Plusieurs sessions, tables rondes et ateliers pratiques ont été consacrés à la gestion des urgences dont la traumatologie routière.

Cotonou (16 mars 2012). Les cinquièmes journées nationales de médecine d'urgence se sont déroulées au Bénin, du 15 au 17 mars 2012 à la Faculté des Sciences de la Santé (FSS) de l'Université d'Abomey Calavi (UAC) à Cotonou.

Les 5èmes Journées nationales de médecine d'urgences ont été initiées et organisées par le Professeur Martin CHOBLI, Directeur du Service d'Aide Médicale d'Urgence du Bénin (SAMU/Bénin) en collaboration avec les Ministères de la Santé, de la Défense Nationale, de l'Intérieur et de la Sécurité Publique et l'Ambassade de France au Bénin. Plus d'une centaine d'apprenants relevant notamment des SAMU et des formations sanitaires sont venus de l'ensemble du Bénin. Il s'agit de médecins urgentistes, de traumatologues, de réanimateurs, d'infirmiers et infirmières réanimateurs et d'autres spécialistes.

L'un des objectifs essentiels de ce forum était de faire le point de la gestion des urgences au Bénin et de partager avec les apprenants, les nouvelles connaissances en matière de médecine d'urgence et de préparation des formations sanitaires sur les sinistres et catastrophes. Pendant trois (3) jours, différents spécialistes provenant de corps et de sections ou groupements divers prenant en charge les urgences ont partagé leurs expériences avec les apprenants. Présentations interactives, tables rondes, communications scientifiques et travaux pratiques ont meublé les cinq sessions de ce forum.

L'une des sessions qui a le plus marqué les cinquièmes journées nationales de médecine d'urgence est sans doute, celle consacrée à l'afflux massif de victimes traumatisées. Il s'agit d'une table ronde co-animée par les Professeurs Martin CHOBLI, Abdoulaye IDRISSOU et les Docteurs Akpa Raphaël GBARY et Christian CHAFFA respectivement Chef du SAMU/Bénin, Directeur du Centre National Hospitalier Universitaire Koutoukou Hubert MAGA (CNHU/HKM) de Cotonou, Représentant Résident de l'OMS et Point Focal de la Prévention et de la Sécurité Routière au Ministère de la Santé. Le Directeur du CNHU/HKM a présenté le Plan Blanc qui vise à organiser la réponse face à une activité accrue d'un hôpital tel que l'afflux massif de victimes d'un accident ou d'une catastrophe.

Le Professeur Abdoulaye IDRISSOU a présenté le Plan Blanc comme l'alternative d'une intervention efficace face à une catastrophe qui nécessite l'appui et l'expertise de toutes les spécialités. Le Représentant Résident de l'OMS au Bénin est intervenu sur la Décennie mondiale d'action 2011-2020 sur la sécurité routière. 

Le Dr Akpa R. GBARY a passé en revue, la situation de la sécurité routière dans le monde et au Bénin, identifié les composantes du Plan mondial pour la Décennie d'action sur la sécurité routière 2011-2020 et précisé le rôle spécifique de l'OMS. Selon l'OMS, 1,3 millions de décès et 20 à 50 millions de blessés sont enregistrés chaque année par des accidents divers de la route. Les jeunes de 15 à 29 ans en sont les principales victimes et 90% de ces accidents proviennent des pays en voie de développement ou à revenu intermédiaire tandis que le coût des accidents est prohibitif soit 1 à 3% du Produit National Brut (PNB) de ces pays. Seulement 15% de pays dans le monde disposent d'une législation préventive. Au Bénin, les accidents de la voie publique entraînent 1000 décès et 4500 blessés par an pour une population d'environ 7 millions d'habitants. Il faut signaler que 53% de ces accidents survenus au Bénin sont imputables au non éclairage de la chaussée en 2010 et 46% des décès surviennent chez les usagers vulnérables dont des piétons, des cyclistes et surtout des conducteurs de taxis motos appelés « Zémidjans ».

L'OMS a conçu le document de la Décennie mondiale d'action 2011-2020 sur la sécurité routière. Elle a apporté un appui technique et une expertise au gouvernement dans l'élaboration et la mise en oeuvre du plan national et de campagnes de Promotion de la Santé ainsi qu'un plaidoyer pour mobiliser des ressources complémentaires pour faire face à la prise en charge post accidents. Le Professeur Martin CHOBLI a quant à lui, présenté la place du SAMU/Bénin dans le dispositif d'urgence. Il a expliqué la chaîne médicale de secours avec les différents tris (individuel et collectif) avec l'intégration de tous les moyens de secours y compris le commandement des opérations de soins. Un riche débat d'idées et d'expériences pratiques a suivi les différentes communications et les participants ont reçu les réponses et explications suscitées par leurs questions.

En sa qualité de chef du panel, le Dr Akpa R. GBARY a mis fin aux échanges en les résumant en quatre (4) points essentiels. 1) Il est important de préparer les urgences pour mieux y faire face. « Sans plan, sans stratégie et sans moyens, a-t-il souligné, la plus grande chaîne médicale de secours est vouée à l'échec ». 2) Il est nécessaire pour les usagers d'utiliser le casque et la ceinture de sécurité qui protègent contre les traumatismes. 3) L'engagement des hôpitaux tertiaires comme le CNHU/HKM de Cotonou est indispensable car leur but 1er est de servir de secours ultime aux hôpitaux de 1er et second recours pour assurer la continuité des soins. Un Plan Blanc est nécessaire dans les hôpitaux pour prévoir ce qui va arriver et la réponse à lui opposer. 4) Il a remercié l'équipe d'organisation du présent forum et les congressistes pour leur excellente participation tout au long des travaux.

Pour plus d'informations, veuillez communiquer avec:

François AGOSSOU, Conseiller NPO/HPR chargé de la Promotion de la Santé
agossouf [at] bj.afro.who.int;

 Dr Léon KOHOSSI, Conseiller DPC chargé de la lutte contre la maladie kohossil [at] bj.afro.who.int 

Centre d’Information et de documentation du SNU/Bénin
ahouangbol [at] bj.afro.who.int
Téléphone: (229) 21 30.19.07.
Télécopie: (229) 21 30.42.08.
Adresse: B.P. 918, Cotonou, Bénin.