Réponse de l'OMS à l'épidémie de choléra en République Démocratique du Congo

Réponse de l'OMS à l'épidémie de choléra en République Démocratique du Congo

Depuis le début de l’année jusqu’à la date du 5 septembre 2016, la RDC a enregistré e un total cumulé de 18.252 cas suspects de choléra incluant 516 décès (taux de létalité : 2,8%) notifiés dans l’ensemble du pays, particulièrement dans les provinces de l’Equateur, Kinshasa, Haut-Lomami, Haut-Katanga, Maï-Ndombe, Mongala, Nord-Kivu, Tshopo, Sud-Kivu etc.).L’OMS et ses partenaires appuient les efforts du Ministère de la Santé Publique (MSP) pour que l’épidémie soit rapidement sous contrôle. L'OMS a déployé près de 40 experts nationaux (épidémiologistes, mobilisateurs sociaux et communicateurs du risque, logisticiens, spécialistes en eau, hygiène et assainissement etc.) en vue de faire face à cette épidémie. Trente kits choléra ont été également acquis par l’OMS pour être distribués dans les provinces les plus touchées. Chaque kit est composé d’une partie médicale avec 2 modules perfusions contenant 2000 litres chacun et d’une partie logistique.

L'OMS et le Ministère de la Santé Publique (MSP) travaillent main dans la main avec tous les autres acteurs dans une approche multisectorielle pour lutter efficacement contre cette  épidémie. Ici, à Maluku, Dr Benoit Kebela, le Directeur de Lutte contre la Maladie au ministère de la Santé Publique, préside une réunion d’évaluation de la situation du choléra en présence de l’OMS et d’autres partenaires. Le renforcement de la coordination, des activités de surveillance épidémiologique, des mesures de prévention et de la communication du risque autour de la lutte contre le choléra sont parmi les points clés du dispositif de la riposte.

L’équipe d’épidémiologistes, logisticiens et de la communication du risque de l’OMS s’entretenant avec l’équipe MSF à l’Unité de traitement du choléra (UTC) de Pakadjuma, un quartier défavorisé de la zone de santé de Limete à Kinshasa. 

La capacité à augmenter le volume de prise en charge des malades demeure le plus grand défi pour tous les acteurs, que ce soit à Kinshasa ou dans les autres provinces touchées le long du fleuve. Davantage de fournitures et de personnel motivé et formé pour la mobilisation sociale, l’engagement des communautés sont cruciaux en ce moment.

Ici à Pakadjuma, l'Unité de traitement du choléra a déjà commencé à prendre en charge des cas de choléra avec une capacité d’une dizaine de lits. Mais la présence des habitations tout autour du site, également inondable en période des grosses pluies, fait craindre une propagation rapide de la maladie dans la capitale. L’inspection provinciale de la santé (IPS) de Kinshasa s’est engagée à identifier d’autres sites appropriés pour l'installation d'unités de traitement du choléra à Kinshasa en cas d’augmentation des cas. 

L'aide médicale de l’OMS et de ses partenaires est significative pour les équipes médicales locales, et fournit également les  équipements médicaux essentiels pour la riposte. 

Les embarcations de fortune, appelées aussi  baleinières, sont souvent utilisées comme un des principaux moyens de transports fluviaux des passagers et des marchandises. Souvent surchargés, ces bateaux  de fortune n’ont pas tout ce qu’il faut pour être sécuritaire : manque de radio émetteur, de gilets  de sauvetage et de fusée éclairante. Les conditions d'hygiène individuelle et collective y sont des plus précaires, favorisant une propagation rapide du choléra en situation d’épidémie. 

Ici, une de ces baleinières transportant les marchandises sur le point d'accoster au port de Maluku, au Sud-est de Kinshasa.

Dans la zone de santé de Maluku, à plus de 80 km au Sud-est de Kinshasa, l'accès à l'eau potable pose un problème majeur pour la population locale. La zone de santé de Maluku, tout comme les autres zones en milieu rural le long du fleuve Congo, sont particulièrement exposées aux risques épidémiques de par leur localisation en zone à forte hydrographie et aux faibles conditions d’accès à l’eau saine et à l’assainissement. 

La mise à disposition d'eau potable en quantité suffisante et  le renforcement des activités d'assainissement sont le meilleur moyen de prévention pour réduire la morbidité et le taux élevé de létalité du choléra. Ceci ne semble pas souvent le cas dans les milieux les plus reculés. Ci-dessous, la source d’eau ‘Longange’ de Maluku d’où s’approvisionne la population dans des conditions d’hygiène précaires.

Un des axes du travail de sensibilisation des communautés et des voyageurs consiste à renforcer les activités de désinfection, sensibilisation, chloration, et à obtenir également l’engagement et l’appropriation de la lutte par les armateurs dans les provinces de provenance des cas suspects sur la prévention du choléra. L’OMS et les autres partenaires appuient lesdites activités depuis Kisangani (Tshopo) jusqu’à Kinshasa, en passant par Bumba, Lisala (Province de Mongala), Mbandaka, Makanza, Lolanga-Mampoko (Province de l’Equateur) et Lukolela, Yumbi, et Bolobo (Province de Maï-Ndombe) dans le but de renforcer durablement les capacités des communautés et des pouvoirs publics en vue d’un accompagnement efficace.

Il est essentiel de renforcer les stratégies préventives  dans les communautés touchées, comme la  chloration de l'eau dans les habitations et aux points d'eau, désinfection des toilettes, diffusion de l'information sur le choléra, distribution de savons, d'Aquatabs et de sels de réhydratation orale, ainsi que l’augmentation de la fourniture d'eau chlorée grâce aux citernes. Le choléra est une maladie diarrhéique, qui s’attrape soit par consommation d’une eau contaminée, ou par ingestion d’aliments souillé. Ces messages clés sont régulièrement répétés par les équipes de mobilisateurs sociaux. L’OMS, en étroite collaboration avec les autres partenaires, appuie la mise en place d’interventions ciblées liées à l’accès à l’eau potable, à l’hygiène et l’assainissement.

 

 

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