui ont des plans validés en cours d’exécution intègreront les contributions des participants lors de l’évaluation comme prévu dans leur plan de suivi-évaluation. Le Niger a présenté un document à l’état de draft et a promis le modifier en conséquence. La Mauritanie qui n’avait pas de plan a élaboré un premier draft ; sa finalisation se poursuivra avec la participation de toutes les parties prenantes. Les pays se sont engagés à fournir des rapports semestriels sur l’état d’avancement de la mise en oeuvre alors que le Niger et la Mauritanie finaliseront et débuteront la mise en oeuvre dans les mois à venir.
Les délégations de l’OMS et de l’AIEA ont été reçues par le Ministre de la santé de la Mauritanie ; cette occasion a permis de rappeler les engagements pris par le pays lors des réunions organisées par AFRO ainsi que la disponibilité de l’OMS a intensifier son appui technique national dans la lutte contre le cancer.
Le Conseiller régional pour la lutte contre le cancer, le Dr JM. Dangou a eu des entretiens bilatéraux avec le Représentant de l’OMS en Mauritanie, le DPC du Bureau pays mais aussi avec les autorités du Département de la Coopération à l’Ambassade de France. Les voies et moyens d’un renforcement de l’appui de l’OMS au pays pour la lutte contre le cancer et les MNT en général ont été discutés. Plus particulièrement, avec l’Ambassade de France, les bases d’un plan d’appui à la formation ont été ébauchées.
Réunion sous régionale - Finalisation du plan national de lutte contre le cancer