Elaborer des plans d’urgence de bonne qualité pour la riposte à l’épidémie de polio dans les Pays du Bassin du Lac Tchad !

Elaborer des plans d’urgence de bonne qualité pour la riposte à l’épidémie de polio dans les Pays du Bassin du Lac Tchad !

N’Djamena, 29 mai 2017 (OMS) : Faisant suite à la situation épidémiologique du Nigéria qui a enregistré deux (02) cas de poliovirus sauvages de type 1 (WPV1) en juillet 2016 dans deux (02) Etats de Borno, après un intervalle de près de 2 ans sans Poliovirus sauvage dans la région Africaine, les Ministres de santé des pays du Bassin du Lac Tchad à savoir le Cameroun, le Niger, le Nigéria,  la République centrafricaine et le Tchad  ont signé à Addis-Abeba le 22 août 2016, une déclaration faisant de cette situation, une urgence de santé Publique. 

C’est dans cette   logique et sous l’initiative de la « Task Team » que se tient le présent atelier qui vise à finaliser les plans d’actions de la phase II de riposte à l’épidémie de polio dans les Pays du Bassin du Lac Tchad, atelier qui sera suivi de la Réunion Consultative sur le Renforcement de la vaccination de routine dans le cadre de l'éradication de la poliomyélite.

Cette réunion qui regroupe les responsables de vaccination  du Cameroun, du Niger, du Nigéria, de la République centrafricaine et du Tchad ainsi que les partenaires techniques et financiers de l’éradication de la polio est aussi une occasion d’échanger d’information et d’expériences entre les pays afin de bouter la polio hors du Bassin du Lac Tchad, de l’Afrique de et contribuer ainsi à son éradication définitive dans le monde.

C’est pourquoi dans son mot de bienvenue, le Représentant de l’OMS au Tchad, Dr Jean-Bosco NDIHOKUBWAYO a tenu, au nom des partenaires de l’Initiative d’éradication de la polio au Tchad, de rappeler que « depuis la mise en place de la Coordination du Lac et la mise en œuvre des activités dans les cinq pays qui la composent, des progrès ont été accomplis étant donné que par exemple aucun cas de poliovirus n’a été notifié.

Toutefois, les différents rapports, les évaluations comme celle faite par OBRA (Outbreak Response Assessment ou Evaluation de la réponse à l’épidémie) récemment, et l’analyse des données montrent encore quelques insuffisances : faiblesse dans la surveillance épidémiologique, des Activités de Vaccination Supplémentaires de qualité souvent moyenne (avec plus de 5% d’enfants non vaccinés dans certains districts y compris par exemple à  N’Djamena surtout dans la partie est de la ville),  la complexité d’atteinte de certaines populations et certaines îles rendent la mise en œuvre des activités difficiles, tout ceci dans un contexte sécuritaire précaire dû aux activités des terroristes de la secte Boko-Haram ». Et d’ajouter que « …Dans la lutte contre toute maladie y compris la polio, les dernières étapes sont habituellement les plus difficiles. C’est là qu’il faut être le plus vigilant, être sûr que son système de surveillance épidémiologique et robuste et fiable ».

C’est ainsi qu’il a recommandé aux participants de travailler avec assiduité au cours de cet atelier afin de finaliser leurs plans de réponse. Ceci contribuera à garantir que les insuffisances observées ont été comblées, les districts à risques identifiés, et les approches appropriées mises en place et appliquée avec la plus grande rigueur.

Au nom de la ministre de la Santé publique du Tchad, Mme Ngarbatna Carmel Sou IV, Dr Yangar Miandjingar, Directeur général de la Santé environnementale et lutte contre la Maladie du ministère de la Santé publique, a remercié les organisateurs de cet atelier d’avoir choisi le Tchad pour l’abriter. Pour le Dr Yangar,  le tableau dressé par le Représentant de l’OMS n’est pas singulier au Tchad, il se retrouve à quelques différences près dans les pays du bassin du Lac Tchad, d’où la nécessité d’élaborer des plans d’urgence de bonne qualité, objet du présent atelier. Pour lui, « le Tchad s’est engagé depuis plus d’une décennie dans la lutte contre la Poliomyélite en vue de son éradication. Il s’agit là d’une initiative hautement appréciable et qui traduit la détermination de SE Idriss DEBY ITNO, président de la République, chef de l’Etat quant à la réduction de la mortalité infanto-juvénile et l’accélération de la survie et du développement de l’enfant.

Depuis 2012, l’éradication de la polio est devenue une urgence programmatique mondiale de santé publique. C’est pourquoi, depuis cette date, notre Gouvernement qui, accompagné de ses partenaires, a mis en œuvre toutes les stratégies de lutte contre la poliomyélite,  a réussi à interrompre la circulation du poliovirus sauvage. En juin 2016, « le Tchad a été déclaré par la Commission Régionale de Certification de l’Eradication de la Polio comme pays libéré de poliomyélite. Cette sensation de victoire et d’accomplissement a été de courte durée à cause de la situation au Nigeria depuis lors reclassé en tant que pays endémique de la polio en septembre 2016.Le Tchad à l’instar des autres pays du bassin du Lac Tchad s’est engagé dans la réponse coordonnée à l’épidémie de Poliomyélite ».

Rappelons que cet atelier se tient du 29 au 31 Mai 2017 à l’Hôtel la Résidence à N’Djaména. Il sera immédiatement suivi de la réunion consultative sur le renforcement de la vaccination de routine dans le cadre de l'éradication de la poliomyélite du 1er au 2 juin 2017

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Pour de plus amples informations, contacter :

Dr Jean-Bosco Ndihokubwayo, Représentant de l’OMS au Tchad ( Ndihokubwayoj [at] who.int ); Dr OKIROR Samuel, Coordonnateur riposte Polio Lac ( okirors [at] who.int ) ; Dr Ayangma Mouko Richelot, TL/Surv. ( ayangmar [at] who.int ) ou  Mr NAISSEM Jonas, NPO/HIP ( naissemj [at] who.int )

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